Photos Credit : Raphaël Gellé
Dans un paysage artistique où se côtoient les nuances les plus sombres et les détails les plus infimes, émerge le talent singulier de Max Kervagoret, un illustrateur lyonnais autodidacte dont l’univers puise sa substance dans les tréfonds du cinéma, l’énergie brute du rock, et une affinité particulière pour le groupe Ghost. Son parcours, atypique de par son équilibre entre une passion dévorante pour le dessin et une activité professionnelle de brancardier, témoigne d’une résilience et d’une détermination inspirantes. L’analyse de son œuvre révèle une maîtrise technique remarquable, chaque trait de crayon révélant une minutie quasi chirurgicale, conférant à ses illustrations une profondeur et une texture saisissantes. Le style « dark » distinctif de Maxkdraw n’est pas une simple façade ; il est l’expression d’un imaginaire foisonnant, capable de donner vie à des mondes aussi enchanteurs que perturbants. Sa collaboration sur ‘Ghost de A à Z : Le Dictionnaire Diabolique’ illustre parfaitement sa capacité à fusionner ses influences, prouvant que l’art peut être un pont entre différentes formes d’expression culturelle. L’examen de ses créations invite à une plongée dans un univers où la passion se mue en art, et où chaque œuvre raconte une histoire invitant à la réflexion. Max, en quête constante de faire rayonner son talent, incarne l’artiste moderne : polyvalent, passionné, et résolument ancré dans sa quête artistique.
Raphaël Gellé et moi l’avons rencontré lors de la GHOST SKELETÁ Listening Party organisée par le Dr Feelgood, en présence du one and only Christophe Le Gal, le Boss de ce bar Mythique à Paris, et en compagnie de Gibert et la maison de disques Loma Vista. Pour cette occasion, Max proposait des prints exclusifs, son bouquin et son art sur GHOST.
: Bonsoir Max.
: Bonsoir.
: Enchantée de te rencontrer. C’est un honneur de t’avoir ce soir avec nous.
C’est la première fois que je conduis une interview avec un dessinateur, donc on espère aborder ton travail de manière juste.
Dans un premier temps, je constate que ton parcours est assez riche..non seulement tu es dessinateur mais à coté tu as une autre activité..
: Oui, en effet. À côté de mes activités de dessin, je travaille également dans une clinique privée.
: Qu’est-ce qui t’a poussé à combiner ta passion pour le dessin, le cinéma et le rock ?
: Depuis tout jeune, j’ai toujours été passionné par le cinéma. Je suis un véritable cinéphile, j’ai englouti des films, en commençant par des classiques comme « Creepshow ». Je suis un grand fan de Steven Spielberg et de ses films.
C’est vraiment grâce à ces films que j’ai commencé à plonger dans l’univers de la BD. En fait, c’est le groupe Kiss qui m’a vraiment amené à l’art.
: Je sais que tu as collaboré avec Thomas Jamet et Marie Berginiat sur ton livre « Ghost de A à Z : le dictionnaire diabolique ». Cette expérience a dû être excitante pour toi.
: Oh oui, c’était totalement incroyable. Thomas a découvert mon travail grâce à une fusion que j’avais réalisée entre Ghost et Kiss. Il a adoré mon style et m’a proposé de collaborer. Évidemment, j’ai accepté tout de suite. Ghost est un groupe que j’adore, et pouvoir allier l’art à quelque chose qui me passionne autant, c’est comme un rêve devenu réalité.
: Lors d’une interview récente, tu as mentionné que tu rêvais de vivre de ton art. Peux-tu nous parler des étapes que tu envisages pour réaliser ce rêve ?
: Je souhaite multiplier les collaborations et établir des contacts dans le milieu. Mon objectif est de devenir un artiste respecté et pris au sérieux, afin de pouvoir vivre de ma passion grâce à ces opportunités, tout en continuant à développer mon style, dans cet univers sombre que j’affectionne tant.
: Peux-tu nous parler des plus grandes influences et des collaborations qui t’ont permis de développer ton style distinctif ?
: C’est un peu cliché, mais la clé a été de dessiner sans relâche et de constamment me remettre en question. J’aime sortir de ma zone de confort tout en restant fidèle à mon style. Quand les gens me disent qu’ils reconnaissent mon dessin, c’est l’un des plus grands compliments que je puisse recevoir.
: Parle-nous de ton processus créatif. Comment abordes-tu une illustration, par exemple celles inspirées de Ghost ?
