Vecteur Magazine

NOVELISTS
*CODA* : Un Album qui Redéfinit le Métal Moderne

Dans un monde où l’authenticité se mêle à l’innovation, les artistes d’aujourd’hui cherchent plus que jamais à se démarquer. 

Encore une fois la scène métal française frappe fort avec le groupe Novelists, dont la musique résonne comme un écho puissant d’émotions et de détermination. 

Alors qu’ils s’apprêtent à dévoiler leur nouvel album *Coda*, qui sortir ce 16 mai via ACKOR MUSIC, nous explorons non seulement leur parcours musical, mais aussi l’esprit de collaboration qui les anime, les défis auxquels ils font face en live et leur vision artistique. Embarquez avec nous dans cette aventure musicale inspirante, où chaque note est le reflet d’un travail acharné, d’une passion commune et de l’espoir d’émouvoir un public toujours plus vaste. Découvrez comment ce groupe français, avec un line up plus solide que jamais, nous emporte avec son mélange unique de mélodies envoûtantes et d’énergie brute, tout en préparant  le terrain pour conquérir la scène mondiale. J’ai eu l’opportunité de revoir Camille Contreras et de rencontrer Amaël Durand pour en discuter du groupe et de ce nouveau départ. Écoutez l’album et vous comprendrez.

(à découvrir ou revoir également sur scène tout au long de l’été (avec nombre de festivals au programme comme le Hellfest, les Francofolies ou encore le Graspop, le Download UK ou le Resurrection Fest). 

** Ravie de te revoir Camille !

Amaël, enchanté !

**Camille** : Moi aussi !

**Amaël** : Enchanté !

**J’ai eu l’opportunité d’écouter cette claque qui est CODA et j’en suis ravie.

J’ai eu la possibilité de poser quelques questions lors de la conférence de presse de la WARMUP à Camille, qui m’avait expliqué un peu le parcours concernant son arrivée dans le groupe, mais là, nous parlons vraiment du registre de Novelists.

Et dans un premier temps, pouvez-vous me donner un aperçu de la genèse du groupe ?

**Amaël**: Alors, au tout début, c’est Florestan, mon frère, et moi, qui avons commencé à écrire des chansons chez nous.

Jusqu’à ce que nous nous disions : « Ce serait sympa de former un groupe. »

Nous avons publié une annonce sur une plateforme de rencontres entre musiciens.

C’est donc Matteo ( Gelsomino), notre premier chanteur, qui a répondu en exprimant son intérêt.

Il est venu chez nous pour essayer.

Grâce à lui, nous avons aussi recruté Nicolas, notre bassiste, et le premier guitariste, Charlie ( Charles-Henri) .

Ça a fonctionné comme cela pendant environ cinq ans, je dirais.

Au cours de ces cinq à six années, nous avons d’abord perdu Charlie, qui a décidé de se consacrer au graphisme.

Ensuite, nous avons également perdu Matteo.

C’était dû à des divergences de projet de vie et d’orientation pour le groupe, on est restés très proches mais. Nous n’avons pas continué avec lui.

Par la suite, nous avons trouvé un chanteur allemand pour le remplacer, Tobias (Riche)

C’était quelqu’un de très sympathique, mais musicalement, disons que cela n’a pas fonctionné.

Nous avons tout de même réalisé un cycle d’albums avec lui, et nous avons écrit « Déjà vu ».

Nous avons fait, je crois, deux tournées avec lui.

C’est durant cette période que nous avons rencontré Pierre, qui nous a aidés à finaliser cet album, un processus qui s’est révélé très ardu.

C’était pendant la période Covid, et nous étions tous plein d’incertitudes, éloignés les uns des autres, incapables de nous réunir.

C’était une période vraiment étrange…

Je pense également que ce chanteur n’était pas à sa place durant cette période..nous avions de grandes ambitions..lui, de son côté, avait du mal à suivre le rythme.

C’est à ce moment-là que nous avons trouvé Pierre, un guitariste avec qui nous avions toujours gravité autour sans jamais réussir à créer de la musique ensemble.

Il nous a énormément assistés dans la réalisation de cet album.

À la fin de ce cycle, nous avons pris la décision de nous séparer de Tobias.

Nous nous sommes demandé ce que nous devions faire..allions-nous continuer dans la même veine et reprendre un chanteur masculin ?

Nous avions envie de changer les choses et d’innover réellement.. et Camille avait déjà participé à notre troisième album, intitulé *C’est la vie*.

En réalité, je pense que nous avons cherché pendant un mois, et à un moment donné, je crois que c’est Nico qui a suggéré : « Et si nous testions Camille ? »

Finalement, cela est devenu presque une évidence.

