Psykup revient avec “The Joke of Tomorrow”, sorti le 11 avril 2025 chez Verycords, et continue de brouiller les pistes entre rage lucide et absurdité revendiquée. Toujours aussi inclassable, le groupe balance un nouvel album qui cogne fort, fait rire jaune et invite à réfléchir … ou à tout casser, selon l’humeur. Derrière le chaos organisé, une plume affûtée : nous avons rencontré Julien Cassarino, chanteur et cofondateur du groupe, pour parler futur bancal, liberté artistique et joyeux bordel.
Photo Credit : Raphaël Gellé
**Raphaël** : Bonjour, bienvenue. Je t’interviewe pour Vecteur Magazine. Je suis Raphaël, et je suis avec ?
**Julien** : Julien de Psykup.
**Raphaël** : Alors ma première question est la suivante : si tu devais résumer PsyKup en une phrase après ces trois dernières décennies, quelle phrase choisirais-tu ?
**Julien** : Je dirais que « tout vient à point à qui sait attendre ». J’adore les proverbes. En fait, c’est un groupe qui a bravé de nombreuses tempêtes.
Nous avons connu plein de hauts et de bas, traversé des changements de line-up, et malgré tout, nous sommes toujours là. Ça fait 30 ans, et cela me touche particulièrement puisque c’est mon premier groupe. C’est le premier groupe que j’ai formé quand j’étais au lycée.
PsyKup reste mon groupe de chœurs, de compositions, c’est mon groupe à moi. Qu’il dure aussi longtemps, c’est magnifique !
Je joue avec mon batteur depuis 30 ans; nous sommes les deux seuls membres d’origine, et c’est comme mon petit frère. Cela me touche de voir qu’il y a encore des gens qui soutiennent le groupe et qui sont toujours présents.
Nous sommes très heureux d’avoir signé chez Verycords, car cela nous offre une belle exposition pour notre album, dont nous sommes particulièrement fiers.
En somme, je dirais qu’il ne faut jamais lâcher l’affaire. Il faut toujours aller au bout de ses rêves, comme le disait Jean-Jacques Goldman. C’est très important.
**Raphaël** : Quel a été le plus grand défi que vous avez eu à relever au cours de ces 30 ans en tant que groupe ? Si quelque chose te vient à l’esprit…
**Julien** : Je dirais que le principal défi consiste à se renouveler tout en restant fidèle à notre essence. En tant que compositeur, c’est difficile de creuser son identité et de trouver constamment de nouvelles idées.
Ma plus grande peur à chaque nouvel album, c’est de ne pas réussir à écrire quelque chose. J’ai toujours cette crainte d’essayer d’être à court d’idées.
**Raphaël** : La page blanche.
**Julien** : Oui, c’est terrible ! Au début, c’était vraiment difficile. En fait, ma méthode consiste à laisser les choses se faire naturellement, sans forcer. C’est un moment où je ne me dis pas : « Allez, c’est maintenant qu’il faut écrire » ; c’est la pire chose à faire. Personnellement, je n’y arrive pas de cette manière.
Ce n’est pas comme à l’école où tu dois rendre un devoir. Je préfère me dire que je vais voir ce qui vient. Il y a des mélodies qui apparaissent, des idées de riffs, des idées de chant, des inspirations pour les textes… tout cela arrive naturellement.
Donc, j’enregistre tout, je note tout, un peu pêle-mêle. Puis, au bout d’un moment, je sens que c’est le moment d’ouvrir les vannes, et là, tout sort. En général, j’écris très vite ; tout s’enchaîne rapidement. Je suis heureux de voir que l’inspiration est toujours présente. Pour répondre à ta question, nous réussissons à conserver notre identité, surtout de manière sincère.
Je n’ai honte de rien de ce que nous avons fait, sorti ou écrit.
**Raphaël** : Ça reste 100 % fidèle à qui vous êtes.
**Julien** : Exactement. Il n’y a eu aucune concession faite pour suivre une mode ou quoi que ce soit d’autre. Nous ne sommes pas dans ce registre. C’est très naturel. Donc, les gens peuvent nous accepter ou non, et ça me convient comme ça.
**Raphaël** : Quels sont les moments les plus fous ou improbables que vous ayez vécus sur scène au cours de ces 30 dernières années ?
**Julien** : Il y en a eu tellement …
**Raphaël** : Est-ce qu’il y en a un qui te vient immédiatement à l’esprit ?
**Julien** : Je réfléchis… Il s’est passé des choses incroyables. Le public est parfois complètement fou, en fait. Nous attirons des personnes un peu à part, des gens un peu particuliers.
Notre public est un peu comme une secte de personnes un peu barges. Ce sont généralement des gens assez ouverts d’esprit et un peu fous. Ils savent que nous encourageons vraiment la liberté d’expression, tant que c’est fait dans le respect des autres et de nous-mêmes. Parce que parfois, cela peut devenir un véritable bazar !