: Pour mes dessins de Ghost, je commence souvent par utiliser des photos officielles ou des clichés de concerts. Ensuite, j’emprunte des éléments de ce que j’aime et je les transforme avec la « sauce Ghost », si l’on peut dire.
: Utilises-tu un logiciel particulier pour ta création ?
: Oui, je travaille principalement sur tablette, comme un iPad pour mes dessins numériques. Mais j’adore aussi dessiner sur papier avec des crayons de couleur. J’aime alterner entre les deux méthodes.
: As-tu des marques de crayons ou de feutres préférées ?
: Absolument ! J’apprécie beaucoup les Promarker et les Prismacolor. Bien que le talent soit essentiel, je pense qu’avoir du bon matériel est également primordial. Je suis à l’aise sur papier ou en numérique, mais je n’utilise pas d’intelligence artificielle dans mes créations, cela ne me correspond pas.
: Ton style est assez sombre, mais avec une belle maîtrise. Quelle serait l’œuvre dont tu es le plus fier ?
: Je pense au dessin que j’ai fait de Gene Simmons de Kiss. Celui-ci a vraiment marqué un tournant pour moi en termes de reconnaissance, car il a été partagé par Gene lui-même sur son Instagram. À ce moment-là, j’ai compris que mon travail plaisait vraiment au public, et c’était une expérience incroyable pour un petit artiste autodidacte comme moi.
: C’est fascinant ! As-tu eu d’autres collaborations avec des groupes ou des artistes ?
: Oui, j’ai collaboré avec un tribute band de Ghost ( The Nameless Ghouls ) et également avec le groupe Priest, qui est un projet électro suédois composé d’anciens membres de Ghost. Nous avons créé des t-shirts et une pochette de single ensemble, ce qui a été une chouette expérience !
: Est-ce que cela t’est jamais arrivé de penser à collaborer avec d’autres artistes pour réaliser une exposition cross-média, mêlant dessin, photographie et autres ?
: J’ai déjà participé à des expositions à Lyon où se croisaient des photographes et d’autres artistes.
Cependant, une exposition totalement axée sur la photographie avec une fusion de dessins, je n’ai jamais vraiment envisagé ça.
Mais je trouve cette idée vraiment captivante, et je suis tout à fait ouvert à de telles collaborations.
: Avant de passer à des questions plus personnelles, aimerais-tu ajouter quelque chose ?
: Je suis très heureux de la sortie du nouvel album de Ghost. J’espère sincèrement pouvoir réaliser davantage de collaborations officielles dans le domaine de l’illustration. Je vais continuer à travailler dur, peu importe le temps que cela prendra.
: As-tu eu l’occasion d’écouter le nouvel album ?
: Oui, bien sûr ! Mon morceau préféré pour l’instant, c’est l’intro, ainsi que « Umbra » et « Lacryma ».
: Tu les attends avec impatience, n’est-ce pas ?
: Absolument, ils ne m’ont jamais déçu. Tobias est un véritable artiste, il sait comment se renouveler à chaque album. D’ailleurs, j’irai les voir en concert demain à Lyon, en VIP !
: C’est super ! Si tu pouvais imaginer une adaptation cinématographique de Ghost, quel rôle aimerais-tu jouer ?
: C’est une excellente question ! Je serais intéressé par le rôle d’un méchant, car c’est souvent le plus intéressant à interpréter. Les méchants sont souvent les personnages les plus charismatiques et mémorables.
: Si tu devais représenter un univers où tous tes personnages préférés cohabitent, quel serait ton concept ?
: Je verrais bien un décor inspiré du film « Dracula » de Coppola, mais avec des personnages de Ghost intégrés dans l’histoire. Cela pourrait donner lieu à des illustrations fascinantes !
: Comment arrives-tu à gérer ton temps entre ton travail à la clinique et ta passion pour le dessin ?
: C’est un défi, c’est sûr. Mais ma passion me permet de rester motivé, même lorsque je suis fatigué. Chaque projet et chaque opportunité me donnent l’énergie nécessaire pour continuer à créer.
: Je te remercie, Max, pour cet échange enrichissant. As-tu un mot pour tes fans ?
: Merci à tous pour votre soutien et pour apprécier mon travail, même sans formation artistique. Je ne lâcherai rien et je continuerai à donner le meilleur de moi-même, peu importe le temps qu’il me faudra !
: C’est inspirant d’entendre ça. Longue vie à ta carrière d’artiste autodidacte !
Un grand merci à Max pour sa gentillesse et le temps accordé, sans oublier Christophe Le Gal pour son accueil toujours chaleureux !