Vecteur Magazine

Linkin Park
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Sleep Token

FROM ZERO WORLD TOUR

La Défense Arena - Paris

3.11.24

Live Report par Cidàlia Païs

Photo Crédit : Anouk Marhoefer

Le 5 septembre dernier, Linkin Park crée une vague d’émotions en révélant son retour tant attendu, accompagné de la sortie d’un nouvel album ainsi que d’une tournée internationale. Ce comeback, largement médiatisé, a généré de vives réactions au sein de leur vaste communauté de fans.
D’un côté, il y a ceux qui expriment leur enthousiasme et leur joie face à la reformation de ce groupe emblématique américain, connu pour son mélange de rock alternatif et de nu metal. Ce retour est marqué par l’arrivée d’Emily Armstrong au chant et de Colin Brittain à la batterie, ce qui laisse entrevoir une nouvelle dynamique musicale. 
De l’autre côté, certains fans restent sceptiques. Pour eux, l’absence de Chester Bennington, le charismatique frontman tragiquement décédé en 2017, rend tout simplement impossible la continuation de Linkin Park. 
Leur premier single dans cette nouvelle ère, « The Emptiness Machine », a vite atteint les premières places des charts. Le deuxième single, « Heavy Is The Crown », choisi comme hymne pour League Of Legends en 2024, rencontre également beaucoup de succès. Sorti le 24 septembre, cette chanson a battu des records en devenant l’hymne le plus écouté de l’histoire du jeu vidéo, avec plus de 270 millions d’écoutes et 57 millions de vues sur YouTube ! 
Les questions ou doutes concernant le retour de Linkin Park n’ont véritablement plus lieu d’être.
 
Et ce dimanche soir, nous avons été témoins de leur renaissance. Le 3 novembre 2024, Linkin Park donnait un concert à la Paris La Défense Arena dans le cadre de leur tournée mondiale. Pendant deux heures, le public a été captivé par un spectacle dynamique, riche en hits emblématiques, le tout sublimé par le large sourire de Mike Shinoda et les performances vocales remarquables d’Emily Armstrong. Retour sur ce concert parisien couronné de succès de Linkin Park ! 
 
C’est une belle journée qui s’annonce. De plus, il fait beau, ce qui nous permettra de faire des heures de queue tout autour de La Défense. L’effervescence est dans l’air.
 
Je suis chanceuse, j’ai une belle invitation pour cet événement complet ! Merci Olivier Garnier !
Nous serons 45 000 personnes présentes à l’Aréna de La Défense ce soir.
 
Mais parlons d’abord du groupe en première partie..

SLEEP TOKEN

Photo Crédit : Adam Rossi

Personnellement je suis très enthousiaste, je n’ai qu’une envie c’est de voir Sleep Token, que j’attends depuis une éternité.. Sleep Token est l’un des groupes de métal britannique les plus importants ces dernières années, et je suis ravie de les voir invités pour cette première partie. Ses 45 mn vont passer beaucoup trop vite pour moi. 
 
Les lumières s’éteignent, et le rituel peut commencer..
avec une nappe maintenue pendant un certain temps avant de révéler « The Offering ». Unique titre extrait de l’album Sundowning, cette première pièce avant-gardiste illustre la diversité du style de Sleep Token : elle présente des passages metal puissants, tout en intégrant des moments plus doux et mélodiques, avec un chant clair remarquable. Les rythmes lourds s’harmonisent avec des sections atmosphériques, incluant même des éléments d’instrumentation électronique. 
 
En misant sur une esthétique raffinée, ornée de lumières orchestrées telles un véritable voyage intergalactique, les membres scèniquement maquillés en noir et portant toujours leurs masques sublimes et mystérieux, Sleep Token fusionne habilement les genres. Le groupe navigue entre pop atmosphérique et sombre, rock alternatif et métal progressif. Ce mélange, bien que captivant, j’ai bien compris, à laissé quelques-uns de marbre.
Le dernier album du groupe, sorti l’année dernière, “Take Me Back To Eden” occupe évidemment une place plus importante dans ce set. “The Summoning”, extrait de cet album, adopte une intro plus misé sur les percussions. II nous offre un solo de batterie qui n’apparaît pas dans le titre à la base. Vessel, toujours cette palette vocale éblouissante, allant des nuances les plus délicates aux puissantes envolées, assure également les claviers sur ‘Rain’ en duo avec le piano. III et IV occupent le reste du premier rang de la scène, tandis que les choristes Espera complètent un set, pour moi, simplement majestueux.
L’intensité du morceau final, Take Me Back To Eden, et le puissant cri qui clôt le concert par Vessel me donnent le frisson !
Il me tarde la date de Lyon !
Setlist
  • The Offering.
  • The Summoning.
  • Vore.
  • Rain.
  • Alkaline.
  • Granite.
  • Take Me Back to Eden.