Elle a fait un essai sur une chanson, et au départ, le seul point d’interrogation concernait les screams. Cela faisait longtemps qu’elle n’en avait pas fait je crois..

**Camille** : Ouais.

**Amaël** : Il y avait donc ce doute, car c’était un peu moins maîtrisé que son chant clair, qui était parfait.

Nous nous sommes dit : « Allez, nous avons envie de tenter… »

À cette époque, nous étions persuadés que c’était peut-être notre dernière chance. Cela faisait longtemps que nous faisions cela.

Nous étions sur une sorte de plateau. Autant faire un choix qui sera sûrement clivant pour les fans, mais qui nous enthousiasme.

Donc, nous avons dit à Camille « Let’s go ! » et, je pense qu’il n’y a personne qui regrette, nous sommes très contents de l’avoir, et tout se passe bien pour tout le monde aujourd’hui.

** Tu sais quoi ? Moi aussi, je suis ravie, car c’est vrai que j’ai rencontré Camille lors de la tournée de WARMUP, mais pour moi,  la découverte de Novelists est arrivé avec le titre *Turn It Up*, et influencé mon intérêt pour votre  musique, surtout en tant qu’artistes français.

 

Un nouveau départ.

**Camille, je me rappelle que tu m’avais expliqué que c’était une période assez intense pour toi, surtout que vous avez beaucoup tourné..

**Camille**: Oui tout à fait.

**Et si ma mémoire est bonne, lors de ton arrivée, sur  le dernier registre, les maquettes et les morceaux déjà prêts à enregistrer ? »

**Camille**: Oui.

**Peux-tu en parler de cet épisode là ?

** Camille** : C’est exactement ça.

Lors de mon audition, ils avaient déjà composé en partie certains morceaux.

Pour la chanson *Turn It Up*, nous sommes allés en studio et il y avait déjà un refrain établi, et nous étions en train de chercher des harmonies.

À ce moment-là, j’ai proposé une idée, et nous avons réalisé que c’était vraiment bien.

Nous avons donc mis le refrain existant en harmonie, et la nouvelle harmonie est devenue le lead du refrain.

Du coup, je me suis un peu adaptée aux morceaux qui étaient déjà créés, mais j’ai aussi ajouté ma touche personnelle, car il était nécessaire d’adapter les tonalités. Certaines chansons ont même subi des modifications de tonalités.

Donc, oui, en fin de compte, c’est ça.

** D’accord.

Mais quel super boulot !

Il n’y a pas que *Turn It Up*, mais aussi les autres titres qui ont suivi.

C’est fascinant la manière dont tu déploies ta voix, qui se marie à merveille avec la chorale sur *Okapi* aussi. Un morceau véritablement transcendant.

C’est magnifique ce que vous avez réalisé là.

**Camille** : Merci c’est gentil !

**Camille, curiosité, j’ai remarqué dans plusieurs clips et publications individuelles que tu joues de la guitare et de la basse ?

**Camille** : Pas la basse..Je joue un peu de guitare.

**D’accord, juste un peu de guitare.

Mais tu joues autre chose, non ?

**Camille** : Oui, du violoncelle.

**Du violoncelle, c’est ça ! 

Non seulement ta voix est incroyable, mais tu peux tout faire.

**Nous allons réellement vers un nouveau cap, *CODA*.

Comment s’est organisée la composition et la production de l’album *Coda*, en particulier en ce qui concerne la fusion des genres ? Amaël, tu es également producteur, si je ne me trompe pas..

**Amaël**: Oui, alors, dans le groupe, nous sommes trois à nous occuper de la production.

**Quelles ont été les premières étapes de la création de *Coda* ? Cela a-t-il commencé par des riffs ou des idées précises ? »

**Camille**: C’est en fait parti d’une session au Maroc, je crois.

**Amaël** : Effectivement, cela a commencé au Maroc.

**C’est vrai ?

**Amaël** : Oui.

Nous avions loué une magnifique maison au Maroc avec le groupe. À l’époque, nous n’étions pas encore avec Camille.

Nous travaillions toujours avec notre ancien chanteur, et c’est véritablement à ce moment-là que nous avons pris la décision de changer. Il n’est pas venu.

Nous nous étions donc réunis pour écrire de la musique et mettre en chantier des chansons, d’où vient la chanson *Coda* que nous avons écrite au Maroc et finalisée par la suite.

En fait, les trois quarts du processus de création consiste à ce que chacun écrive sa portion de la chanson de chez soi.

Ensuite, nous échangeons les projets pour avancer ensemble, et nous ajoutons les touches finales, etc.

