Vecteur Magazine

KILLING SPREE - MUSIC IS THE BEST

Par Christophe Pinheiro 

Credit photos : Thomas Lincker

Rencontre avec Matthieu METZGER, un musicien aussi talentueux, que sympathique. Il nous présente son projet musical, KILLING SPREE, qu’il dirige avec son acolyte, Grégoire GALICHET Un cocktail détonnant de violence, de douceur et d’originalité qui ne vous laissera pas de marbre.

Pourrais-tu présenter le groupe KILLING SPREE et nous raconter un peu son histoire ?

 Ce groupe est un projet que j’ai en tête depuis que je suis ado. Le groupe a une dizaine d’années, on a commencé en trio avec un bassiste qui s’appelle Sylvain DANIEL que j’ai rencontré à l’orchestre national de jazz. Et puis, de fil en aiguille, on a fait des concerts en duo, pour des histoires de disponibilité. Et puis, ça permet de jouer une autre musique, dans mon idée, ça pourrait être un orchestre, un jour. On est partis sur une période en duo, mais plus tard, ça pourrait être un projet plus gros, avec des chanteurs, des chanteuses. Mais là, c’est la version minimale. 

Cet album « Camouflage » est sorti le 13 septembre. Quels sont les premiers retours? 

Alors, assez bons. Là, on est plus sur un truc plein de distorsions, plus vers le metal. Et les retours sont plutôt bons. Alors on a eu une chronique un peu étrange, qui ne dit pas que ce n’est pas bien, mais qui demande si c’est audible. Donc, ça nous a bien fait rire. Et en même temps, on a pleins de bons retours de gens qui trouvent ça super, qui l’écoutent en boucle, qui trouvent ça très sombre… Ça fait trop plaisir. Je suis déçu en bien, comme disent les Suisses. (Rires)

Je découvre KILLING SPREE grâce à cette interview. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est très surprenant à la première écoute. D’où vient l’idée de créer cette musique composée d’un saxophone et d’une batterie même si tu l’as évoqué tout à l’heure. Vous étiez un trio initialement? 

Ça vient peut-être d’une frustration d’être un très mauvais guitariste. (Rires)

C’est un peu ça, c’est d’avoir les codes du metal. J’ai découvert le metal et le hardcore lorsque j’étais ado, mais j’ai baigné dedans grâce à KLONE. Et j’ai fait une maîtrise de musicologie sur MESHUGGAH quand j’avais la vingtaine. Donc, c’est une musique qui m’intéresse. Après, l’instrument que je joue très bien et que je joue dans d’autres styles, que ce soit la musique contemporaine, la musique ancienne, des choses traditionnelles, c’est le saxophone. C’est ma façon de jouer du métal, parce que si je jouais de la guitare, ce serait tout pourri. (Rires)

Initialement, tu es un musicien de jazz, c’est ta formation ?

Disons que lorsqu’on est saxophoniste, on est forcément obligé de passer par là, parce que c’est un des grands répertoires. En fait, j’ai une formation de saxophone classique et de musique contemporaine aussi. Pour moi, c’est à part égale. Ça arrive qu’on me dise « Ah, tu es saxophoniste, tu joues du jazz et du funk. ». Non, maintenant plus trop, plus tant que ça. J’ai joué dans des gros orchestres, dans des trucs connus du jazz Français. Ça m’a plu, mais maintenant, j’aimerais faire autre chose. Le jazz est une de mes cultures, mais pas que ça.

Vu que t’en as parlé, j’ai commencé à lire ta maîtrise sur MESHUGGAH. Je suis bluffé, tu es plus que passionné. C’est génial ce que t’as fait. 

C’est marrant parce qu’après, c’est pas que j’ai abandonné, mais j’ai pas suivi tous les albums. Je suis allé les voir en concert, quelques fois. J’ai un peu lâché après, car j’avais peut-être fait une overdose de morceaux, d’analyses. Mais c’est ce qui m’intéressait à la Fac. Début 2000, il y avait beaucoup de choses sur le metal, mais c’était essentiellement de la socio, du genre « Regardez, ils ne sont pas méchants, il n’y a pas de satanisme… ». Moi, je faisais de la musicologie, et je voulais dire, « Regardez la composition, c’est très dur à jouer, c’est très évolué comme compositions et pourtant, c’est une musique populaire. ». C’était ça que je voulais dire et ça, ça n’existait pas trop en France. Ça a un peu ouvert la voie à d’autres gens, d’ailleurs, c’est assez marrant. J’ai dû montrer patte blanche à un prof d’analyse qui était très chrétien, qui ne connaissait pas du tout cette musique et qui avait très peur du truc. Mais il a très bien compris, comme c’est un musicien avec une très bonne oreille. Je me suis dis que ce serait fait en six mois et ça m’a pris deux ans, pour que ce soit très précis. Et j’ai eu une super note. Et après, j’ai un peu lâché. Ça m’a permis de me détacher.

