Le 20 avril dernier, nous sommes allés faire un tour du côté de Pigalle à Paris non pas pour acheter des instruments de musique (ou quoi que ce soit d’autre), mais pour voir de nos propres yeux l’ascension fulgurante d’un groupe français : LANDMVRKS. En effet, depuis leur dernier passage, au Trabendo en 2022, les Marseillais ont énormément progressé et gagné en popularité, et c’est donc dans une Cigale pleine à craquer que toute la scène metalcore parisienne se retrouve pour fêter ça.
GUILT TRIP
Les choses sérieuses commencent très vite, alors que la salle se remplit doucement. C’est aux coreux de GUILT TRIP que la tâche de commencer les hostilités incombe, et dès les premières notes de leur set, on remarque que le public est au taquet : le mosh s’énerve déjà et on aperçoit un premier coup malencontreux dans un nez. La soirée va bouger, c’est sûr ! Le groupe, mené par Jay Valentine, reste assez statique par manque de place, mais ce dernier rappe ses paroles avec un débit qui ne s’arrête pas. On note également la présence d’une nouvelle bassiste, Lily Kilcoyne, dans la formation anglaise, qui prend ses marques assez vite. Quelques minutes plus tard, on se dit qu’on a hâte de revoir le groupe pour un set plus long en fin d’année, car c’est passé très très vite.
Fallen At My Feet
Surrounded By Pain
Sweet Dreams
Eyes Wide Shut
Severance
Guilt Trip
Tearing Your Life Away
Broken Wings
Thin Ice
LIKE MOTHS TO FLAMES
Au tour des Américains de prendre le contrôle de la scène, et c’est LIKE MOTHS TO FLAMES qui va enchaîner avec un set de nouveau très court, mais beaucoup plus intense. En effet, le chanteur Chris Roetter s’est donné pour mission de remuer le public parisien, et ses « jump, jump, jump », bien qu’un peu répétitifs, ont le mérite de réveiller la flamme du public, qui commence à montrer qu’il n’est pas venu ici pour se tourner les pouces. Avec un set équilibré de 7 morceaux couvrant la quasi-intégralité de leur discographie (excepté ‘When We Don’t Exist’, qui du coup est plutôt bien nommé), LIKE MOTHS TO FLAMES distille son metalcore puissant avec une énergie dingue, qu’on vous invite à découvrir sur leur nouveau disque, ‘The Cycle Of Trying To Cope’.
Angels Weep
Habitual Decline
Kintsugi
The Anatomy Of Evil
The Preservation Of Hate
I Solemnly Swear
Bury Your Pain
Après avoir invité LANDMVRKS à ouvrir pour eux sur le Metalcore Dropouts Tour en fin d’année dernière, les légendes du metalcore de THE DEVIL WEARS PRADA échangent les rôles et en font de même pour LANDMVRKS en Europe. Profitant d’un regain de popularité en France suite à la sortie de ‘The Act’ en 2019 puis ‘Color Decay’ en 2022, le groupe de Dayton est visiblement très attendu par le public. C’est accueillis par une foule compacte et prête à en découdre que commence « Watchtower ». Et là c’est un groupe au top de sa forme qu’on observe ! Mike Hranica (chant) hurle comme un écorché tout en posant parfaitement pendant que Jeremy DePoyster, Kyle Sipress et Mason Nagy enchaînent les riffs sur la batterie ultra carrée d’un Giuseppe Capolupo déchaîné, qu’on verra même faire des haltères avec sa charleston par moments. Le set est cette fois très axé sur le dernier album du groupe, ‘Color Decay’, qui composera la moitié du set, pour le plus grand plaisir des fans de cette nouvelle phase de la carrière du groupe. Les amateurs de metalcore énervé auront cependant le droit dès le deuxième morceau à une avalanche de riffs sur « Danger : Wildman », ainsi que sur « Outnumbered », extrait de l’excellent ‘Zombie EP’. L’énergie est palpable, mais l’émotion aussi : on verra quelques larmes aux yeux de certains fans sur « Broken » et « Salt », mais surtout sur l’avant-dernier morceau du set, le désormais classique « Chemical ». THE DEVIL WEARS PRADA sont venus soutenir leurs amis de LANDMVRKS et ont laissé un public presque déjà comblé derrière eux. Ils déclareront même plus tard sur Instagram qu’il s’agissait d’un de leurs meilleurs concerts en 19 ans de carrière. Espérons qu’il en sera de même lors de leur passage en headline début 2025 !
Watchtower
Danger: Wildman
Salt
Broken
Ritual
Reasons
Hallucinate
Outnumbered
Chemicals
Sacrifice
Les stars de la soirée s’apprêtent à monter sur scène, et on remarque déjà qu’ils ont changé de dimension quand on aperçoit en fond de scène des écrans en forme de V, ainsi que des lumières hyper travaillées. Soudain, un rythme boom-bap se lance, et le flow de Florent Salfati entame « Creature », le nouveau single du groupe. Le moment passe en slow-mo, chacun réagit en hurlant les paroles, et le riff commence, lançant un vrai séisme dans la foule de la Cigale. Et là je me dis « la vache, les mecs ont vraiment totalement changé de dimension ». Pour vous décrire le public, on dirait la ferveur d’un concert comme ceux d’ORELSAN ou NEKFEU cumulé avec la violence propre au hardcore et au metalcore, et c’est très beau à voir ! A peine « Creature » terminé que « Death », un morceau complètement taillé pour les foules nous arrive en pleine gueule, suivi de l’hymne « Blistering », nous faisant un bel enchaînement entre le futur, le présent et le passé sur les 3 premiers morceaux. Après la patate dans la gueule de « Say No Word » vient un des moments forts des concerts de LANDMVRKS avec le hit « Visage », repris en chœur par un public chauffé à blanc et en mouvement perpétuel. On calme légèrement le jeu avec « Tired Of It All », un des morceaux les plus mélodiques du groupe, mais ce n’est que pour mieux rebondir tous ensemble sur un « Scars » à l’énergie positive qui accrochera un sourire sur tous les visages de la salle bondée. Il faut d’ailleurs aussi noter que les lumières sont incroyables, offrant un spectacle magnifique pour les yeux autant que pour les oreilles, avec un groupe qui ne prend aucun répit et saute partout sans louper une seule note. Petite surprise ensuite sur « Suffocate » car Bertrand de CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! rejoint le groupe pour son couplet comme sur l’album ‘Lost In The Waves’. Une surprise vraiment bien accueillie par le public qui rugit ! « Hollow » représentera ensuite le premier album du groupe avant de finir le set principal sur un « Rainfall » plus vénère que jamais qui voit les slammeurs et le mosh se déchaîner une nouvelle fois sur un fond de riffs incisifs purement hardcore.
Après une courte pause, LANDMVRKS reviennent pour un rappel, avec « Lost In A Wave », bien entendu hurlé par chacun des fans parisiens du groupe. Les cigales ne sont pas loin (d’ailleurs on en voit en fond de scène), et le kiff absolu de ce set d’anthologie se termine sur l’un des morceaux les plus puissants du groupe : « Self-Made Black Hole ». A la fin du concert, on se dit que c’était purement jouissif, et aussi « mais il nous en faut encore plus ». Coup de bol, en sortant on aperçoit les affiches annonçant le concert de LANDMVRKS à l’Olympia le 15 février 2025. Le rendez-vous est pris, on vous voir dans le pit ?
Creature
Death
Blistering
Say No Word
Visage
Tired Of It All
Scars
Suffocate (feat. Bertrand Poncet de CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK!)
Hollow
Rainfall
Lost In A Wave
Self-Made Black Hole