Quand nous nous attaquons au chant, il arrive que nous nous rendions compte qu’il est difficile de trouver des lignes adaptées au refrain.

Cela ne concorde pas toujours avec la voix de Camille. Parfois, elle doit chanter trop aigu ou trop grave.

Dans ces cas-là, nous reprenons la chanson pour réécrire certains passages.

Il y a une sorte d’échange continu entre nous tous pour faire progresser les chansons.

Cela commence toujours par l’écriture musicale.

Puis, nous testons les voix et adaptons la chanson selon les besoins.

Et ensuite, nous apportons les touches finales, et c’est prêt.

**Camille** : Un bon exemple que je voulais partager, c’est *All For Nothing*, une chanson de l’album *Coda*.

C’est Amaël qui l’a écrite.

Tu parlais d’influences très diverses.

Lui adore la drum’n’bass. Il a donc ajouté une petite touche à ce morceau.

**Amaël**  : C’est justement la chanson que je n’avais pas écrite avec l’aspect drum’n’bass, en fait c’est Pierre qui l’a intégrée.

(Rires)

**Camille** : C’est vrai ?

**Amaël**  : Oui et cela m’a rendu très heureux.

**Camille**  : Nous avons célébré la dernière étape à l’issue de la Warm-Up, et écouter de la drum’n’bass était fantastique.

Mais du coup, pour revenir sur le morceau, le refrain a été modifié trois fois, je crois, car on arrivait pas à trouver des mélodies qui convenaient.

**Amaël** : Cette chanson, je pense que je l’ai écrite au moins un an avant que Nico et toi vous posiez vos voix dessus.

Cela ne les inspirait pas vraiment.

Pour le refrain, personne ne parvenait à trouver la bonne idée.

Nous avons fait plusieurs essais, mais il manquait ce « truc » qui nous dirait que, cette fois, nous avions trouvé les bonnes lignes.

Souvent, lorsque j’écris une chanson, je ne suis pas guitariste, donc j’envoie toujours mes idées à Florestan ou Pierre pour qu’ils embellissent la partie musicale.

Je suis plutôt bon en arrangements et ce genre de choses, je trouve de bonnes premières idées.

Je ne termine jamais mes chansons. (Rires)

Donc, voilà, mon projet a été repris un an après par Pierre, car il y avait un bon début, et nous avions pensé que c’était dommage de le jeter.

Finalement, il en a fait ce qu’elle est aujourd’hui.

Et concernant les voix, je crois que cela a été assez rapide par la suite.

**Camille** : Après avoir refait l’instrumentation, je pense que tout a avancé rapidement.

Au final, elle est assez clivante parce que ce n’est pas habituel pour Novelists d’explorer ce genre de rythme.

Et pourtant, c’est la chanson qui rencontre le plus de succès en ce moment parmi les singles sortis.

**On ressent toutes ces évolutions sonores.

Je vous entends parler, mais dans ma tête, l’écho résonne. C’est incroyable le processus collaboratif que vous avez entre vous. Et on le ressent à travers tout l’album.

Cela apporte encore plus d’énergie et d’émotion.

Un album riche en Sensations et Fierté Collective

**Abordons l’album en soi. Nous avons évoqué *Say My Name*.

Il me semble que pour *Coda* et *K.O.*, que j’adore, il y a eu un choix délibéré.

Je n’ai pas tout compris de ce que j’ai lu à propos de ces morceaux.

C’est pour cela que je voulais savoir si vous pouviez me parler de *Coda* et de *K.O.* Quelle est leur interaction significative s’il y en a une ?

**Amaël**  Pour moi, il…

Il n’y a pas vraiment d’interaction en fait.

De toute façon, nous avions décidé que *Coda* serait notre premier single.

Nous en avons discuté ensemble, et c’était la chanson qui, d’après notre expérience, avait le potentiel de marcher. 

Nous l’aimions tous et étions convaincus qu’elle allait bien fonctionner.

*K.O.*, en revanche, correspond davantage à un public plus large.

Personnellement, c’est l’une de mes préférées.

Le côté couplet en français est vraiment très beau, mais elle a généré moins de buzz, car elle est plus émotive.

**Camille** : Elle est moins single que l’autre ouais.

**Amaël** : Souvent, les chansons émotionnelles suscitent moins de partage, il faut bien l’avouer.

Nous avons ensuite décidé de ne pas réaliser de clip pour *K.O.*,

et de ne pas lui attribuer une sortie spécifiquement dédiée.

Pourquoi les avoir couplés ?