Je comprends tout à fait, je les ai encore vus récemment. Mais creuser autant, respect !

Pour moi, c’était vraiment d’aller sur la partie musicale. Je suis allé voir l’exposition à la Philharmonie sur le metal. Il y a plein de trucs et c’est assez intéressant, mais en fait, on ne parle pas beaucoup de musique. Il y a des guitares, il y a des groupes… c’est bien, mais au final, je trouve ça triste, parce qu’à la Philharmonie, on ne parle pas de la musique et de tout ce que ça a apporté. C’est très différent de la musique avec des accords ou la variété, tout ce qui allait vers la musique occidentale qu’on connaît partout, avec les tonalités ou des choses comme ça. Le métal, ça dévie vers des choses très très différentes, c’est un apport hyper puissant. On n’en parle pas assez.

Alors, j’ai ré-écouté votre album hier, et je me faisais la remarque, un peu avec humour, que le titre « Toutes cette violence qui est en moi », fait office d’OVNI, alors qu’il est le titre le moins expérimental dans cet album.

Ouais, c’est ça. C’est une espèce de chanson triste qui… s’énerve un peu à la fin. Mais, ouais, c’est la violence… c’est le truc de KILLING SPREE, c’est la violence contenue. Qu’est-ce qu’on fait de la violence ? Est-ce qu’on va s’en servir pour faire de bonnes choses ? Ou est-ce qu’on va s’en servir pour aller tuer tous ses voisins ? (Rires) Et en fait, la mélodie, cette petite mélodie revient dans un autre morceau vers la fin. Sur la deuxième partie du morceau « All these bells and whistles », elle revient en très, très aigu. Il y a des petits ponts entre les morceaux. C’était pas prévu, mais dans ce morceau-là, la batterie est improvisée, mais la mélodie était écrite, et sur la partie où ça revient, c’est une longue impro. Et ce morceau, c’est une longue impro que j’ai un peu reproduite, retravailler, et la mélodie est ressortie comme ça dans cette impro, alors que c’était pas prévu. C’est le truc qui est caché, et qui explose à un moment. 

J’ai pu voir sur les réseaux sociaux que tu aimes bidouiller les instruments, tu es toujours en quête d’un nouveau son, de quelque chose qui n’existe pas. D’ailleurs comment fais-tu pour avoir ce son de saxo saturé ? 

Alors, bah, c’est facile, on ouvre tout à fond. (Rires) Non, c’est pas si facile que ça, mais il y a un peu cette idée quand même. Oui, je bricole beaucoup de choses. Alors, des fois, je bricole juste, comme un gamin, on casse des trucs on bidouille, puis on regarde ce que ça donne, donc ça, c’est une manière d’avoir des nouvelles idées par le hasard. Il y a plein de compositeurs, même de musique contemporaine, qui cherchent des choses puis les jettent sur une partition, et puis ça leur donne de nouvelles idées, il y a toujours eu ça. Et sinon, des fois, quand je fabrique un truc précis que j’ai en tête, c’est pas forcément pour avoir un nouveau son, mais c’est pour avoir une manière très simple de l’obtenir. Ou aussi, c’est un peu une partie de mon travail, une manière très simple avec beaucoup de recup. Là, la distorsion, sur le disque, je l’ai un peu travaillée en mixant avec le plugin, avec des choses que j’avais fait pour que ce soit plus propre. La base avec laquelle on travaille, sur la reprise de MORBID ANGEL, par exemple, la distorsion. C’est un patch, un logiciel de programmation pour fabriquer de l’audio, fabriquer des plugins on va dire. Ça peut marcher sur un iPhone. Donc là, pour toute ma distorsion, j’ai un micro dans le saxophone, on le voit dans cette vidéo. On voit bien que c’est live, on voit les micros, les câbles, il n’y a qu’un cameraman, il n’y a pas de montage. Donc, il y a ce câble qui rentre dans un iPhone 5, un vieux machin. Et mon patch, c’est une pédale de distorsion, je l’ai programmé, et ça sort en stéréo et ça peut sortir dans toute sorte d’ampli, et j’ai besoin que de ça. Pour moi, c’est mon rock n’ roll au saxophone. C’est comme si j’avais une guitare et je rentrais directement dans l’ampli. C’est pas un secret d’état, mais la technique, c’est que j’ai un truc qui fabrique une fausse stéréo, une note, mais c’est un peu décalé, donc on a l’impression qu’il y a un saxophone à gauche, un saxophone à droite, pour donner l’impression qu’il y a deux guitares. Et après, ça transpose mes notes. Ça joue ma note normale, ma note en dessous, une carte en dessous pour faire une corde en plus, une octave en dessous, et puis deux octaves en dessous pour faire une basse. En fait, c’est comme si j’avais plusieurs petits pitch. Je joue une note, mais en fait, ça me crée les cordes de la guitare, et tout ça, ça passe dans des grosses distos dégueulasses. Voilà, donc je joue une note, mais ça me fait comme si j’avais toutes les cordes du guitariste. 

