Vecteur Magazine

Rencontre avec Whitfield Crane (UGLY KID JOE) - 2e week-end du Hellfest 2022

Après avoir pu assister au concert d’Ugly Kid Joe qui jouait le dimanche 26 Juin 2022 sur la mainstage 1 du Hellfest, j’ai eu la chance de retrouver Whitfield Crane, leur leader charismatique, pour une interview à chaud.

Carole : Salut, je suis ravie de te rencontrer, je suis une fan d’UKJ depuis votre 1er album « America’s Least Wanted » que j’ai piqué à mon père vers mes 14 ans, et de vous voir aujourd’hui jouer live sur la mainstage c’était génial, j’ai retrouvé l’énergie qui me plaît tant dans vos albums !

Whitfield : Oh génial, merci ! La vie est belle ! Je suis quelqu’un de positif et de reconnaissant, et tout ce dont j’ai envie dans la vie c’est chanter des chansons, et j’adore la France, et tous les gens ici partagent ça, donc je me sens super bien !

Carole : Et j’ai vu que même si le line up a évolué, Klaus (Eichstadt – NDLR), votre guitariste lead, est toujours là depuis le début !

Whitfield : Oui, on se connaît depuis qu’on est gosses !!

Carole : C’est super, parce qu’on sent le plaisir que vous avez à jouer ensemble, vous avez vos fans, mais on sent aussi que vous jouez sans vous soucier de la « gloire », même si ça marche !

Whitfield : Oui, on veut juste bosser. Le rêve pour moi c’était de vivre de ma musique. Et c’est un miracle qu’on y arrive !

Carole : Et ça t’arrive de réécouter vos anciens morceaux ?

Whitfield : Non, jamais, ça me fait me sentir bizarre.

Carole : Ok, et du coup, comment tu te projettes pour créer de nouveaux morceaux, évoluer ?

Whitfield : J’ai la conviction que les êtres humains sont des artistes, et que leur créativité s’exprime partout, que tu construises un immeuble ou que tu prépares un sandwich. Du coup, pour la musique, c’est un peu pareil. Ugly Kid Joe n’a jamais pris une direction précise, on se retrouvait, certains d’entre nous avaient des idées de morceaux, d’autres pas du tout, certains se rappelaient d’anciens morceaux, d’autres avaient de toutes nouvelles idées… Nous essayons d’être créatifs. Ce n’est pas évident, mais le jeu en vaut la chandelle ! Je n’ai jamais autant écrit de musique que maintenant, et nous nous sommes retrouvés en tant que groupe, et nous nous y sommes mis. Nous avons enregistré l’album « Rad wings of destiny » (qui sort le 21 Octobre 2022). Pour enregistrer, nous nous sommes réunis à El Paso, au Texas, dans un studio extraordinaire, au milieu de nulle part. Il s’appelle le « Sonic Ranch » si tu veux jeter un oeil, c’était incroyable. Je n’ai même pas les mots pour le décrire. C’est au milieu d’une ferme de noix de pécan (rires).

Carole : Super pour l’ambiance !

Whitfield : Exact ! Et tu vois « America’s least wanted » que tu avais piqué à ton père ? Et bien il était produit par Mark Dobson. Et c’est aussi Mark Dobson qui produit ce nouvel album ! Donc 30 ans plus tard, nous revenons à ce son, yeaaaah !

Carole : Ce qui est beau après 30 ans, c’est que sur scène, vous donnez toujours beaucoup, l’énergie est là, et ta voix est toujours aussi puissante, capable d’atteindre les mêmes notes aigues ou de mettre du grain…

Whitfield : C’est grâce à la cigarette ça (rires)

Carole : Tu vas me dire que c’est comme Lemmy, grâce au whisky (rires) Tu as une vie saine en dehors de la musique ?

Whitfield : Je crois que je suis du genre « 80/20 », vie saine 80% et 20%… on veut pas savoir (rires). Voilà, donc 80/20 ou 90/10, parce qu’on n’est que des pions sur l’échiquier et plus on avance en âge, plus il faut prendre soin de soi. Donc je fais de mon mieux.

Carole : Tu as dit aimer la France, être ici te rend particulierement heureux ?

Whitfield : J’adore la France !! Ma grand-tante Marion Pike, qui n’est plus parmi nous, était une peintre mondialement connue, et j’avais l’habitude de lui rendre visite. Elle vivait avec cette femme magnifique, Josette Duval, qui avait fait partie de la résistance française. Je venais en France, dans un appartement immense avec vue sur la Seine, et je vivais mes meilleurs moments. Je pourrais te raconter histoire sur histoire… la France me rappelle ça et bien sûr, plein de groupes avec qui j’ai tourné. Vous avez cette culture, tu sais, qui croque la vie à pleines dents. Et j’aime la vie… la nourriture, et toutes les bonnes choses (rires).

Carole : Excellent !! Merci beaucoup pour le temps que tu as pris

Whitfield : Merci ! Je peux le garder ? (il montre un numéro de Vecteur Magazine -NDLR)

Carole : Bien sûr, avec plaisir !

Klaus Eischstadt et Whitfield Crane sur la mainstage 1 du Hellfest 2022 - copyright Didier Rivet.
Rencontre avec Whitfield Crane au VIP presse - copyright Camille Fabro