Photo Crédit : Adam Rossi

LINKIN PARK

À 20h50, une partie de l’audience se prête aux Olas, et cela finira par s’étendre jusqu’en fosse : c’est notre manière d’évacuer un peu l’électricité qui plane dans l’air. 
 
21h00 – LINKIN PARK 
 
L’effervescence monte à son comble..
Sous les cris assourdissants du public et un tonnerre d’applaudissements, Mike Shinoda, Phoenix et Joe Hahn, accompagnés de la nouvelle co-chanteuse Emily Armstrong, du batteur Colin Brittain et du guitariste Alex Feder apparaissent sur scène. On aperçoit deux écrans latéraux et deux écrans suspendus qui vont nous offrir un visuel scénique incroyable tout le long du set !
Le groupe américain commence fort en interprétant l’iconique « Somewhere I Belong », suivi du captivant « Crawling ». Le public entre rapidement dans l’ambiance, tandis que le groupe s’installe sur cette grande scène épurée. Mike Shinoda, visiblement ravi de retrouver ses fans, gardera un beau sourire au bord des lèvres.
 
Mais Emily Armstrong va nous scotcher ! Elle impose sa présence. Son charisme indéniable et sa maîtrise de la scène prouvera à plus d’un l’incontestable véritable bête de scène qu’elle est.
 
Sa voix, tantôt claire, puissante et rauque, nous enivre notamment lors des morceaux « Faint » et l’impressionnant « Heavy Is the Crown », le deuxième single du nouvel album de Linkin Park, « From Zero ». 
Autre point fort du set, l’harmonie entre Emily et Mike est un régal, et la magie de l’instant opère.
Ce dimanche soir, à la Paris La Défense Arena, les six artistes ont libéré leurs énergies, enchaînant les tubes avec dynamisme. Le public a vibré sur « New Divide », explosé d’énergie sur « Burn it Down », plongé dans une transe collective sur « One Step Closer » et exulté à l’écoute des premières notes de « The Emptiness Machine ». Ce dernier, premier single dévoilé pour annoncer la reformation du groupe, illustre parfaitement la puissance vocale d’Emily.
 
Pour la toute première fois, le groupe a également présenté en live « Over Each Other », on était agréablement surpris.
 
Avec une setlist équilibrée, remplie de succès, Linkin Park a également offert un moment touchant sur scène avec une reprise acoustique délicate de « My December ». Émotions garanties !
 
Mais c’est lors de « Numb », « In the End » que le public pousse ses cordes vocales au ciel. L’énergie, les larmes…on à tout donné ! Et « Faint » n’en sera pas moins important avec cette pluie de lumières.
 
Le public est conquis. Le soutien chaleureux des fans envers Emily lors du concert était évident, son nom chanté à l’unisson par la foule.
C’était une belle démonstration de joie et de bonheur pendant 2h durant. 
Mike Shinoda nous fera l’honneur de quelques mots en français en lisant un texte de remerciements préparé par son acolyte.
 
Le groupe est heureux ! Et nous aussi ! 
On comprend que le moment de se dire au-revoir approche. Ils s’absentent pour mieux revenir et nous offrir un rappel mémorable avec un « Papercut », « Heavy Is the Crown » et du puissant « Bleed It Out » à couper le souffle.
 
Ce fût simplement un des plus beaux et plus époustouflants concerts auxquels j’ai assisté ! Tout l’amour et dévotion portés au groupe, nous l’avons chanté, crié, pleuré ! 
Une nouvelle ère commence pour Linkin Park ! Et Chester valide !
 
 

Un grand Merci à Olivier Garnier, Réplica Promotion, pour l’accréditation !

