Chronique par Carole Cerdan
Auréolés de leur passage au Cernunos Fest, les 3 membres de Wegferend nous offrent le second chapitre de leur fable mélodique « En autremonde ». Enregistré dans le Gers, sous la houlette de Fred Blanchard, il bénéficie du master de Laurent Marc, qui avait déjà oeuvré sur le chapitre premier en 2019.
Le groupe, formé entre Toulouse et Albi en 2017, est composé de Manon Cazaméa aux guitares, à la mandole et au chant, d’Alexia Cazaméa au chant lead, à la flûte à bec et à la flûte harmonique, et de Thomas Boissier qui officie aux percussions (citons le tambour basse chamanique ou le bodhran) , à la batterie, à la mandole et aux choeurs. Vous l’aurez compris, nous avons affaire à 3 artistes qui nous invitent à découvrir des sonorités qui emmènent en voyage onirique. Dès le premier morceau, « Gedim », nous voilà transportés dans une ambiance orientale, où la voix chaude et caressante évoque les rayons du soleil, dans une ode lanscinante et hypnotique. Cette impression poétique se poursuit au gré des morceaux, comme par exemple sur « Lost in reveries » la bien nommée. J’apprécie aussi la belle complémentarité des voix (les harmonies sont sublimes sur « Holy Ghost », dont le clip est disponible en ligne, tout comme la voix de Thomas vient enrichir « The Wayfarer »). Les textes sont en anglais, mais aussi en français, et même en occitan sur « Jos l’Uèlh de la Brèissa », et tout fonctionne très bien. Et le côté metal, me direz-vous ? Il se trouve au-delà de l’ambiance folk / pagan, au-delà de la poésie. Comme toute fable, il y a une morale derrière le récit, et Wegferend nous emmène sur des chemins initiatiques, métaphores d’introspection ou de quête de sens.
A noter la participation de Pierre Burette, sur « En autremonde », avec un violoncelle vibrant d’émotion, et Jeff Grimal (connu à la fois pour son travail musical avec par exemple Citadel, mais aussi pour ses magnifiques peintures et pochettes de disques) à la guitare classique sur « Druide ». J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le dialogue entre les deux guitares, comme deux feux-follets engagés dans une course poursuite à travers les bois. C’est justement cette image fantômatique qu’on retrouve en errance sur la somptueuse pochette de l’album, sortie de l’imaginaire de Marine Joumard… La rêverie jusqu’au bout !
En conclusion, ce très bel opus saura ravir les amateurs d’évasion par l’esprit, et il prendra toute sa dimension enchanteresse en live. Si Wegferend a commencé en ouvrant pour Solstafir, c’est au festival Echos et Merveilles que nous pourrons les voir jouer le 07 Mai à côté de Toulouse.
Belle route à eux, qu’elle soit riche en contrées merveilleuses, pour nourrir de nombreux récits.