Nous avons vu des choses improbables. Par exemple, en Belgique, des gens étaient déguisés en T-Rex dans la foule et faisaient n’importe quoi. Ou un autre souvenir, c’était dans le Nord, près de Lille, où des gens faisaient du limbo juste devant nous.
C’était incroyable ! Et il y avait aussi des gens qui faisaient une danse de la chenille, vraiment quelque chose d’improbable.
Et c’est génial parce que, sur scène, nous regardons tout cela et nous nous disons que ce n’est pas possible, on rigole bien. Après, on dit que nous attirons les gens qui nous ressemblent, donc je dirais que nous avons le public que nous méritons, mais dans le bon sens du terme.
C’est une belle bande de barjos . Nous adorons le second degré, nous aimons plaisanter, faire la fête, et ce côté un peu décalé.
J’aime beaucoup quand les gens se lâchent. De toute façon, il n’y a rien de mieux que de voir que les gens s’amusent et qu’ils sont eux-mêmes.
Dès qu’on se retrouve dans un public où tout le monde est habillé de la même manière, où chacun bouge de la même façon…
**Raphaël** : Surtout dans une société où tout le monde doit se ressembler.
**Julien** : Voilà. C’est quelque chose que nous avons toujours combattu. Nous avons lutté contre les clichés et ce côté sans âme de la musique.
Tout le monde s’est mis à réfléchir en termes d’études de marché, d’algorithmes, et la société est beaucoup régit par ça, notamment dans le domaine de la musique. Nous nous opposons à cela. Avec l’émergence de l’IA, cela devient terrifiant.
Il est effrayant de penser que des gens peuvent écrire des albums entiers avec l’IA, en entrant une simple idée de texte et en laissant le programme générer le reste.
**Raphaël** : Heureusement, le système français, comme la Sacem, ont mis des mesures en place pour éviter les abus.
**Julien** : Bien sûr. Mais en réalité, cela peut être un outil utile.
Je ne suis pas du tout contre l’idée. Cela peut servir de support. Notre graphiste s’est d’ailleurs servi de l’IA pour la pochette, mais il n’a pas réalisé celle-ci uniquement avec l’IA. Il a utilisé cet outil pour lui donner quelques idées, car il ne pouvait pas aller aussi loin que nous le souhaitions. Mais il s’agit tout de même d’un vrai travail de graphiste réalisé par une personne réelle avec qui j’ai pu échanger.
**Raphaël** : Oui, ce n’est pas juste un robot.
**Julien** : Ah non, exactement. Et c’est là que je pense à Terminator et à Skynet. Il ne faut pas oublier que si un robot appuie sur le bouton nucléaire, voilà quoi.
Il est important de garder la raison face à ce genre de choses. Il faut absolument mettre l’humain au centre de tout, préserver l’humain et la créativité, c’est essentiel.
Je trouve que notre public apprécie notre originalité, notre côté décalé, nos essais, le fait que nous sortions des sentiers battus.
Souvent, quand nous jouons dans des festivals avec de nombreux groupes de métal, nous tranchons un peu par rapport aux autres.
C’est à la fois un avantage et un inconvénient.
Nous allons peut-être attirer moins de monde, mais cela signifie aussi que notre public est vraiment engagé…
**Raphaël** : C’est peut-être un public plus passionné.
**Julien** : Voilà, et ils sont là pour nous dès le début du concert. Il y a des personnes qui nous suivent depuis 30 ans, vraiment depuis le début, qui n’ont jamais lâché et qui sont toujours présentes aux concerts.
Il y a des gens que je reconnais dans la salle, des personnes que j’ai vues il y a 20 ans, qui ont grandi avec nous, vieilli avec nous, et qui comprennent vraiment ce que nous essayons de faire. C’est vraiment marquant. Et ils sont toujours là, au rendez-vous, et toujours positifs. Ça fait plaisir.
**Raphaël** Maintenant, intéressons-nous un peu à l’album. Le titre de l’album, *The Joke of Tomorrow*, semble assez ironique. Y a-t-il un message particulier que vous souhaitiez transmettre à travers ce titre ?
**Julien** : Ah oui, complètement. En fait, c’est une demi-citation de H.G. Wells, un auteur que j’adore, connu pour ses romans de science-fiction, notamment *L’Homme Invisible* et *La Guerre des Mondes*.
**Raphaël** : *La Guerre des Mondes*, je l’avais en tête pour cette œuvre .
**Julien** : Voilà. C’est quelqu’un qui était visionnaire, complètement en avance sur son époque. Je ne dis pas que nous sommes en avance sur notre temps, mais il avait cette volonté de trancher, d’essayer d’explorer au-delà des idées reçues, et de faire évoluer la pensée des gens. Je trouve cela très inspirant comme objectif.
Il a dit cette phrase : « The crisis of today is the joke of tomorrow », ce qui signifie que la crise d’aujourd’hui sera la blague de demain. Cette citation m’a beaucoup aidé dans des moments difficiles. Elle permet de désacraliser les épreuves, en se disant qu’on peut vivre des moments très difficiles, mais qu’un jour, on en rira peut-être.