Setlist
  1. Somewhere I Belong
  2. Crawling
  3. Points of Authority
  4. Lying From You
  5. New Divide
  6. The Emptiness Machine
  7. The Catalyst
  8. Burn It Down
  9. Waiting for the End
  10. Castle of Glass
  11. Joe Hahn Solo
  12. When They Come for Me / Remember the Name
  13. Over Each Other (Live Debut)
  14. Lost in the Echo
  15. Given Up
  16. One Step Closer
  17. Lost
  18. Breaking the Habit
  19. What I’ve Done
  20. Leave Out All the Rest
  21. My December
  22. Friendly Fire
  23. Numb
  24. In the End
  25. Faint

ENCORE

26. Papercut
27. Heavy Is the Crown
28. Bleed It Out

Photo Crédit : Anouk Marhoefer

From Zero Listening Event
Écoute Avant-première de l'album “FROM ZERO”

Communale St-Ouen 
4 .11.24
chronique par Cidàlia Païs
Je me retrouve plongé dans une immersion visuelle et sonore de 31 minutes. J’étais un peu impatiente de vivre cette expérience, surtout après le concert mémorable de la veille. On nous ‘enferme’ dans une salle où les murs nous enveloppaient avec la projection de clips et extraits d’une bande film où on vit quelques passages du groupe au studio.
 
Préparez-vous à découvrir la puissance et la beauté d’un registre qui sera dévoilé le 15 novembre.
 
**From Zero (Intro)**  
Cette courte introduction débute par un échange entre les membres du groupe, peut-être un extrait de studio. On entend Emily demander : « From Zero ? », en écho au titre de l’album, *The Emptiness Machine*.
 
**Cut the Bridge**  
Ce morceau se distingue par ses riffs un peu punk, avec Mike apportant une sonorité rap qui lui est si caractéristique. Emily reste discrète au début, mais le passage entre les deux chanteurs révèle son rôle prépondérant dans les refrains. Les lignes bien rythmées « CUT IT DOWN, CUT IT DOWN » résonnent dans les mémoires. Un titre véritablement accrocheur !
 
**Heavy is the Crown**  
**Over Each Other**  

**Love & Love**

**Casualty**  
Comme prévu, cette chanson se révèle être l’une des plus intenses de l’album. Emily, impressionnante, hurle « LET ME OUT, SET ME FREE » avant de conclure par « I Won’t be your casualty ». La chanson évolue brusquement vers un riff de métal entraînant, avec Mike dévoilant un registre vocal que nous n’avions jamais vraiment entendu auparavant. Il vocalise lentement avec une voix rauque sur un riff de métal, entremêlé de pauses déformées qui alimentent la puissance du morceau. Vers le pont et l’outro, on peut entendre Joe Hahn gratter avec énergie, un moment qui revient à plusieurs reprises dans l’album. C’était l’un de mes favoris lors de la session d’écoute, notamment grâce aux « cris » de Mike qui se démarquent par leur originalité et l’énergie dégagée par la chanson.
 
**Overflow**  
Une longue mélodie de synthétiseur, atmosphérique et relaxante, ouvre *Overflow*. On y perçoit des voix résonnantes au loin, avant que des imperfections glitchy ne préparent le terrain pour une prestation vocale unique et différente de Mike. J’ai été marqué par un chant bourdonnant à la Deftones, particulièrement saisissant, accompagné d’Emily qui pousse ses cordes vocales à l’extrême. C’est vraiment un morceau à part. L’instrumentation reste à la fois lente et percutante. Le pont est rehaussé d’un riff de guitare qui propulse la chanson vers des territoires encore plus créatifs.  
« Je continue à le remplir, jusqu’à ce qu’il déborde », chante Emily avec puissance, tandis que la chanson monte en crescendo, soulignée par la guitare et peut-être quelques scratchs.
**Two Faced**  
Un autre interlude, similaire aux extraits sonores de studio, évoque une ambiance de magnétophone à cassette. Des voix basses et démoniaques apparaissent ici et là. Un riff puissant se fait entendre, ponctué de scratchs punk, accompagnés d’une harmonisation d’Emily. Les raps de Mike s’enchaînent, avec une belle complémentarité dans le chant. Le pont laisse place aux hurlements d’Emily, soutenus par un scratch marquant de Joe Hahn qui crie « fuck off ». La chanson se termine par « CAUGHT IN THE MIDDLE », s’achevant sur des cris avant que l’on n’entende un échange en studio où Emily demande : « C’est ça que c’est ? », et quelqu’un répond : « Nous sommes sur la même longueur d’onde en ce moment. ».
 