**Camille** : En fait on voulait montrer qu’il n’y à pas que du *Coda*.

**Amaël** : Oui voilà, montrer la palette que nous souhaitions offrir.

Lorsque l’on sort un album, si une chanson n’est pas mise en avant comme single, elle a moins de visibilité.

Cette chanson méritait d’avoir son moment en lumière, car nous l’aimons tous beaucoup.

Elle méritait d’être révélée en premier.

C’est un peu la chanson de cœur.

**Elle est effectivement magnifique, et ce mélange de chant en français et en anglais est très appréciable. Merci de l’avoir mise en avant.

Un autre élément que je trouve assez fascinant, c’est la connotation énigmatique des titres, cela fait travailler mon esprit. Par exemple, il y a *La Maldición de la Bruja*, avec un côté rap en  espagnol, un ton qui monte en puissance.

C’est assez rageur, les vocalises sont implacables et percutantes.

Est-ce que je comprends bien qu’il s’adresse à un personnage féminin ?

**Camille** : C’est une chanson que nous avons écrite assez rapidement. C’est un peu comme un appel à la sororité. Je souhaite encourager les femmes à être solidaires et à être…en fait, j’ai envie de mettre en avant le girl power et de dire aux femmes : « Allez, il faut y aller, ne soyez pas soumises, ne soyez pas faibles, soyez fortes, n’ayez pas peur, montrez-vous. Nous valons autant que les hommes, et il faut se battre ! »

C’est aussi un moyen de dénoncer celles qui n’osent pas et de les motiver à avancer.

**C’est super, c’est encore plus beau.

Après, il faut reprendre son souffle, et nous avons *In Heaven*..Je ne sais pas comment vous faites, parce que en écoutant, je me dis que c’est un véritable paquet d’émotions. Ce titre, surtout quand le solo arrive, me laisse sans voix. Que s’est-il passé ?

D’où est partie cette idée ?

**Camille** : Ah Ouais je suis d’accord.

C’était vraiment sympa. Nous avions des délais à respecter, il fallait finir l’album.

Pour pouvoir le sortir sur le label, nous avions des dates à respecter. Nous avons terminé notre tournée aux États-Unis et nous avons fait une tournée en septembre en Europe. Du coup, nous disposions des mois d’été pour finaliser cet album, ce qui n’est pas si facile, car parfois l’inspiration ne vient pas tout de suite. Cela prend parfois plus de temps. 

J’ai toujours mon travail à côté, donc il est compliqué de jongler avec tout cela. Nous voulions au moins dix chansons dans cet album, et au final, nous avons terminé avec neuf chansons. Flo m’a envoyé une chanson il y a quelque temps, en me disant qu’elle était vraiment bien.

Je lui ai dit : « Vas-y, essaie de la finir. »

Il m’a dit qu’il n’était pas sûr d’avoir le temps.

Je lui ai répondu : « Bon, vas-y, fais de ton mieux », car je crois qu’il travaillait encore..

**Amaël** : Il était sur la fin de son projet.

**Camille** : C’était un jeudi soir ; il s’est alors mis à écrire, et le vendredi, il m’envoie une première version. Je lui propose quelques ajustements, et au final, c’est ma chanson préférée de tout l’album. 

Le solo qu’il a ajouté à la fin, je l’ai écouté, et je crois qu’une fois la chanson terminée, je ne l’avais pas avant. Ce solo me touche profondément. 

J’ai l’impression qu’il y a un mood années 80, un peu comme dans les films *Grease*. J’ai ressenti des émotions très fortes grâce à ce solo, et il représente bien tout ce que la chanson véhicule.

**J’y pense encore et cela me donne des frissons, car ce morceau est véritablement magnifique.

Pour satisfaire encore ma curiosité, parlons de *Adam and Eve*.

Pourriez-vous m’en dire plus sur le duo vocal de ce morceau, notamment qui chante ? Je peux vous dire que cette dualité provoque une certaine tension, nuancée mais tout de même..

**Amaël**  : Alors, le chanteur mystérieux, c’est Nicolas.

**Oh, vraiment ?

**Amaël**  : En fait, il a déjà commencé à chanter sur l’album précédent.

Nicolas a une belle voix.

Ce n’est pas forcément son domaine de prédilection.

Il n’a jamais vraiment poussé dans cette direction.

Parfois, il fait de petites interventions vocales.

C’est lui qui chante dans cette chanson.

Il a écrit ce morceau, qui lui tient beaucoup à cœur, car il dénonce les sectes et les dérives des interprétations de la religion, des choses de ce genre.

C’est un sujet très personnel pour lui.

Il avait envie de participer et a été très impliqué dans l’écriture et en pré-prod de la chanson. Et le refrain il l’avait fait entièrement avec toi Camille..

