L’album ‘Save Our Souls’ du groupe français SUJIN est sorti le 16 février dernier, via le label Scarlet Records, et c’est au Dr Feelgood que s’est déroulée l’écoute de cet album.
Le groupe arrive vers 19h, c’est leur première release party, et nous avons reçu, avec Aurélie, un accueil chaleureux de la part des membres du groupe. Le groupe est heureux que Vecteur soit là pour couvrir l’événement. Le bar est bondé ce soir !
20h35, l’intro ‘_ _ – _ __ ‘ avec Atoem résonne et laisse place au dynamique et efficace ‘Save Our Souls’, un titre qui d’emblée nous embarque sur ce qui sera 40mn de pur headbanging. Le chant saturé de Julien rencontre le chant clair des chœurs sur le refrain. Quentin nous délivre un jeu de basse riche et dense, aux intonations deathcore. Stève & Matt ne nous épargnent pas non plus, avec des riffs intenses alternant du death mélo et des touches de thrash, d’une synchronisation imbattable. Des passages de blast beats, tels de puissants battements de cœur dignes du pur death metal, apparaissent sur les percussions. Et je ne suis nullement surprise avec le “monstre” qu’est Liam derrière les fûts.
Le titre ‘Ashes from the Abyss’ nous le confirme plutôt bien d’ailleurs, avec cette rythmique impeccable. La performance vocale de Julien est à saluer. Tout comme l’intégration des chœurs sur certains passages de ce morceau qui apportent une atmosphère envoûtante.
Viens le puissant ‘Dead World End’, avec en featuring, Julien Bonitz, de TALLAH. Titre agrémenté d’un magnifique solo de guitare, et qui après une très belle ligne de basse sur un chant plus calme, va se transformer en pure violence par le chant, très saturé.
Place à ‘Wasted Progress’, plus mélodique dans l’intro, mais l’ADN de ce que le groupe nous présente aujourd’hui est bel est bien présent. La technique est maîtrisée, les guitaristes s’en donnent à cœur joie en nous envoyant des riffs et des solos à nous couper le souffle, et cette ligne de basse toujours omniprésente vient accompagner le chant rageur.
’Bleeding Chains’ est probablement le titre de cet album offrant l’une des plus belle palette technique. Tant sur la musique que sur le chant. Une oreille attentive s’impose.
Dès l’intro de ‘Throne of Chaos’ je prends une grosse claque avec les hurlements de Julien. Et la boucherie va durer jusqu’à la dernière note de ce titre. Liam ne fera, d’ailleurs, qu’une bouchée de sa batterie.
C’est sur un ‘Dagon’ plus mélodique, en apparence, que je pense à une accalmie. Mais il n’en est rien, aucun répit pour l’auditeur ! Violence est le maître-mot, pour notre plus grand plaisir.
Surprenante est la “bête” sur le titre ‘Scavengers”. Pourrait-elle être domptée avec ce solo de guitare ?.. Quelle idée.. bien sûr que non. Car rien n’arrête la puissance du groupe, ni la bête rugissante qu’il abrite.
Sur ‘Insanity’ et dès son intro teintée de metalcore, nous comprenons qu’il est inutile de fuir. Métaphoriquement, nous sommes prisonniers dans les maillons d’une chaîne qui se resserre un peu plus sur chaque titre.
Nous pourrons bientôt reprendre notre souffle car sonne la fin de cet album avec ‘Winter Breeze’ à l’ambiance glaciale, qui est ,selon moi, un des meilleurs titres de ce superbe album. Son intro à la boîte à musique n’est qu’un sublime leurre. On s’envole avec le chant des guitares à l’unisson.
On remarquera également le passage en production par HK Krauss, qu’on ne présente plus, au Vamacara Studio.
C’est sous le signe de l’engagement, de l’inquiétude sur le climat et la préservation de la nature que l’écriture des chansons s’est faite. Cet engagement s’étend jusqu’à leur merchandising. L’impression est faite sur un coton bio, en France, avec de l’encre bio & vegan, ( Earth Positive, Climat Neutral ).
