Le mercredi 18 septembre, un concert magnifique se tient dans l’Anti-Klub du Cirque Électrique, dans le 20e arrondissement de Paris. Dans ce lieu dédié au partage, à l’entraide et au bonheur de la communauté, l’ambiance est bonne. Entre le petit chapiteau blanc où se tient un spectacle de cirque, le grand chapiteau rouge visible depuis la rue, les caravanes et le parvis du bar-restaurant surmonté de guirlandes lumineuses, l’Anti-Klub apporte une ambiance sonore à l’endroit, d’autant plus intrigante quand on n’entend que les balances des groupes depuis l’extérieur. Une fois dans la salle, on se rend mieux compte du caractère presque confidentiel du concert. La salle est très petite, mais elle n’en est que plus propice aux interactions privilégiées entre les artistes et le public.
MARGARITA, mais pas la pizza
Le trio parisien ouvre la soirée peu après 20h. Souvent confondu avec le groupe MARGARITA WITCH CULT, une solution a été trouvée pour faire comprendre leur erreur aux personnes qui auraient mal lu le visuel de la soirée : les faire jouer avant les autres groupes, pour qu’au lieu du sludge doom britannique attendu, le public découvre le noise doom des trois femmes. Le groupe, récemment formé, n’a pour l’instant que cinq titres aboutis à son actif, qui figurent sur leur EP ‘S/T’, sorti le 23 mars 2023, titres qui sont presque tous joués lors du concert. Auréolées de lumière fushia et violette, Karen Verdier (chant et guitare), Julie Appéré (chant et basse) et Julie Picard (batterie) débutent la soirée avec le morceau “Khamsin”. Et soudain, la magie opère : le temps ralentit et suit la voix lancinante de Karen Verdier, à la fois douce et sombre, qui fait voyager le public dans un paysage sonore envoûtant, désolé et parsemé d’ombres et de fantômes. Les autres titres sont empreints de la même ambiance calme, planante et fantomatique. Les voix des deux chanteuses créent un effet d’écho qui semble se réverbérer autour du public et l’immerger dans une brume musicale. Une seule conclusion : on veut les revoir en concert et découvrir leurs prochains morceaux pour s’entourer de fantômes.
Setlist
Khamsin
Hot Wheels
90 seconds to midnight
Mega D.
A Girl, a ghost and a kiss
Abyssal Pain
BRÜLE : la musique des maudits
Après un temps de pause dédié aux ajustements techniques, le groupe de Perpignan se lance. La lumière change de couleur pour atteindre une nuance entre le jaune et le vert très clair, tandis qu’Arnaud Bechet (chant et guitare), J.J. Paterson (basse) et Carla Boccand (batterie) se mettent en place. Tout au long du concert, le groupe alterne entre les morceaux issus de leur EP intitulé ‘Ep1’, sorti le 1er février 2023, et ceux de leur premier album, ‘L’œuvre au noir’, sorti le 21 juin 2024. L’occult heavy rock envahit la pièce avec le titre “Crushed” issu du premier album. Dès les premières notes, les instruments affirment leurs caractéristiques : la puissance pour la basse, la clarté renversante pour la batterie et la mélodie pour la guitare. La voix commence à raconter les combats de l’ombre contre la lumière dès le deuxième morceau du set, entre paroles en français et en anglais, et solos instrumentaux. Le rythme s’accélère avec “Les mensonges du prélat”, première chanson écrite par le groupe pendant laquelle la voix d’Arnaud Bechet insuffle son énergie au public avec des notes tenues, pendant que les instruments se déchaînent. Avant la fin du concert, fort de l’enthousiasme du public qui vient d’entendre “La Bruixa del sol”, le groupe ne résiste pas et prend une vidéo souvenir avec le public avant d’entamer le dernier morceau “We are the damned”. C’est cette fois en anglais que chante Arnaud Bechet, et la magie opère tout aussi bien qu’avec les paroles en français. Le cri final résonne comme un cri de joie pour remercier le public de son énergie et de son enthousiasme pendant la soirée. Là aussi, la même conclusion s’impose que pour le premier groupe : BRÜLE sera bien accueilli lors du prochain concert à Paris.
Setlist
Crushed
Dans le Creuset
This Life
Les mensonges du prélat
Hope dies last
The devil’s deal
My inner demon
Seal of Lucifer
La bruixa del sol
We are the damned
WITCHORIOUS : les démons du doom
Ayant déjà vu le trio chellois à plusieurs reprises, je suis d’autant plus impatiente à l’approche de leur set. Quelques jours auparavant, le groupe a annoncé sur ses réseaux sociaux qu’il jouerait un nouveau morceau au concert de ce soir, en plus d’amener du nouveau merch : un t-shirt avec le motif d’une bougie dans un cadre baroque,surmonté du nom du groupe. Très proche de la scène, je ne résiste pas à l’envie de jeter un œil à la setlist au sol pour connaître le nom du nouveau morceau : il s’appelle “The Flame”. Après les derniers ajustements techniques et le changement de vêtements pour des tenues de scène sobres et confortables, les lumières changent pour un bel orange très vif et chaleureux qui amplifie les flammes des bougies (fausses, rassurez-vous) disposées sur les amplis et au pied des cymbales de la batterie. Antoine Auclair (chant et guitare), Lucie Gaget (chant et basse) et Paul Gaget (batterie) commencent à jouer, et la magie (noire) opère dès les premières notes de “Monster” : la mélodie entêtante installe l’ambiance occulte dans laquelle les paroles, chantées par Antoine Auclair (seul au chant pour le début de cette chanson), se mêlent à la ligne de basse intrigante. Il me faut vous parler du jeu des artistes sur scène : le trio n’interprète pas seulement ses morceaux, il les vit à fond à chaque concert. En témoignent les tenues de scène, les visages concentrés, ainsi que les cris et chants habités par les textes. L’implication est aussi bien musicale que scénique, offrant une immersion complète dans les histoires de monstres et de sorcières. L’énergie monte, les musiques s’enchaînent, puis vient le moment de révéler le nouveau morceau. Le public se calme (un peu) et écoute attentivement la nouvelle proposition du groupe qui contraste, par son calme apparent, avec la plupart des morceaux du groupe qui sont empreints d’une énergie très sombre et portés par un rythme rapide et très présent. “The Flame” rejoint donc “To the grave” dans la catégorie des musiques calmes du groupe, avec un chant aussi doux et chaleureux que la flamme d’une bougie, et des solos instrumentaux, très appréciés par le public, témoignant de la grande maîtrise du groupe. Le concert se poursuit dans la joie et les headbangs, dans les cris et l’enthousiasme, jusqu’à ce que vienne l’heure de quitter le Cirque Électrique sous la lumière de la lune presque pleine.
Setlist
Monster
Watch me die
Catharsis
The Flame
The Witch
Sanctuaire
Blood
Plus d’infos : Margarita – Brüle – Witchorious
Comptes Instagram : Margarita – Brüle – Witchorious