Vecteur Magazine

Rencontre avec Laurent et Thomas du groupe Les Enfants de Dagon

Par Sacha Zorn - Publié le 15 novembre 2022

Aujourd’hui, Vecteur vous partage une interview d’un groupe au concept super original qu’on ADORE !

Voici notre interview avec Laurent, parolier et chanteur, et Thomas, compositeur et guitariste, de Les Enfants de Dagon.

Logo les enfants de Dagon

 

Salut les gars ! Est-ce que vous pouvez vous présenter pour les gens qui ne vous connaissent pas encore ? 

Laurent : Nous sommes Les Enfants de Dagon, un collectif de sept musiciens, qui existe depuis 2019. Nous sommes de Lyon et nous faisons un mélange de plusieurs types de metal accompagné de chants growl et lyriques, on souhaitait une orchestration multiple aux influences variées pour nourrir notre concept.

Thomas : Effectivement, nous avons voulu développer un univers artistique singulier qui est basé sur l’écriture, la musique extrême et le spectacle.

Pouvez-vous nous expliquer le concept sur lequel vous êtes en train de travailler ? 

Laurent : On voulait, dès le démarrage de notre projet, travailler sur un grand thème de la littérature fantastique; Thomas et moi, on est des grands fans de H.P. Lovecraft, on a choisi la nouvelle de Dagon, parce qu’elle nous paraissait plus accessible que d’autres récits du Maître de Providence plus abscons, le « peu » de descriptions contenues dans le roman nous a laissé plus de libertés et de moyens de créer. On avait à disposition un univers avec beaucoup de richesses, de lieux et de personnages possibles. À cela s’est ajouté que la dimension scénique allait être un point important du travail et que l’ambiance moite, sombre et étrange de la ville portuaire d’Innsmouth nous paraissait idéale pour notre souhait de transposition de l’atmosphère sur scène. On a alors imaginé notre histoire à nous qui commence par la venue d’un prêtre franco-américain, vétéran et aumônier de la première guerre mondiale dans la cité d’Innsmouth, pour prendre en charge la paroisse récemment endeuillée par la disparition du précédent curé, le père Trevors, perdu en mer lors d’une partie de pêche. Il va découvrir au fur et à mesure des chansons, l’indicible vérité qui se cache derrière les murs de ce vieux port délabré. Il va perdre pied au long des titres jusqu’à la révélation finale 😉

Thomas : L’histoire que Laurent vient d’expliquer est ce que vous retrouvez sur notre album « De Profundis » . Lors de la composition des chansons, je voulais également que chaque instrument (voix incluses) ait sa part dans l’histoire, qu’ils soient là pour appuyer un événement ou décrire un personnage. La musique raconte également l’histoire.

Les enfants de dagon


Comment vous est venue l’idée d’allier musique et écriture ? 

Laurent : Cela a été une évidence rapidement, on avait beaucoup de matériels, notre arc narratif ne pouvait tenir sur un seul album, ni même sur plusieurs, on a décidé de scinder notre histoire selon le découpage album-roman-album-roman-album, le storyboard de l’histoire globale est écrit, j’avais envie d’apporter un peu plus de contenus à notre projet, et poser des idées sur le papier nous est apparu comme essentiel d’où le(s) roman(s) qui ajoute(nt) une dimension à l’histoire que l’on raconte sur album. On voulait aussi que les personnes qui nous suivent puissent écouter la musique seule ou uniquement lire le roman, ou s’ils le souhaitaient, pour avoir l’intégralité du récit, prendre les deux supports. Et qui sait, peut-être que des non metalleux pourraient venir à notre musique par nos livres ou que des métalleux pourraient rentrer, s’ils ne l’ont déjà fait, dans la littérature fantastique (même si c’est beaucoup plus courant, on ne va pas se le cacher 😉 

Thomas : L’idée était effectivement pour nous que l’album ou le roman puisse être un objet artistique indépendant, vous pouvez lire le livre sans vous être intéressé à l’histoire de l’album. Mais pour celui qui cherche à gratter, il existe des connexions entre les deux. Les personnages et les événements du roman posent les jalons de notre prochain album !

