Vecteur Magazine

SLEEP TOKEN
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BILMURI


LDLC ARENA -Lyon

7.11.24

Live Report par Cidàlia Païs 

J’ai mis du temps à poser des mots tellement le moment à été fort, transcendant toutes frontières d’un concert pour se transformer en une véritable expérience, non seulement artistique, mais spirituelle..mais, voici mon récit :

S’il est un groupe qui mérite d’être mis en lumière aujourd’hui, c’est bien Sleep Token. Je me souviens d’avoir prédit leur succès éclatant il y a plus de deux ans, mais peu de personnes m’ont cru ce jour-là. Depuis la sortie de Take Me Back To Eden l’année dernière, j’avais hâte de les voir sur scène. Avant même de savoir que j’aurais le privilège de découvrir leur performance en première partie de Linkin Park, à Paris, j’avais déjà programmé mon déplacement à Lyon pour les voir, et par chance, Live Nation me gratifie d’une accréditation.

Me voici donc accompagné d’un grand ami venu spécialement d’Irlande pour partager ce moment, ainsi que d’un collègue de chez Vecteur. C’était leur première expérience live avec Sleep Token, et j’avais pris soin de leur vanter les mérites des Royaumes Sleep Tokiens, leur conte de scène à Paris, sans réaliser ce que j’allais vivre moi-même… J’étais persuadé d’avoir tout vu à La Défense… *Reset and Rewind*.

On était vraiment heureux de nous rendre à la LDLC Arena pour ce qu’on appelle Le Rituel. En plus, nous avons pris place dans la tribune carré d’or ce qui nous a offert une vue imprenable sur la scène.

Sleep Token nous captive, nous envoûte. Non seulement pour sa musique doté d’un style unique qui fusionne des éléments de metal progressif, rock, intégrant du R’n’B, pop, jazz, hip-hop et jazz – une “hybridation” qui crée une atmosphère immersive-, mais aussi par toute la scénique des décors, le mystère, l’esthétique tout autour, les masques et leur présence sur scène. C’est simplement enivrant et fascinant !

Cette tournée représente un moment charnière pour le groupe, mais aussi une véritable communion spirituelle avec nous, les fans.

Dans la salle, j’ai vu des fans avec le style “Vesselien”, témoignant un sentiment d’appartenance à ce qui est devenu une véritable communauté Sleep Tokienne.

 

BILMURI

Avant même l’heure annoncée de 20h00, Bilmuri, le groupe d’ouverture, fait son apparition sur scène. C’est à peine 19h50 lorsque les Américains investissent le plateau, instaurant une ambiance de joie et de fête dès leur arrivée. Ce collectif atypique nous fera découvrir des sonorités entraînantes et joyeuses mélangeant le pop rock alternatif avec du post hardcore. À la voix claire et agréable, Johnny Franck (anciennement d’Attack Attack !) se distingue, accompagné de Gabi Rose, saxophoniste également chanteuse, dont la voix puissante et l’énergie débordante dynamisent l’atmosphère. Le guitariste Reese Maslen assure les chœurs, ponctuant le tout de cris enjoués, tandis Xavier Ware assure l’entrain général à la batterie.

Dans une ambiance décontractée et résolument humoristique, les membres de Bilmuri n’hésitent pas à prendre la parole pour faire des blagues et exprimer leur joie d’être là. Surtout qu’ils ont atterri en France sans matériel.. oui oui, tout était resté aux USA. Fort heureusement tout à été rapatrié à temps pour le concert de ce soir. Ils ont grave géré ! 

Pour eux, c’est une première en France ce soir, et leur bonne humeur communicative nous offre une expérience à la fois agréable et unique, contrastant avec la seconde partie de la soirée. La setlist est jalonnée de morceaux accrocheurs tels que Empty Handed et All Gas. L’énergie d’un concert live se ressent pleinement, le saxophone étant bien plus présent et festif, notamment grâce à Gabi Rose, qui nous surprend en glissant quelques riffs de The Legend of Zelda dans leur performance. À l’issue d’un set joyeux et efficace, les Américains remercient le public : « Merci d’être venus plus tôt et d’avoir assisté à notre match ! » Avant de quitter la scène, leur enthousiasme est palpable. Entre-temps, la salle s’est remplie et le public applaudit avec ferveur la prestation de Bilmuri.

Setlist :

Emptyhanded
Absolutelycrankinmymf’inhog

Fluorideinthehardseltzerwater
All Gas

Blindsided
Boutta Cashew
The End

Straight Through You
Better Hell (Thicc boi)

L’attente pour Sleep Token peut désormais commencer. Le public ne manque pas de s’enthousiasmer au moindre son ou jet de fumée émanant de la scène lors des préparatifs pour leur performance. L’impatience règne dans la salle, et il en va de même pour nous, qui attendons avec impatience de voir Sleep Token à l’œuvre sur scène.

SLEEP TOKEN

Lorsque les lumières se sont éteintes, une transformation radicale a envahi la salle..