Cela aide à avancer, je trouve, de se dire que ce n’est pas si grave finalement. Il y a toujours des situations plus sérieuses que celles que nous traversons, et parfois, ce n’est pas un réel problème.
Très souvent en effet, nous avons rencontré de gros soucis. Sur le moment, c’est horrible, mais avec le recul, ces expériences m’ont forgé le caractère et construit ma personnalité.
Il faut savoir prendre des tartes dans la vie, il faut accepter d’être déçu.
C’est beaucoup de cela dont parle l’album. D’ailleurs, dans le morceau *I will let you down*, j’aborde clairement ce sujet.
**Raphaël** : C’est justement ce que j’allais te demander. En l’écoutant, j’ai eu l’impression de percevoir quelque chose de cyclique. Je voulais savoir si c’était l’effet que vous souhaitiez créer à travers l’album ?
Je trouve que l’enchaînement des morceaux donne une sorte de cycle, comme une boucle infinie.
**Julien** : Oui, car c’est la vie, en fait. C’était exactement l’idée.
Tu as raison. En plus, le dernier morceau, qui est le morceau titre, est très apaisé.
L’album commence sur une ambiance assez glauque, assez malsaine, et se termine sur quelque chose de très apaisé. On peut alors revenir au début et ainsi de suite. Étant donné que j’écris désormais des morceaux plus courts, ce ne sont pas des titres très longs comme au début. Cela donne envie de réécouter, de remettre un morceau après l’avoir entendu, car c’est souvent un morceau de 3 ou 3 minutes 30, ce qui m’incite à le réécouter.
Même, l’album n’est pas très long, il fait 42 minutes, ça passe vite. Je considère que c’est un voyage, et c’est un voyage riche en émotions différentes. C’est pour cela que je n’aime pas les albums mono-émotionnels.
Tu mets le morceau 1, et tu sais déjà à quoi t’attendre jusqu’à la fin sur tout le reste de l’album.
Cela ne m’intéresse pas, je m’ennuie rapidement. À moins que ce soit vraiment exceptionnel.
**Raphaël** : En général, ce sont des albums qu’on finit par ne pas écouter jusqu’au bout.
**Julien** : Voilà, soit on ne les écoute pas jusqu’au bout, ou alors juste une fois quoi… Cela donne une durée de vie limitée à l’album. Ce que l’on nous dit souvent, c’est qu’on n’a pas accroché tout de suite. Mais maintenant, j’adore, j’ai écouté plein de fois, et j’ai eu envie d’y revenir.
**Raphaël** : C’est plutôt flatteur, je trouve.
**Julien** : Oui, c’est très flatteur. Parce qu’un morceau qu’on adore immédiatement a parfois une durée de vie un peu limitée.
**Raphaël** : Oui, il y a cette fâcheuse tendance à se lasser au bout d’un moment.
**Julien** : Oui parce qu’on comprend vite la formule. Ce côté cyclique est très important pour moi, car c’est cela, la vie. Nous sommes constamment dans un cycle.
La vie, c’est assez fou. Il y a quelqu’un qui meurt et quelqu’un qui naît. C’est un processus sans fin. En plus, j’ai cette obsession du temps qui passe.
Cela ne concerne pas tant l’idée de vieillir ou de mourir, mais plutôt la notion de temps. Ce temps qui s’écoule… Je ressens souvent que je n’arriverai jamais à faire tout ce que je souhaite : lire tout ce que je veux, regarder tout ce que je veux, écouter tout ce qui m’intéresse, écrire tout ce que j’espère, et discuter avec toutes les personnes que je veux rencontrer.
J’ai constamment cette sensation de « Je n’aurai jamais le temps de faire tout ça. »
J’ai toujours cette sensation de « putain, j’aurai jamais le temps de faire tout.
Je ne mets pas d’horloge chez moi. J’ai l’heure sur mon téléphone, que je regarde de temps en temps. Je ne veux surtout pas d’horloge chez moi, ni entendre le bruit du temps qui passe. Pour moi, c’est le pire des trucs : chaque seconde qui s’écoule me pèse, c’est insupportable. Chaque fois que je vais chez quelqu’un et qu’il y a une horloge, je la déplace, je la prends et je la mets dans le couloir. C’est vraiment un truc qui me dérange.
Sinon, je dors souvent avec des bouchons pour ne pas entendre les sons qui me rappellent le temps qui passe. C’est mon petit truc à moi.
**Raphaël** : Après, tu n’es sûrement pas le seul.
Comme tu l’as dit, ce n’est pas tant une peur du vieillissement, mais simplement ressentir le temps qui passe sans pouvoir y lutter. Cela peut être désarmant, je le comprends tout à fait.
**Julien** : Oui, c’est surtout le fait de ne pas avoir le temps de faire tout ce que l’on veut. Je trouve qu’il y a quelque chose de bien à vieillir ; j’apprécie cela.