**Camille** : Oui, il était beaucoup dans le lead sur les lignes, et c’était un vrai défi pour moi, car les notes qu’il utilise dans cette gamme ne sont pas naturelles pour moi. 

C’était donc très compliqué, j’avais l’impression que mon cerveau était en ébullition quand il fallait chanter ça, car techniquement, c’est super difficile. Il y a des variations de notes qu’il est vraiment compliqué de chanter juste. 

Ce fut un gros travail, mais cela a enrichi ma palette vocale, on va dire.

Je suis vraiment satisfaite des cris que j’ai pu réaliser sur cette chanson.

Je pense que j’ai beaucoup progressé depuis le premier single que nous avons sorti, *Turn It Up*, en matière de cris, surtout avec les tournées.

J’essaie toujours d’améliorer ma technique de cri.

Sur cette chanson, je trouve qu’ils sont vraiment percutants.

Et cela fait plaisir.

**Je comprends mieux pourquoi j’ai cette sensation de tension.

La douceur de *Sleepless Nights*, combinée avec les riffs et les percussions bien placées, le rôle de la production et le mastering à frappé fort dans l’ensemble de ce morceau..

**Amaël** : C’est lequel celui-là.. il faut que je me retrouve..Je ne connais pas encore les vrais titres des chansons, parce que durant tout le processus de l’album, nous utilisons des noms de pré-production, et c’est difficile d’enlever ces noms ancrés. Pour moi, ce n’est pas le vrai nom de la chanson.

(Rires) 

**Ah, d’accord, je comprends.

Ah, tu peux le dire ?

**Amaël** : Celui-là s’appelait *Philibert*.

**Camille** : Ce sont des noms de code, juste pour désigner le projet, sans savoir de quoi il s’agit réellement.

**Amaël** : Quand nous créons un projet sur l’ordinateur, nous cherchons un nom.

Soit tu l’appelles Compo 1, Compo 2. Nous, on choisit des noms un peu farfelus.

(Rires)

**Trop bien.

Ensuite, vient un de mes morceaux préférés.

Je trouve qu’il est vraiment planant.

C’est *78 Rue…*

Puis, on est dans le questionnement 

*You could have been the one, now everything is gone.*

Je n’arrive pas à le définir..

**Camille**  : Définir ce titre-là, c’est vrai qu’il est un peu à part par rapport au reste de l’album. Il est assez planant comme tu dis.

C’était un morceau de Pierre, c’est lui qui nous l’a présenté.

À la base, Pierre chantait même dessus, ensuite, nous l’avons réadapté avec ma voix et de nouvelles paroles, car je crois qu’il avait initialement enregistré en yaourt.

Il avait fait un super boulot, mais nous avons retravaillé les paroles et nous sommes vraiment fiers de ce morceau.

Il est différent des autres.

**J’ai même mis un petit cœur pour différencier cette chanson, parce que quand je l’entends, je me dis qu’il n’y a pas assez de place pour tout ce que je ressens.

Un morceau de dingue qui vient en suite, *CRC*, ses initiales veulent dire quoi ?

** Camille ** : *CRC*, en fait, c’est une chanson que j’ai écrite quand j’ai appris que mon père avait un cancer.

Du coup, c’est le nom de son cancer, *CRC*.

C’est un cancer de l’intestin.

** Mince !

**Camille** : Heureusement, il va mieux maintenant.

**Ah, d’accord ! Parce que d’un coup je me sentais mal à l’idée de vous parler du morceau.

**Camille** : Non, non, tout va bien, il va mieux. En fait, cette chanson parle du moment où tu reçois cette nouvelle. C’est comme si le monde te tombait sur les épaules. Tu ne sais plus si tu vas être heureux, tu ne sais pas ce qui t’attend. 

C’est toute cette gamme d’émotions que j’ai ressenties à ce moment-là et que j’ai mises dans les paroles. Pour le titre, nous avons voulu trouver quelque chose d’un peu mystérieux, comme tu disais, pas forcément des mots que l’on entend dans la chanson, et du coup, *CRC* était ce qui convenait.

**Entendu. J’hésitais à le dire, mais je pense que ce morceau en live va vraiment vous transcender.

**Amaël**  : Ouais ça va être très hargneux celui-là.

**  C’est une énergie incroyable.

Et puis, le détail de la chorale…

**Amaël** : Ah Oui, ça c’était notre délire.

**C’est superbement bien intégré.

**Camille**  Nous avons fait une intervention un peu chorale sur cette chanson oui.

**Amaël** : C’est venu un peu par hasard, au départ, nous voulions en mettre partout.Finalement, il s’est avéré que ce n’était pas aussi harmonieux que prévu, donc nous avons décidé de simplifier un peu.