À 21h00 précises l’Arena s’embrase de cris. Dès les premières notes de The Night Does Not Belong to God, nous sommes captivés par la direction artistique, notamment lumineuse, qui contraste fortement avec la prestation d’ouverture de Linkin Park quelques jours plus tôt. La voix envoûtante de Vessel, le vocaliste énigmatique de ce groupe singulier, nous transporte dès le début du concert.

Le mystère et émotions planent, le tout renforcée par des jeux de lumières vertigineuses et dignes d’un voyage intergalactique..par moments, je voulais bien voir la scène et la performance, mais je me retrouvais le regard vers le haut, vers les rayons de lumière et les textures dégagés par cette nouvelle galaxie.. une expérience sensorielle inédite, l’un des plus beaux spectacles lumineux que la scène metal ait à offrir..c’était INCROYABLE !

La présence charismatique de Vessel, malgré l’absence du guitariste IV, a démontré à quel point sa capacité à incarner les émotions et à engager le public était essentielle. Les chants en chœur des spectateurs attestent de cette connexion rare qui s’établit entre un groupe et ses fans, rendant chacun acteur de cette expérience collective.

Et quelle voix ! Quelle palette ! Des frissons et des larmes. Les éclats émotionnels dégagés par la vulnérabilité sa voix, mêlés à la puissance des riffs lourds, engendrent une expérience cathartique.

Le groupe nous à transportés par les ambiances changeantes des titres, oscillant entre instants intimes et explosions musicales puissantes.

L’interprétation de The Summoning représente un point culminant, où l’énergie atteint des sommets.

L’absence d’IV se fait presque oublier tant la performance des autres membres, épaulée par des backing tracks, se révèle impressionnante et immersive.

On continue le rituel avec les morceaux emblématiques tels que Hyperion et The Offering, ne nous épargnant en rien dans ce tourbillon d’émotions !

Les lumières s’éteignent peu à peu, on a presque “peur” de la fin.

L’entracte avec Atlantic, où on aperçoit Vessel au piano, lumières posées sur lui , instaure une ambiance intime et collective, où chaque éclair de téléphone s’illumine comme une étoile dans l’obscurité, renforçant le lien entre le Messager et ses disciples. La montée en puissance du morceau, accentuée par les jeux de lasers, crée un effet visuel saisissant qui élève l’expérience au-delà de la simple écoute.

L’atmosphère tendue de Hypnosis illustre une dynamique puissante entre rythme lourd et cette présence unique de Vessel sur scène.

Mais pendant Missing Limbs l’émotion sera à son comble.. La performance de Vessel en solo accompagnée de sa guitare est purement hypnotisante et rend ce moment presque sacré..

La salle devient visuellement une véritable masse brumeuse, riche en couleurs rouges feux quand les premières notes de Chokehold retentissent créant une expérience extrasensorielle !

Lorsque The Summoning  démarre, la tension et l’excitation atteignent leur paroxysme. Les moments de communion entre Vessel et nous, les fans, sont sans faille. Et le solo de batterie de II élève littéralement le concert à des sommets insoupçonnés. 

Nous étions là, physiquement présents, mais notre corps n’était plus qu’une enveloppe matérielle. Notre âme, elle, s’était envolée dès les premières notes du set.. et ce n’est sûrement pas pendant  Granite et Ascensionism qu’on la retrouve..

Je me demande si mon titre préféré fera partie du set quand j’entends les premières notes de Rain.. C’est un véritable exercice de respiration ce titre, mais je suis comblée ! 

Je découvre le vrai jardin d’Eden lors de Take Me Back To Eden.. et Euclid apporte le sommet du voyage… je n’arrive plus à tenir mon cœur.

…Ce moment où Vessel s’agenouille pour remercier les fans restera gravé dans les mémoires.

Le concert de Sleep Token à la LDLC Arena de Lyon a été une expérience inoubliable, parée d’une atmosphère mystique et d’une mise en scène captivante. Le groupe, qui mélange divers styles musicaux et utilise une esthétique visuelle intrigante, a réussi à transporter un public diversifié et enthousiaste, prouvant leur montée en popularité fulgurante. La performance, marquée par l’intensité émotionnelle de Vessel et une forte connexion avec les fans, a culminé en des moments mémorables, avec chaque note vécu, transpiré comme une élévation spirituelle et visuelle. On n’en sort pas indemnes d’un moment pareil..

Cette soirée a démontré la puissance et l’innovation de Sleep Token, consolidant leur statut comme un groupe incontournable sur la scène musicale.

Un grand merci à Live Nation et Replica Promotion pour l’invitation, ainsi qu’aux équipes présentes ce soir. Lyon, Merci ! Pour Tout !

Setlist :

The Night Does Not Belong to God
The Offering
Dark Signs
Higher

Atlantic
Hypnosis
Like That
Alkaline
Missing Limbs

Chokehold
The Summoning
Granite
Rain
Ascensionism
Take Me Back to Eden
Euclid