**Raphaël** : Les journées de 24 heures sont trop courtes.
**Julien** : Voilà, exactement. Mais je trouve qu’il est aussi intéressant de mesurer son chemin, de voir comment on a évolué et progressé.
C’est vraiment cette idée de temps qui me manque, car je suis hyperactif, j’aime bien faire plein de choses, et j’aimerais en faire encore plus.
Cela dit, avec l’âge, on finit par se poser un peu plus. On cible mieux nos priorités et on se disperse moins. C’est plutôt agréable.
Cet album vise à désacraliser de nombreuses choses, notamment avec cette citation de Wells, où il s’agit de se rappeler qu’il n’est pas grave de perdre, de se planter, d’échouer, d’avoir tort, ou d’être déçu, que ce soit par soi-même ou par les autres. À la fin, on peut aimer les gens et être aimé malgré tout, ce n’est pas un problème.
On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est certain. D’ailleurs, c’est très subjectif. Pourquoi certaines personnes s’entendent-elles et d’autres non ? Ce n’est pas facile à expliquer, cela dépend de la vie et de la vision de chacun.
Certains sont plus ouverts que d’autres, tandis que d’autres sont très fermés. Ils n’aiment pas ceux qui ne leur ressemblent pas. Personnellement, j’apprécie les gens qui ne sont pas comme moi. Je trouve cela enrichissant.
La diversité me parle. Le métissage également.
La musique de PsyKup a toujours été métissée pour cette raison. Mais oui, le côté cyclique, tu l’as bien remarqué, va revenir à un moment. Sur notre tout premier album, il y avait le morceau « Autruche », et j’avais écrit une phrase à l’époque, quand j’avais 16 ans : « Demain est un autre hier ». Quand j’y pense…
**Raphaël** : Effectivement, il y avait déjà cette notion.
**Julien** : …Y’avait déjà cette logique. Je viens d’y penser, tu vois, je suis en train de faire ma thérapie avec toi. J’avais jamais réfléchi à ça, que ce thème existait déjà au tout début et qu’il me hante encore aujourd’hui.
Même le fait de répéter, la répétition d’une journée. C’est terrible : tu te lèves, tu fais toujours les mêmes trucs.
C’est affreux. Si tu fais la vaisselle chez toi, que tu nettoies, que tu te douches, que tu manges, ce sont des gestes qui se répètent. Et puis tu vas dormir. Au bout d’un moment t’es là, « Woaw la vie, c’est tout le temps la même chose. » En tout cas, je pense que j’ai choisi cette voie pour avoir une vie un peu plus variée que métro-boulot-dodo. J’ai essayé ce rythme métro-boulot-dodo quand j’étais très jeune, et je crois que j’en serais devenu fou. Je me suis dit qu’il fallait vraiment que…
Je ne sais pas, ça ne me correspondait pas. Heureusement qu’il y en a qui le font, car sinon, il y a plein de choses qui ne fonctionneraient pas. Mais pour ma santé mentale, il fallait que je fasse des choses plus dynamiques et un peu plus folles.
Là, nous sommes dans une période où ça bouge, où nous rencontrons des gens, où il se passe plein de choses. C’est génial.
**Raphaël** : Certains morceaux semblent vraiment chargés émotionnellement. Y en a-t-il un qui te touche particulièrement plus que les autres, et pourquoi ? Si tu devais n’en retenir qu’un sur l’album ?
**Julien** : Un morceau qui me touche particulièrement au niveau émotionnel, c’est « Rise and Fall and… ». C’est un texte que j’ai écrit pour ma compagne, mais qui s’adresse également à mon ancien moi-même. C’est un double discours qui exprime que « Rise and Fall and… », encore une fois ce côté cyclique, signifie que nous montons et que nous tombons. Le « and… », laisse entendre que ça va repartir.
**Raphaël** : C’est ça, c’est ce qui m’avait aussi mis sur la piste du cycle.
**Julien** : Tu l’as bien compris. C’est dire que la vie est faite d’ascenseurs émotionnels, et il faut l’accepter.
C’est un morceau qui est très positif au final. Le refrain dit : « Your rise and fall will be my dawn », ce qui signifie « ta montée et ta chute seront mon aube ». Cela représente notre force collective : nous sommes ensemble, nous avançons et nous nous poussons vers la lumière, vers les choses importantes. C’est un message que je m’adresse aussi à mon ancien moi-même, qui était sûrement plus négatif. Donc, c’est un message positif.
**Raphaël** : Du coup, nous avons déjà plus ou moins répondu à une partie de cette question. Mais je voulais te demander si, pour les morceaux de l’album, les as-tu conçus avec un concept ou une narration claire en tête, ou se sont-ils plutôt imposés d’eux-mêmes ?
**Julien** : Oui, ça c’est un peu imposé de soi même, toute l’écriture. Comme je te l’ai dit, j’écris de manière très spontanée. Je n’ai pas de plan au départ, ça se met en place un peu tout seul.