Quelles sont vos sources d’inspiration pour ce projet ? 

Laurent : La première source est H.P. Lovecraft, ses récits ont nourri nos adolescences, il a réussi à amener de la grandeur dans l’horreur; on voulait, à notre humble niveau, honorer son œuvre. Ensuite, il y a des influences musicales et avec sept personnes, c’est pour le moins éclectique, ça va du classique avec des opéras au metal extrême, en passant même par de la musique hors metal. On a créé, avec Les Enfants de Dagon, un pot-pourri de tout ce qui pouvait nous donner des émotions, et c’est vrai que le metal est un excellent chaudron à qui veut parler d’horreur de secrets de magie et d’intrigue.

Thomas : Nous avons tous une culture metal dans le groupe, Laurent aime les récits de King Diamond, mais aussi des musiques de Bolt Thrower. Céline (au chant) aime écouter du Lacuna Coil, mais aussi du Black metal, comme le groupe Houle. Je pense que notre musique est à la croisée de plusieurs chemins !

Comment rapporter-vous ce concept sur scène lors de vos lives ? 

Laurent : Actuellement, nous sommes en plein « phosphoration » pour proposer un concert qui ne soit pas cheap, mais que l’on puisse assumer financièrement. Pour l’instant, on va enchaîner quelques concerts pour roder nos idées sur scène, Les Enfants de Dagon a toujours été pensé en triptyque : musique, littérature et scène ! La scène est la dernière pièce à mettre en place, on fourmille d’idées, de projets et d’envies, il reste ensuite à tout mettre en adéquation avec nos ressources (si tu connais des financeurs, on est preneur de tous les contacts 😉 ), on est sept sur scène, toutes les salles ne se prêtent malheureusement pas à nous recevoir, nous serions trop serrés !! Nous allons monter en puissance sur l’aspect scénique, au fur et à mesure de nos moyens, pour développer nos souhaits. Mais sans trop en dévoiler, on ne sera pas en jean, t-shirt, baskets et cheveux détachés pour nos « shows ».

Thomas : Lorsque nous avons monté le groupe, nous avons rapidement convenu que pour porter l’ambiance sur scène, la musique ne serait pas suffisante pour l’immersion du public. Nous sommes en train de peaufiner cette partie avec des éléments extérieurs afin que le public comprenne rapidement où on veut l’emmener ! Comme le dit justement Laurent, nous préférons faire moins, mais mieux pour apporter quelque chose de qualitatif aux spectateurs.

Pour l’instant, un livre et un CD sont sortis. Quelles sont les prochaines étapes du projet ? 

Laurent : Nous entrons dans une séquence « scène » pour promouvoir notre concept et Les Enfants de Dagon, Thomas a déjà commencé à travailler sur la musique du second album où on espère que l’on surprendra notre monde par des ajouts à notre « style ». Dans mon cas, j’ai les personnages, l’histoire et des paroles bien avancées de la prochaine galette, je sais que le groupe va encore me créer un écrin sombre et superbe pour y poser mes mots, il va falloir que je sois à la hauteur de la musique que l’on espérait, encore plus « Les Enfants de DAGON », on va certainement avoir des collaborations avec d’autres musiciens, comme avec Jeanne Soler, violoncelliste de l’orchestre philharmonique de Lyon qui joue sur « Beyond » de notre premier album…

En attendant de se rencontrer peut-être à un de nos concerts, soutenez nous sur les réseaux sociaux, en achetant notre album disponible chez Sliptrick Records et notre roman sur notre bandcamp.

Et n’oubliez pas : PRIEZ DAGON!!

https://www.youtube.com/watch?v=zL847JUKUMU