**Stained**  
*Stained* commence par une introduction tendue et sombre qui se construit progressivement jusqu’à l’intervention de Mike avec des chants stop/start sous forme de rap. L’instrumentation évoque un son industriel, baigné dans une ambiance post-traumatique. Le chant d’Emily s’entrelace avec le fond de la chanson avant de passer à un refrain vibrant, d’une couleur très pop/dance, que l’on pourrait attendre d’un tube estival.  
Le deuxième couplet se distingue par Emily qui répète les mots de Mike pour l’accompagner, créant un moment harmonieux où les deux voix s’élèvent ensemble. « Parce que tu es taché, tu as essayé de cacher la marque, mais elle ne s’efface pas », chante Emily en insistant sur un « Stai-ai-ai-ned » suspendu. La chanson progresse sans relâche, mettant en avant un chant en duo qui brille, promettant un succès radio qui touchera un large public.
**IGYEIH**  
« Je te donne tout ce que j’ai, c’est ce que ça représente. » Cette introduction percutante d’Emily ouvre la chanson. Cela évoque encore une fois un style punk que j’ai déjà mentionné, bien que l’album présente également des guitares grunge qui se font entendre sur plusieurs morceaux. Les couplets sont dominés par Emily, suivie de près par Mike dans un pré-refrain avant qu’Emily ne le rejoigne. C’est un autre moment de magie se construisant autour de leurs voix complémentaires. Les couplets, dans une ambiance pop/rock, se dirigent vers un refrain captivant.  
Ce morceau, d’une essence rock classique, offre de magnifiques performances vocales d’Emily, avec l’intervention de Mike en pré-refrain qui se démarque avant le retour d’Emily. Il est difficile de comparer ce titre avec d’autres, et il possède probablement l’outro la plus audacieuse de l’album. La chanson semble toucher à sa fin avant qu’Emily ne s’élance dans un cri de « À partir de maintenant, je n’ai plus besoin de toi », alors que les guitares se déchaînent, culminant dans un morceau particulièrement intense.
**Good Things Go**  
L’un des titres les plus mélodiques et puissants de l’album, dégageant une ambiance lente et émotive, saura certainement séduire un grand nombre d’auditeurs grâce aux voix remarquables de Mike et d’Emily.  
« J’ai l’impression qu’il a plu dans ma tête pendant cent jours », chante Mike, accompagné par Emily. Le pré-refrain est de toute beauté, tandis que les guitares s’accordent délicatement. J’ai constaté qu’Emily déploie des talents vocaux exceptionnels dans cette chanson, avec un refrain très hymnique portant une belle charge émotive : « Et moi, je dis que je te déteste quand je ne le fais pas, je te pousse quand tu t’approches trop ».  

Le deuxième couplet de Mike, « I’ve asked for sorryness a hundred times », prolonge l’atmosphère introspective et personnelle de ce morceau, avec une ambiance décontractée et des voix puissantes qui interagissent avec aisance. Le rap de Mike lors du pont s’impose comme l’un des plus personnels de l’album, en résonance avec le thème global de la chanson. Un moment marquant se produit à la fin lorsque Mike termine une phrase par « I don’t know why I », qu’Emily complète avec « Say I hate you when I don’t ». La chanson s’achève brutalement, clôturant ainsi *From Zero*. Dans ce titre, Emily livre une performance à la fois aigüe et captivante.

 

Notre avis :  
Les fans seront plus que comblés par la richesse des genres et des styles présents sur cet album. La palette d’Emily est tout simplement parfaite ; même les plus sceptiques ne pourront s’empêcher de tomber sous son charme. Le double chant de Mike et Emily tout au long de l’album infuse une belle dose d’émotions. Ce duo fait revivre l’âme de Linkin Park. Chester, je suis convaincu que tu es fier de voir à qui le flambeau a été transmis. 
Cet album se distingue par sa diversité, oscillant entre des morceaux old-school et des compositions novatrices. *Overflow* brille par son originalité, tandis que des pistes comme *Casualty* offrent une fraîcheur indéniable.
Bonheur avec le retour de Mr. Hahn et son scratching énergétique sur plusieurs titres, un véritable moment fort de cet album.  
Votre oreille sera comblé.
 

 PLUS D’INFOS :

Artiste : Linkin Park

Album : FROM ZERO

Date de Sortie : 15 Novembre 2024

Label : WARNER RECORDS °MACHINE SHOP

Site Officiel : https://www.linkinparkstore.fr/products/cd-standard-from-zero