Cependant, il y a une ligne directrice qui se dessine au fur et à mesure. Je me dis : « D’accord, ça va aller dans cette direction. » Et je me laisse porter, en voyant où cela va me mener. Généralement, cela s’écrit presque tout seul.
Parfois, j’écris même de manière subliminale. J’ai une mélodie qui me trotte dans la tête et je me demande si c’est quelque chose que j’ai inventé ou quelque chose que je connais déjà. À un moment, je réalise que c’est bien moi qui l’ai créée, alors je l’enregistre. Mais elle vient toute seule, tu vois ?
Je me dis parfois : « Tiens, ce truc, ça fait plusieurs fois que je me le chante. En fait, j’ai envie de l’écrire, il faut que ça sorte, alors je l’écris. » C’est intéressant, car cela vient à moi, et après, je fais la suite.
Mais créer une mélodie ou un texte à partir de rien, c’est parfois difficile. Il faut vraiment que l’idée se présente à moi ; je ne me force pas à me dire : « Je vais parler de ça. » Jusqu’ici, cela a bien fonctionné pour moi. Cela vient comme ça. Peut-être qu’un jour cela ne fonctionnera plus, mais jusqu’à présent, ça fait 30 ans, donc ça va.
**Raphaël** : Avez-vous essayé de nouveaux instruments, de nouvelles techniques ou une approche différente sur ce nouvel album ?
J’ai entendu, par exemple, des chœurs féminins sur un morceau, et sur un autre, des sonorités orientales. Est-ce que tout cela est nouveau pour vous ?
Est-ce quelque chose que vous aviez déjà fait auparavant ?
**Julien** : Par le passé, oui, il y a déjà eu des voix féminines et des sonorités orientales, mais pas comme ça. J’aime bien apporter de nouvelles choses à chaque nouvel album. Par exemple, sur l’album précédent…
Non, l’album d’avant, *Ctrl+Alt+Fuck*, avait un ensemble de cuivres, une sorte de mini Big Band. Moi qui adore la soul et le jazz, c’était vraiment super jazzy.
Ensuite, sur *Hello Karma*, il y avait un Nickelharpa… Oh non, le Nickelharpa, c’était aussi sur *Ctrl+Alt+Fuck*. Sur *Hello Karma*, c’était plutôt une clarinette des pays de l’Est, avec un peu de violon et d’accordéon.
Pour cet album, je voulais vraiment explorer de nouvelles sonorités. Nous avons utilisé un quatuor à cordes que nous avons gonflé pour avoir l’impression d’être entouré de nombreux amis avec qui je joue dans un autre projet. J’ai également invité ma compagne, qui est chanteuse, à faire les voix féminines sur un morceau. Je lui ai dit que c’était intéressant. Je lui ai fait chanter un petit début R’n’B, et ensuite, elle a utilisé des voix lyriques et opératiques, car elle a beaucoup pratiqué le lyrique à une époque. Ça crée un contraste.
**Raphaël** : Oui, effectivement, il y a une sorte de décalage dans le morceau qui est assez notable et qui fait qu’on l’a en tête.
**Julien** : Voilà, c’est ça. Ensuite, il y a un morceau comme *Same Player*, qui inclut des sons de jeux vidéo ; et *I Will Let You Down*, qui a des sonorités électro. Il y a pas mal de sons électro qui apparaissent dans l’album, ce que nous n’avions pas fait auparavant.
Pour moi, c’est super, car cela ouvre des terrains de jeu et d’expérimentation un peu différents.
**Raphaël** : C’est comme une exploration musicale, jusqu’où tu peux aller.
**Julien** : Cela donne également une identité aux morceaux. Sans dire : « Ah, ça c’est le morceau avec le son de jeu vidéo, et ça, ce sont les voix féminines. » Cela permet une identification plus facile.
Et je pense que le message du morceau est plus clair aussi. On comprend mieux son intention. Donc tant mieux si ça t’a frappé.
**Raphaël** : Si tu devais faire écouter un seul morceau de PsyKup à quelqu’un qui ne connaît pas du tout le groupe sur le nouvel album, ce serait quel morceau et pourquoi ?
**Julien** : C’est une question intéressante. Laisse-moi réfléchir à un morceau qui soit assez représentatif.
Je pense que le morceau qui représenterait le mieux PsyKup serait peut-être *Same Player*, justement parce qu’il y a un peu de tout. On y retrouve des sons de jeux vidéo complètement décalés, du gros métal, des éléments assez trash et hardcore, des mélodies vocales, des cris, et même du jazz au milieu.
Le texte est également très parlant par rapport à notre message. Dans le morceau *Same Player Different Life*, on évoque l’idée que nous avons plusieurs vies en une. Il faut toutes les saisir, essayer tout, et se relever chaque fois que l’on tombe.
**Raphaël** : Oui, ne pas se mettre de barrières.
**Julien** : Exactement. On prend des coups, mais il faut se relever. C’est le morceau qui parle de cela. D’ailleurs, le clip que nous allons sortir parle également de ça.
Il illustre vraiment ce message, et d’une manière originale. C’est un truc qu’on n’a jamais fait.