SUJIN est un dérivé du mot « suijin » qui trouve son origine dans la culture japonaise. Cela caractérise « le peuple de l’eau ».
J’ai eu l’opportunité d’échanger un peu sur ce nouveau projet avec quelques membres du groupe :
Matt me dit :“… c’est vrai que ce sont des thèmes qui peuvent sembler un peu bateau et en même temps c’est tellement d’actualité. On a tellement de témoignages visuels et auditifs. Tous les jours lorsqu’on allume la radio, quand on lit le journal ou qu’on allume la télé(…) ça pose réellement question sur notre impact, notre rôle en tant qu’humain, sur notre nature profonde ou sur notre volonté. Est-ce qu’on a vraiment envie d’aller vers le mieux ? Est ce qu’on s’en fout ? Quel rapport peut-on entretenir avec la nature ? Il y a un message un petit peu écologique là-dedans.”
Ces touches de death melo / metal core, un véritable crossover, je me demande où se place Sujin ?
Julien : “On nous à dit, toutes les influences qu’on a eu, ont fait que cet album est sorti avec plusieurs styles en un. Et on n’a pas réussi à mettre d’étiquette dessus, donc on l’a appelé modern metal.”
Le guttural avec, parfois un peu de chant clair… J’ai aussi appris que tu as laissé la guitare…
Julien : “En ce qui concerne l’abandon de la guitare, on a fait des lives qui étaient très bien mais qui étaient très difficiles(…) Et je me suis dit que, quitte à mettre autant de temps, autant que ce soit avec quelqu’un d’autre et qu’on construise un truc vachement plus carré. Et en plus le chant c’est ce qui me fait kiffer dans le groupe puisque je peux prendre plus de place sur scène grâce à ça. C’est là que Matt est arrivé.”
Stève raconte-moi comment tu vis ce nouveau projet..
Stève : “…C’est vraiment en studio que ça s’est dessiné un petit peu plus. On a vu la couleur des “croquis” dans un état un peu plus final que ce qu’on avait dans nos têtes. Et effectivement on s’est dit que c’était tellement changé, que ça méritait bien qu’on fasse évoluer toute l’identité du projet, toute la direction artistique.
Ça a été une période très intense en termes de travail, de.. question de chercher ce qui nous plaisait. La transition s’est très bien passée mais elle a mis du temps. En tout cas, on est très fiers de ce que ça a donné.”
Liam, comment vis-tu cette soirée ?
Liam : “C’est trop bien. La soirée est pour l’album, du coup on est content d’être à Paris dans un lieu iconique et on est là pour faire la fête.”
Je me rappelle lorsqu’on s’était vu pour l’autre interview, on parlait de Whisper Night. On n’a pas abordé le projet, mais était-il déjà en train de mariner ?
Liam : “Ouais, lorsqu’on s’était vu avec Darken, c’était déjà le nom SUJIN qui était d’actualité. Et du coup, on a voulu évoluer, changer de nom sans changer de groupe. Donc c’est vraiment une évolution du groupe. Demain, on peut revenir nous voir en concert et on jouera les plus gros singles de Whisper dans un concert. Ce qui fera plaisir aux gens et à nous aussi.”
Ce que je retiendrai le plus, c’est qu’au fil de l’écoute, il y avait de plus en plus de monde qui prêtait attention à la musique. En discutant avec plusieurs personnes, le constat fut unanime, “C’est très bon…”, “Quel est le nom du groupe déjà ?”, “C’est excellent pour un premier album.”
Je ne peux que confirmer. Je suis moi-même, l’une des premières à être bluffée. Je vous disais il y a quelques mois que la Mayenne regorge de talents et SUJIN le prouve.
Un grand merci pour cette soirée aux membres du groupe, à Aurélie, à Vecteur Magazine, sans oublier le Dr Feelgood.
LINEUP Julien Mellier – vocals Stève Richard – guitars
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TRACK LIST