Les Défis des Prestations Live

Vous avez fait une tournée avec Tesseract au moment où j’ai rencontré Camille, même s’il était question de WARMUP Tour ce jour-là.

Vous sortez de mois particulièrement chargés et intenses.

Concernant la WARMUP, est-ce que vous avez des souvenirs dont vous pourriez parler ?

**Camille** :  De la warm-up ? Ah ouais !

**Amaël** : Il y a deux semaines et demie de souvenirs, de tous les jours..

**Camille** : Pour moi, c’était la meilleure tournée.

Mon meilleur souvenir, c’est quand nous avons joué à Marseille, ma ville natale où je vis encore.

Il y avait toute ma famille, tous mes amis, mes proches présents. J’avais l’impression que mes pieds ne touchaient plus le sol.

C’était la consécration.

C’était à l’Espace Julien, donc une grande salle, mais pas ce qu’il y a de mieux.

Mais pour moi, c’était vraiment…

Je voulais leur montrer : « Voilà ce que je fais, c’est ma vie maintenant, et j’espère que vous êtes fiers de moi »

Et j’ai vu dans les yeux de chacun qu’ils étaient vraiment fiers.

Je flottais dans les airs, dans les nuages.

**Parlons des défis du live.

Quand vous montez sur scène, vous y mettez vos tripes..

Mais…

Est-ce que cela reste un défi pour vous ?

Il y a certainement toujours des difficultés, mais comment percevez-vous votre performance en concert, devant le public ?

**Camille**  : Alors, pour ça on à  une routine..

**Amaël ** : Je pense que dans le groupe, je suis celui qui éprouve le plus de difficultés lors des concerts.

Je suis une personne très anxieuse, en fait.

Je souffre beaucoup du syndrome de l’imposteur, je me sens souvent incompétent et je me mets beaucoup de pression.

Et vu que la batterie est un instrument très physique, je perds mes moyens assez facilement. 

Lors de la tournée avec Tesseract, c’était un moment de perte de confiance.

C’était cinq semaines très difficiles pour moi, sur le plan moral.

Pendant ces moments, je me demande si je fais vraiment le bon choix en poursuivant la musique..

Donc oui, cela peut être difficile…

D’autres personnes trouvent cela plus facile.

Mais avant tout, nous restons une équipe et c’est important de se soutenir.

**Camille**  : Et puis la warm-up t’a aidé à remonter la pente..

**Amaël** : Oui, c’est vrai, la warm-up. Quand tu es bien entouré comme ça, le public était super tous les soirs, ça bougeait beaucoup, les gens connaissaient les paroles, et ça fait un ego boost.

Dès le moment où tu montes sur scène, tu sais que tu vas passer un bon moment, quoi qu’il arrive, même si tu ne joues pas bien.

Tu regardes les gens de ton groupe, tu observes le public, c’est génial.

**Camille** : Et puis, sachant que quand il dit qu’il ne joue pas bien, il joue très bien.

Le public ne verra jamais la petite erreur, le petit détail.

Mais oui, de notre point de vue sur scène, il y a toujours du stress et des appréhensions.

Moi, j’ai toujours peur d’oublier les paroles.

Mais au final, personne ne s’en aperçoit.

C’est juste l’expérience, les émotions que l’on transmet et que l’on reçoit du public, c’est le meilleur moment.

Nous avons maintenant un petit rituel. 

(Rires)

Nous utilisons des huiles essentielles que l’on applique sur nos poignets.

Et là, on se tarte.

(Rires)

**Amaël** : Il y a un petit mélange qui s’appelle *bête de scène*, fait par ma cousine.

Je fais alors une petite croix sur chaque poignet de chaque membre du groupe.

Chacun me tend son poignet.

Je fais un petit cercle, une petite croix.

**Camille** : Et on est des bêtes de scène après ça.

**Vous êtes incroyables, mais vous ne vous rendez pas compte de l’impact que ça a de vous entendre. C’est aussi une question d’humilité, c’est super important. 

Je vais être sincère, je ne sais pas pourquoi, mais j’avais un sentiment particulier par rapport à la tournée avec Tesseract,  je ne peux pas l’expliquer et c’est pour ça que j’ai tourné ma question vers la warmup..

**Amaël ** : C’était une tournée difficile. On ne dormait pas bien, c’était un public face auquel tu n’es pas habitué à jouer. Ces gens étaient là pour écouter, ils te regardaient, ça ne bougeait pas du tout. Donc, quand tu joues, tu as peu de retour, tu vois ? Tous les soirs, tu montes sur scène. En plus, c’était une tournée dans des pays un peu moins métal. C’étaient de petits concerts, en gros, cela a duré cinq semaines. Je ne vais pas dire que c’était une torture non plus, parce que…

Il y a eu des bons moments…Mais c’était dur.