Donc voilà, je dirais que c’est le meilleur morceau à essayer. Cela ne fait pas trop peur non plus, il n’y a pas trop de cris pour intimider.
Parce que, en général, les gens qui ne connaissent pas le métal ont peut-être une certaine appréhension.
**Raphaël** : Oui, le gros scream et tout ça c’est souvent la première barrière.
**Julien** : C’est quand même assez varié pour bien représenter le groupe, je pense.
**Raphaël** : Tout l’album est plutôt explosif, assez dense, assez lourd. Mais le titre *The Joke of Tomorrow* est vraiment plus calme. Est-ce que c’était pensé comme une sorte de respiration après la lourdeur du reste de l’album ?Ou est-ce que ça a juste été pensé comme ça ?
**Julien** : J’aime beaucoup, car je l’avais déjà fait sur l’album précédent. J’aime bien terminer un album avec quelque chose de plus apaisé que le reste. Pour moi, un album, c’est comme un petit film.
On démarre sur un morceau très dense, comme le premier titre, qui est hyper costaud. Il y a beaucoup de choses, c’est violent et plus sombre.
Et en terminant sur un morceau lumineux comme celui-ci, cela donne un équilibre. C’est un morceau qui parle d’apaisement face à la mort, et face à plein de choses dans la vie en général. C’est aussi un appel à être apaisé avec les gens qu’on aime.
Donc, toutes ces touches d’apaisement, c’est ce que je voulais. J’ai donné le titre de l’album à ce morceau, car je me suis dit que c’était exactement là que je voulais amener les gens : nous venons de subir énormément de choses, mais nous pouvons quand même être apaisés, souriants et même rire. C’est presque une balade rock des années 90.
**Raphaël** : C’est un peu à ça que ça m’a fait penser. C’est pour ça que le décalage entre le reste de l’album et ce morceau m’a vraiment frappé. Sur le moment, j’étais là en mode…Je suis toujours sur l’album la? J’ai découvert une autre facette de Psykup avec ce titre.
**Julien** : Mais ça t’a choqué ou ça t’a plu ?
**Raphaël** : Ça m’a choqué, mais dans le bon sens. Je me disais que l’album est vachement dense, il va me falloir un petit moment pour digérer tout ça.
**Julien** : C’est vrai qu’il te faut un peu de temps pour encaisser.
**Raphaël** : En fait, cette dernière chanson a permis d’amorcer le processus de digestion de l’album, un peu comme tu disais, en apportant un aspect rafraîchissant en fin d’album.
**Julien** : C’est super apaisant, et puis, ça peut aussi te donner envie de réécouter le début. Tu termines sur quelque chose de doux, sans avoir été agressé. Le métal a souvent un côté agressif que j’apprécie,le côté hargneux et tout,mais on est souvent en train d’invectiver.
**Raphaël** : Oui, ça nous soulage et ça tire quelque chose de nous.
**Julien** : Mais là, on aborde autre chose. On touche à un aspect un peu plus émotionnel. Ce morceau a un côté nostalgique, un peu mélancolique et lumineux.
J’aime bien le concept de *Happysad*. J’avais d’ailleurs écrit un morceau intitulé *Happysad*, qui était un single entre les deux albums et qui illustre bien ce concept.
Il exprime cette dualité : Parfois tu es heureux, parfois un peu triste, parfois les deux en même temps, et ça, j’aime beaucoup.
Pour moi, ce morceau symbolise parfaitement ça. J’adorais les balades rock des années 90, où l’on retrouvait cet état d’esprit *Happy Sad*. On peut le voir chez des groupes comme Alice in Chains.
Alice in Chains est plus triste qu’heureux, mais il y a quand même des moments un peu joyeux. Et j’adore ce mélange.
Donc, j’avais envie de créer quelque chose de nouveau, et je me suis dit qu’il ne fallait pas que le morceau s’écrive n’importe comment. J’ai proposé aux autres, en me disant peut-être qu’ils allaient être rebutés.
**Raphaël** : C’était donc pas quelque chose que vous aviez prévu au départ ?
**Julien** : Non, pas vraiment. Cela s’est mis en place naturellement, et je me suis dit que ce serait une super fin pour l’album. Cela me donnerait enfin le morceau apaisé que je voulais.
J’hésitais un peu, je me demandais si ce ne serait pas trop. Je ne voulais pas que ce soit une fin trop inattendue.
Mais en fait, la chanson est tellement fluide. Et pourtant, elle a de l’énergie ; elle n’est pas molle, mais elle te met dans un état d’esprit plus léger. Cela nous donne aussi quelque chose de différent.
J’assume complètement ce morceau, même si je sais que certains vont se demander : « C’est quoi ce morceau ? » Personnellement, j’adore l’écouter ; ça me fait plaisir.
**Raphaël** : Super. Du coup, penses-tu que l’album va surprendre votre public ou, au contraire, confirmer ce qu’ils attendaient de vous ?
