Il aura fallu deux ans et demi et trois reports pour avoir le plaisir non dissimulé d’assister (enfin), à l’Accor Arena de Paris, au concert de la tournée (et album du même nom) « Human. :II: Nature. » de Nightwish, pionniers Finlandais du Metal symphonique. Mis à part le fait que la période néfaste que nous venons de vivre a placé Tuomas Holopainen et ses acolytes dans une position où la tournée d’un album empiète sur la préproduction de l’autre, il n’en demeure pas moins que ceux qui n’avaient pas pu assister au show du Hellfest, avaient la bave aux lèvres en arrivant dans l’Arena, loin s’en faut !
Tout d’abord, et ce n’est pas toujours le cas, Nightwish offre à ses spectateurs la possibilité d’être en fosse dans un carré privilégié dit « OR », avouons que c’est un certain confort qui permet, à ceux qui mesurent 1,70 m et moins, de pouvoir être de front et de ne pas être écrasé comme une patate dans un presse purée lorsque sonne l’heure de rythmes plus soutenus… l’acoustique de la salle n’a plus rien a prouver, c’est toujours un régal…
Après deux premières parties, dont les ineffables Beast in Black, au son par ailleurs très efficace, Nightwish débarque avec un « Noise » endiablé précédé de l’intro de « Music » ; ça envoie fort dès le départ, même si l’on peut gager que la qualité musicale et vocale du premier titre de « Human. :II: Nature. » aurait fait à mon sens, une excellente introduction à ce show… dommage. Tout le monde est à sa place, Maître Holopainen au centre (ça change de son placement des précédentes tournées à gauche du batteur ) entourés de Kai Hahto et ses fûts et Troy Donockley et ses… pleins d’instruments ! En contrebas, Emmpu Vuorinen et notre nouveau bassiste Jukka Koskinen remplaçant le (très) regretté Marco Hietala…
Floor, quant à elle est tout simplement bluffante… en plus d’être « volcanique » comme dirait mon fils et terriblement agréable, nous avons été scotchés par le fait qu’elle soit aussi opérationnelle alors que trois semaines avant, elle sortait d’une chirurgie du sein, sans compter le traitement post-opé, pas une fausse note, pas un signe de fatigue, un sourire franc et sincère, et une présence incontestable sur scène, chapeau Madame Jansen !!!
Set list sans surprise, les grands classiques, avec une bonne mise en avant de Human. :II: Nature., notamment, le final poignant de « Shoemaker », la performance de Troy sur « Harvest », et le « How’s the Heart ? » version acoustique pleine d’émotion, même si je préfère la version album… à noter l’absence de Planet Hell, aussi inutile que sans relief sans Marco, mais ce n’est que mon avis. Les classiques Elan, I Want My Tears Back, Amaranth, Sleeping Sun, 7 Days To The Wolves etc., à peu de choses près, le set vu au Hellfest…
J’aime beaucoup Ghost Love Score, mais je pense que l’enchainement avec TGSOE prend beaucoup de place à la fin du show, alors qu’elle pourrait laisser la place à des titres un peu plus anciens et accrocheurs, tels que Slaying The Dreamer par exemple ou encore She Is My Sin, ou pourquoi pas Romanticide… ah bah non, Marco n’est plus là, on a beau fermer les yeux, ça change quand même pas mal la donne…
La palme d’or du technicien revient à… Kai Hahto !! À la vache, alors lui, c’est vraiment un bon, là où Jukka était un excellent marteleur métronome, kai se pose en tech de pointe où rien ne dépasse et tout est calibré… et dans un groupe, s’il y en a un qui ne peut pas tricher, c’est bien le batteur !!!
Et maintenant la petite contrariété… qui fait quoi ?? On l’aura compris, Nightwish, c’est LE bébé de Mr Holopainen, et il sait à qui il doit donner la part belle, mais Mr Holopainen doit avoir la mémoire courte, lui qui avait orchestré quelques années auparavant l’éviction de Tarja Turunen pour cause de comportement de divas, il semblerait que le départ de Marco Hietala (qui manque cruellement sur scène), même si cela a dû lui apporter son lot de contrariétés, lui ai donné d’autres pouvoirs, et ce n’est pas sans quelques crics malheureusement très apparents sur scène : désormais, et c’est flagrant, Nightwish c’est Tuomas, Floor et Troy… Kai, on le remarque parce qu’il fait du bruit, mais alors, Jukka Koskinen a beau être un très bon bassiste, il reste très discret voire même parfois « qu’est ce que je pourrais bien faire pour qu’on me voit ? », et le pire, mon Dieu que j’ai eu mal pour lui, le pauvre Emmpu, qui rappelons le, reste une des racines originelles du groupe, est malheureusement resté tout le show ou presque dans l’ombre, et ce n’est pas une image, je me suis même surpris à le chercher plusieurs fois, alors qu’on l’avait toujours connu à faire plus ou moins le pitre et à échanger des connivences avec le public… J’ai trouvé Emmpu triste, voilà, c’est le mot… et ça m’a bien contrarié, parce que pendant ce temps là, 90% des lights sont sur Tuomas, Floor et Troy…
Allez, faut pas exagérer quand même, le spectacle était à la hauteur de nos attentes, ils assurent grave… Cerise sur le gâteau, le final vocal qui dresse les poils sur les bras, j’ai nommé : Ad Astra… rien que pour ça, ça valait le coup de venir…
L’avantage aujourd’hui, c’est que paradoxalement, la sortie du prochain album n’est pas si loin que ça, et que sans s’en rendre compte, on risque de se retrouver à la même place dans un futur pas si éloigné que ça, sans avoir le temps de dire « ouf »… Vivement !!