**Camille** : Les trajets étaient longs, on est allés jusqu’en Finlande, on a pris des bateaux.

C’était déjà très long, environ six semaines.

**Amaël** : Moi, je dormais mal. Je me suis bloqué le cou trois fois pendant la tournée.

Mais la WARMUP m’a reboosté.

**Vraiment désolé.

 Et là, le meilleur est à venir.

 

**Quels sont vos projets de tournée à venir, notamment en lien avec la sortie de *Coda* le 16 mai, et comment envisagez-vous l’avenir avec toutes ces dates annoncées comme celle au Hellfest ? »

**Camille**  : Alors, cet été, nous jouerons dans tous les festivals.

Et en septembre, à la rentrée, nous sommes encore en train d’organiser, mais nous allons porter l’album *Coda* un peu partout dans le monde.

Nous ferons des dates en Europe, aux États-Unis et nous retournerons en Asie.

Donc, fin d’année chargée et cet été, quelques festivals.

**C’est trop bien.

Et là, vous allez vraiment trouver un vrai public quoi.

(Rires)

**Amaël**  : Ah oui ! 

**Ah, mais ça me travaille ce que tu m’as dit.

**Amaël** : Nous sommes vraiment excités à l’idée de sortir l’album et déjà, les retours que nous avons sont super.

Nous avons hâte de montrer tout ce que nous avons créé.

Nous avons hâte de jouer cet album devant le public et de voir où cela va nous mener.

C’est une période excitante.

**C’est génial.

Comment vous sentez-vous aujourd’hui à l’approche de la sortie de *Coda* le 16 mai, après tout le travail accompli depuis sa création au Maroc et les clips qui accompagnent les singles, qui illustrent si bien le côté visuel de votre musique ? »

**Camille** : Personnellement, je me sens très excitée. J’ai vraiment hâte, parce que c’est le premier album que je sors avec Novelists.

J’aime toutes les chansons. Je suis fière de chacune d’elles et j’espère que les gens, en l’écoutant, ressentiront toutes ces émotions aussi.

Voilà, c’est de la fierté, de l’excitation et l’envie de composer le prochain album.

**Amaël** : Nous avons parlé en général du groupe. Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas aussi bien retrouvés sur un album.

À la fin de cet album, après avoir fini de mixer et de masteriser, nous avons tous écouté le résultat, et je pense que nous nous sommes tous dit qu’on en était vraiment fiers.

Je pense que nous sommes tous un peu mesurés dans le groupe, sauf Camille qui est nouvelle et c’est le premier album qu’elle sort.

Nous, on est plutôt du genre à se dire qu’on ne va pas trop nous monter la tête, on va sortir l’album, faire ça comme d’habitude et justement profiter de ce que ça va engendrer.

Comme je l’ai dit, nous avons sorti quatre albums avant.

Être trop excité peut parfois mener à la déception, mais nous sommes tous vraiment fiers et nous espérons que cela plaira.

J’ai hâte de le sortir.

Très hâte.

**Mais vous pouvez.

Y a-t-il un sujet que vous aimeriez ajouter à l’interview ?

**Amaël**  : Non, je crois que tout a été abordé.

**Je suis vraiment trop contente de vous avoir eu en interview !

Vraiment, je suis ravie.

**Amaël** : Nous aussi. Et merci, c’était un plaisir, j’ai passé un bon moment.

**Camille** : Oui, je suis d’accord, moi aussi.

 

   Track List :

  01. Say My Name
   02. Coda
   03. All For Nothing
   04. Maldición de la Bruja
   05. In Heaven
   06. Adam and Eve
   07. Sleepless Nights
   08. 78 rue…
   09. CRC
   10. K.O.

 

Notre Avis : Entre Mélodies Subtiles et Énergies Brutes

En 2025, le groupe NOVELISTS, désormais dans sa troisième génération, dévoile à la fois son premier album et son cinquième opus. Ce nouveau chapitre de leur histoire musical fait suite à la sortie de leur précédent album, *Déjà Vu*. Depuis, le groupe a introduit la talentueuse Camille Contreras en tant que nouvelle chanteuse et a enchaîné avec une série de singles très attendus. Leur dernier projet, *CODA*, est enfin à découvrir. 