**Julien** : J’espère un peu les deux. J’aimerais que les gens perçoivent le changement tout en restant dans la continuité. Que ce soit clair, que l’on essaie des choses nouvelles, que moi, en tant que compositeur, j’apporte vraiment des nouvelles sonorités et des expérimentations vocales.
En même temps, j’espère qu’ils retrouveront aussi certains éléments qu’ils ont aimés chez nous, car je trouve ça important.
C’est ce qui est délicat. Même en écoutant un groupe qu’on aime, quand un nouvel album sort, on est toujours un peu anxieux et on craint d’être déçu. D’un côté, on espère qu’ils vont nous offrir quelque chose qu’on connaît et qu’on apprécie chez eux. De l’autre, si c’est trop similaire, on risque d’être déçus aussi.
On a quand même envie d’entendre quelque chose de nouveau. Sinon, on a l’impression d’écouter toujours la même chose. Je ne voulais pas faire *Hello Karma 2*, même si c’est dans la même veine ; je tenais à ce que cela soit différent.
C’est pour ça que j’aime bien avoir du temps entre la composition des albums. Sinon, tout finit par se ressembler.
Si j’écris dans le même état d’esprit, si je compose deux mois après avoir terminé un projet, ça va forcément avoir le même ton. Là, il y a eu pas mal de temps qui a passé, et j’ai eu le temps de me poser…
Alors, c’est délicat pour tout le monde, car cela nous pousse à avoir des deadline plus courtes. Mais je préfère écrire plus tard et avoir quelque chose qui vienne vraiment du fond des tripes, sans que cela ressemble trop à ce que j’ai fait avant.
J’espère que les gens ressentiront ce côté frais, tout en retrouvant quand même des éléments qu’ils aimaient chez nous.
**Raphaël** : Vous allez débuter la tournée pour ce nouvel album le mois prochain, en avril. Y a-t-il un titre en particulier que tu as hâte de jouer sur scène et de voir les réactions du public ?
**Julien** : Oui, *Bigger Than Life*, car il est unique avec ses voix féminines.
**Raphaël** : Est-ce que ta compagne vous rejoindra sur scène ?
**Julien** : Quand elle le pourra. Si nous jouons près de chez nous, je pense qu’elle viendra. Sinon, nous avons samplé ses voix pour pouvoir les avoir en direct avec nous.
Ainsi, le morceau sera fidèle à l’enregistrement. Et si elle le fait en live, c’est encore mieux. J’ai hâte de voir comment cela se passe dans un concert de métal, cette fraîcheur que ça apporte.
Même lors des répétitions, quand nous avons bossé le morceau en résidence, cela nous a fait un bien fou. C’était un vrai coup de frais.
Nous l’avons placé exprès pas trop tard dans le set. Cela donne un oxygène différent. Et puis, quand tu repars sur des morceaux plus puissants, ça donne l’impression que ça te frappe encore plus fort.
C’est aussi important de varier les ambiances dans la musique. Il ne faut pas que cela soit monotone ; sinon l’oreille s’habitue à tout. Au bout d’un moment, la violence n’a plus d’impact.
Nirvana a beaucoup travaillé cette notion à l’époque, avec des couplets très calmes et des refrains très puissants. Cela a vraiment lancé une nouvelle mode d’écriture en variant les ambiances.
**Raphaël** : Est-ce que tu as une anecdote ou des réactions à chaud de tes proches ou de ton entourage sur l’écoute de l’album ?
**Julien** : Ce qui m’a fait rire, c’est qu’un bon pote à moi, Juju, Julien Truchan de Benighted qui fait une musique très extrême, pour lui, notre groupe est comme les Beatles. Il aime ce que nous faisons, mais ce n’est pas le genre de musique qu’il écoute habituellement.
Sa fille est très fan du groupe, par contre. Je leurs avais envoyé l’album en avant-première en leur demandant leur avis. Il m’a dit : « Putain, mais c’est super bourrin ! »
J’ai halluciné qu’il dise ça. Je lui ai demandé s’il trouvait vraiment ça super. Il m’a répondu oui, qu’il était surpris par cette brutalité qu’il n’avait pas ressentie auparavant chez nous.
Je ne m’attendais pas à ça en connaissant la musique qu’il joue avec son groupe. C’était plutôt rigolo. J’ai aussi été très surpris par la réaction de ma belle-mère, qui n’écoute pas du tout de métal, mais qui a adoré l’album.
Elle a pris énormément de plaisir à l’écouter, elle est même venue nous voir en concert sur l’ancienne tournée et a surkiffé.
J’étais vraiment impressionné. Ça prouve qu’on peut toucher des gens qui n’écoutent pas du métal.
Après, c’est souvent le cas. J’ai même des gens qui viennent me dire : « Vous êtes de ces rares groupes de métal que j’écoute », et ça me fait plaisir. Ça veut dire que nous les amenons vers un univers qu’ils n’ auraient pas exploré naturellement.
Donc oui, je pense qu’il y a des clés pour d’autres personnes. Il y a des petites portes d’entrée pour ceux qui n’écoutent pas ce genre de musique.
