9.11.24
Live Report par Cidàlia Païs avec des Photos de Raphaël Gellé
Jo Quail est une artiste violoncelliste anglaise qui se produit seule sur scène, accompagnée d’un instrument au design unique, spécialement conçu pour elle.
Les mouvements prolongés et lents de l’archer, introduisant chaque pièce pendant plusieurs minutes, accompagnés de silences judicieusement placés, me captivent. Je suis subjugué par son art de superposer des motifs musicaux de plus en plus riches grâce à des pédales de looping.
Parmi les explications qu’elle a partagées au sujet des morceaux interprétés ce soir-là, j’ai retenu qu’une des compositions s’inspire de la carte de la Lune en tarologie, tandis qu’une autre évoque la mer au sud de l’Angleterre.
L’ensemble de sa prestation est envoûtant et transportant, invitant à un véritable voyage. Par le doux jeu de lumières, on s’imagine aisément à bord d’un bateau voguant sur la mer.
Un moment de douceur parfait !
Setlist :
Red Infractus
Supplication
Adder Stone
Nous sommes prêts à embarquer dans ce voyage extra-sensoriel et chamanique.
Mystique, sobre et envoûtante, ornée d’une musique folk païenne et nordique, à la fois subtile et viscérale, la soirée s’annonce. Dans une ambiance tamisée, chacun s’est précipité vers son siège, l’excitation palpable dans l’air — nul ne souhaitait rater une seule seconde du concert.
Peu après, les sept artistes de la tête d’affiche montent sur scène. Certains sont accompagnés d’instruments peu communs dans nos contrées, tels que le lur, la moraharpa ou encore le houhikko. C’est un rappel à l’esprit viking des siècles passés.
Birna n’est pas encore sortie de sa tanière, et nous sommes témoins de toute la considération et du respect accordés à la Gardienne de la forêt pendant son sommeil.
Poétique, hypnotique et cyclique, nous vivons ce battement de cœur… ensemble.
Les musiciens, immobiles sur scène, projettent leurs ombres grandioses qui prennent vie. Ces silhouettes gigantesques, véritables jötunns de la mythologie nordique, nous plongent dans le temps, où les contes devenaient une “réalité”.
La voix d’Einar, avec ses lamentations poignantes en scalde mélancolique et charismatique, se clôt parfois par des grognements primitifs, tandis que la transcendance de Lindy Fau Hella, avec son chant guttural et archaïque appelé joik, ajoute une dimension supplémentaire à ce set, sublimé par un jeu de lumières. Celui-ci crée une atmosphère aussi éthérée que les mélodies interprétées. Les toiles de fond, avec leur texture rocheuse et leur teinte gris terreux, créent une harmonie parfaite avec les ombres projetées des formes humaines, emplissant l’espace d’une manière mystique et magique. C’est fascinant de voir qu’une scène aussi peu animée, quasi austère, puisse apporter autant de solennité et nourrir notre imaginaire.
L’équilibre est parfait. Nous sommes émerveillés.
Einar Selvik a pris plaisir à partager sa joie d’être avec le public. Avec sa sagesse et sa douceur, il nous invite à chanter pour le bien-être collectif, à transmettre ce bonheur aux enfants, à célébrer la vie par le chant.
« Chanter, c’est médicinal. Chanter ensemble, c’est médicinal. Écouter de la musique, c’est médicinal. Alors promettez-moi qu’à notre prochaine rencontre, vous appliquerez cela. Ce seront vos devoirs pour la prochaine fois ! »
L’enthousiasme d’Einar à dialoguer avec la foule tout au long du concert a créé une connexion palpable, témoignant de la joie partagée d’être là.
Sombre lors des incantations funèbres de Runaljod ou lors de l’interprétation de Voluspá, Selvik nous transporte dans un rituel.
Nous sommes là pour un réveil d’émotions enfouies, obscures mais contemplatives, et pour vivre une expérience purificatrice.
Wardruna se veut ambassadeur de la musique, de la culture et des traditions nordiques anciennes, et c’est bien représenté par l’impressionnant éventail d’instruments historiques et traditionnels tels que des tambours à cadre en peau de cerf, des lur, des tagelharpes, des kraviklyra, des tungehorns, des jaw-harps, et bien plus encore. Tous sont mis en valeur, apportant une dimension supplémentaire à une ingénierie sonore majestueusement impeccable.
Les ovations ont été marquées par un profond émerveillement et une émotion palpable. On les aurait implorés pour un set de plus.
En 2025, Wardruna nous offrira un nouvel album, Birna, et bien d’autres surprises (à découvrir dans une interview avec Einar, très prochainement dans Vecteur Magazine). Naturellement, ces nouveautés seront accompagnées d’une tournée qui inclura des escales en France. Je vous invite vivement à en faire l’expérience, c’est un moment magique !
Je tiens à exprimer ma gratitude envers Wardruna et à Olivier Garnier pour nous avoir permis de vivre cette expérience. Je ne trouverai jamais les mots justes pour exprimer à quel point cela m’a touchée, mais j’espère que les photos de Raphaël sauront transmettre la beauté de ce spectacle !
Setlist :
Kvitravn
Skugge
Solringen
Heimta Thurs
Hertan
Kvit hjort
Lyfjaberg.
Voluspá (Skaldic)
Tyr
Isa
Grà
Runaljod
Rotlaust Tre Fell
Fehu
Rappel :
Helvegen
Snake Pit Poetry (Skaldic)