Tout d’abord, il est vraiment fascinant de voir Camille Contreras devenir la voix de NOVELISTS. Il est rare qu’un groupe, autrefois exclusivement masculin, ouvre ses portes à une artiste d’un autre genre, surtout dans le milieu du metalcore, où la combinaison de l’engagement envers la communauté et l’audace de créer quelque chose de nouveau sont souvent prévalentes.

Le son du groupe a évolué de manière significative depuis ses débuts avec le chanteur originel, s’éloignant de l’instrumentation metalcore progressive pour adopter un style plus moderne aux influences pop. Les guitaristes Florestan Durand et Pierre Daniel continuent d’éblouir avec leurs solos mémorables. L’arrivée de Contreras promettait de belles choses, comme l’a prouvé sa performance sur le morceau entraînant et percutant « Prisoner », révélant son potentiel en tant que leader. Sa prestation sur « Okapi » a également mis en lumière sa capacité à exprimer des émotions à travers un style plus mélodique.

L’album débute avec « Say My Name », offrant une mélodie douce qui met en valeur le chant de Contreras et se termine par un impressionnant solo de guitare. 

Suivi par le titre « CODA », qui introduit un riff énergique et des contrastes entre lourdeur et éléments pop, il se distingue par un breakpoint groovy et atmosphérique. 

« All For Nothing » présente une puissance mélodique inédite, avec une structure originale reliant lourdeur instrumentale et fluidité vocale, mettant en avant les capacités vocales variées de Contreras. 

Enfin, « Maldición de la Bruja » adopte une approche brute, alliant rap espagnol et sonorités captivantes, soulignant l’énergie des guitares et des percussions.

Le groupe navigue habilement entre des éléments lourds et des moments plus mélodiques, créant ainsi une montagne russe d’émotions. 

Comme « In Heaven », qui s’inscrit également dans cette veine mélodique. En revanche, « Adam and Eve » apporte une touche presque délicieusement dérangeante, avec un chant masculin qui injecte une différence de ton surprenante, ajoutant une dynamique intéressante. J’espère que Nico se mettra davantage au chant car il excelle !

Un des joyaux de l’album est sans conteste « Sleepless Nights ». Aucun mot ne pourrait rendre compte de l’euphorie ressentie à l’écoute de ce morceau. Il converge vers des riffs progressifs, marquant un retour aux sources, tout en intégrant harmonieusement ce son travaillé. Le jeu de guitare complexe y est omniprésent, et Contreras s’y intègre parfaitement.

L’opus, riche en morceaux profonds, présente des titres percutants tels que « CRC », qui se distingue par des riffs agressifs et des percussions sans pitié tout en conservant une approche majoritairement hurlée, créant un impact indéniable. 

L’interlude « 78 rue… » remplit parfaitement son rôle, reliant les morceaux « Sleepless Nights » et « CRC » avec une touche pop indispensable.

Pour clore l’album, « KO » se démarque par sa mélodie riche en nuances, tout en comportant des riffs complexes intégrés de manière subtile.

*CODA* est un album solide, affichant une écriture plus raffinée et un potentiel prometteur pour le groupe. La production est plus propre et moins texturée, s’éloignant de la brutalité précédente. Musiquement, le duo Pierre Daniel et Florestan Durand livre des solos précis qui enrichissent l’ensemble. Amaël Durand nous offre des percussions parfaites et entraînantes, tandis que Nico nous surprend avec son talent caché au chant.

Dès qu’un refrain ou un passage clair se présente, Contreras parvient à le sublimer. Même lorsqu’elle adopte un style de chant plus hurlé, elle se démarque par sa personnalité, bien que moins féroce que certaines de ses contemporaines.

Novelists s’affranchit des excès de bruit. L’opus est manifestement plus épuré et s’élève vers des sommets plus accessibles, offrant une écoute profondément satisfaisante.

Il est intéressant de souligner que *CODA* est le fruit d’une collaboration entre NOVELISTS et leurs homologues metalcorers français, LANDMVRKS. 

PLUS D’INFOS :

Album :  CODA

Date de Sortie : 16 Mai 2025

Label : ACKOR Music

Production / Mix et Mastering : Novelists

Photo Credit : Edwin Smiths

Artwork : Charly T.

Sites Officiels : 

En écoute sur : -Apple Music :   / novelists   

-Deezer : https://www.deezer.com/en/artist/1109853 

-Spotify : https://open.spotify.com/artist/6o8sD…

 

DISCOGRAPHIE
   CODA (2025)
   Déjà Vu (2022)
   C’est la Vie (2020)
   Noir (2017)
   Souvenirs (2015)  

 

Lineup :

Camille Contreras (Chant)
   Pierre Danel (Guitare)
   Florestan Durand (Guitare)
   Amael Durand (Batterie)
   Nicolas Delestrade (Basse)