**Raphaël** : Vous êtes un peu le *System of a Down* français. Pour ma part, quand j’étais petit, j’écoutais principalement du rock et du hard rock. J’avais du mal avec tout ce qui était screaming, etc. Ma porte d’entrée dans ce monde, ça a été *System of a Down*.
Écouter PsyKup me rappelle mes premieres écoutes de *System of a Down* avec leurs mélanges de sonorités venant de tous horizons. C’est un mélange de brutalité, de douceur et de mélancolie.
**Julien** : Et j’étais vraiment content quand *System of a Down* est arrivé, parce que nous avions commencé avant eux. Quand ils sont arrivés, je me suis dit : « Ah putain, un groupe avec lequel je me reconnais, que ce soit au niveau de leurs ambitions, des sonorités ou du soin apporté aux mélodies, riffs, chants, sons, etc. »
Ça a eu un énorme impact sur moi. Je suis content qu’ils aient réussi à percer.
**Raphaël** : Contrairement à vous, ils n’ont pas tenu 30 ans.
**Julien** : Non, ça a été compliqué, je pense. Dès qu’il y a beaucoup d’argent et de célébrités, ça devient un peu difficile. Leur guitariste vampirisait beaucoup le groupe, et le fait qu’il se remette à chanter souvent ce n’est pas toujours une bonne idée. Il y a eu des tensions sur scène à un moment donné.
**Raphaël** : Oui, et il y a eu des conflits d’intérêts dans le groupe.
**Julien** : C’est bien dommage, car ils arrivent à faire des choses incroyables ensemble.
**Raphaël** : Et nous on a Psykup.
**Julien** : Merci beaucoup.
**Raphaël** : Écoute J’ai une dernière question pour toi : si Psykup devait laisser un dernier message avant de disparaître, quel serait-il ?
**Julien** : C’est une question costaud. Mon dernier message serait : écoutez de tout ! Ouvrez vos oreilles, décloisonnez un maximum.
**Raphaël** : Intéressez-vous à tout ce qui peut se faire.
**Julien** : Soyez curieux. S’il vous plaît, soyez curieux. Je trouve que la curiosité fait vraiment défaut à notre époque. Nous sommes submergés par tout un tas de choix, avec Internet qui est un puissant fonds de possibilités pour découvrir et acquérir des connaissances.
On peut vraiment découvrir un tas de choses. Et c’est dommage de voir que certaines personnes se fixent toujours sur les mêmes choses : les mêmes musiques, les mêmes films, les mêmes lectures, les mêmes endroits.
On le fait tous un peu, car nous avons nos obsessions. Mais à un moment, il serait dommage de ne pas essayer d’autres trucs.
Je ne dis pas cela uniquement pour que les personnes écoutent Psykup, c’est valable pour tout le monde. C’est hyper important, je pense. Si, à notre échelle, nous avons réussi à décloisonner un peu, à amener des gens à découvrir d’autres choses, eh bien c’est super. Je serais heureux de savoir que j’ai laissé ce petit quelque chose derrière moi.
C’est vraiment important pour moi.
**Raphaël** : Ok, super. Je te remercie pour tout.
**Julien** : Merci à toi.
Tracklist:
1. I will let you down
2. Drinks on me
3. Rise and fall and…
4. Same player
5. Bigger than life
6. Child interrupted
7. Whispers in the morning
8. Death in the afternoon
9. Fear is the key
10. Losers only
11. Burn after hearing
12. The joke of tomorrow
Avec The Joke of Tomorrow, Psykup nous plonge dans un cycle sans fin où chaque morceau semble se répéter tout en se réinventant. L’album explore l’idée de la boucle : échecs, renaissances, chutes et remontées, avec une énergie brute et des mélodies qui n’arrêtent jamais de tourner.
Les titres comme “The Joke of Tomorrow” ou “Rise and Fall and…” illustrent parfaitement ce va-et-vient constant entre la déception et l’espoir. L’humour noir se mêle à l’introspection, et chaque morceau semble nous rappeler que chaque fin ouvre la porte à un nouveau départ. Psykup nous invite à accepter ce cycle de réinvention continue, à la fois déroutant et fascinant. C’est un album où tout tourne, où chaque boucle musicale, comme la vie, finit par reprendre son cours.
Ici, l’idée du cycle n’est pas seulement musicale ; elle se retrouve dans l’esprit même de l’album : l’échec et la résilience, la chute et le renouveau, l’humour noir et l’introspection. À travers ces thématiques, l’album devient une réflexion sur notre propre capacité à nous relever et à recommencer, dans un monde qui semble constamment tourner en rond. Psykup nous invite à embrasser ce mouvement perpétuel, où chaque étape, même difficile, fait partie d’un tout.
Plus d’Infos:
Album: The Joke Of Tomorrow
Date de Sortie : 11 Avril 2025
Label: Verycords
Site Officiel : https://www.psykup.net/
Line-Up :
Photo Credit : Cédric Gleyal