D’accord, dès le premier morceau, il y a ce gros son. Et en jetant une oreille attentive, on se rend compte que c’est du saxo.

C’est la spécificité du gros rock et du métal, il y a vraiment une façon de jouer de la batterie très particulière, que la musique a vraiment inventé, la double, le volume, des choses hyper technique, hyper rapide. Il y a la voix criée, qui n’existait pas avant. Il y a la guitare, la façon de jouer de la guitare, mais la distorsion, c’est aussi la base, une partie du métal, c’est au delà des instruments, c’est de la distorsion, la voix, c’est distordu, tout est distordu. C’est ma façon de construire tout ça.

Tu parlais, tout à l’heure de cette reprise de MORBID ANGEL, sortie cette année. Une vidéo illustre ce morceau et qui n’est pas sur l’album. Ce qu’on voit dans cette vidéo, c’est ça l’esprit de KILLING SPREE sur scène ?

C’est à peu près ça, oui. Après, cette vidéo qui est venue après le disque, c’est Guillaume de Klonosphere qui m’a dit que ce serait bien de faire une vidéo en live, pour montrer que le saxophone a ce son là. Qu’on comprenne ce qu’on écoute. Ce qui est une bonne idée. On avait aussi fait d’autres reprises, dont on va poster les liens. Une reprise de DEATH et une de MESHUGGAH qu’on avait fait, il y a quelques années et que j’avais sorti comme ça pendant le confinement parce que j’avais le temps de le mixer. Et il m’a dit que de faire des reprises comme ça permettrait de dire que c’est notre manière de faire du metal. Et ça permet de montrer comment on le joue. Mais c’est ce que ça donne sur scène. Alors après, comme c’est de la promo, et c’est un truc de 3 à 4 minutes, on a fait le morceau tel quel et il envoie. On sait bien que sur internet, moi y compris, si on n’accroche pas, on zappe 30 secondes après. Donc on a fait un truc compact. Après sur scène, il y a des passages plus calmes comme dans le milieu du disque par exemple. On peut couper tous les micros, faire un truc un peu sombre et ensuite ça explose de nouveau. L’idée est là.

Justement, sur scène, comment réagit votre public lors de vos prestations ? C’est un public qui se comporte comme dans un concert de métal ? Ou le public est plus en observation face à l’originalité de votre musique ?

Alors, un public de métal, pas encore assez, je pense. Parce que ce disque est plus métal, donc c’était cohérent de faire une promotion dans ce milieu-là. Même si j’ai encore des contacts avec des journalistes de jazz que je connais ou d’autres un peu plus spécialistes dans le rock progressif, qui ont l’oreille un peu plus attentive pour ça. Et en duo, on n’a pas encore beaucoup joué. Et lorsqu’on a joué, c’est dans des milieux rock prog en Allemagne par exemple. Où c’est des vieux « progeux », on va dire. On a joué dans un festival en plein après-midi, il y avait des gamins, des familles, avec un groupe de ska qui jouait après… Les gens étaient assez réceptifs. Et au début du trio, je me disais « je fais mon groupe méchant », et j’ai fini par être vexé parce que les gens adoraient, ils trouvaient ça super, mais ils étaient mort de rire, ça les faisait sourire, ça leur faisait plaisir et moi je me disais « mais non, c’est méchant… » (Rires). Il y avait un décalage, mais je trouve ça super car on ne sort pas d’un concert pour aller déprimer. Donc, ça les touche, mais d’une façon plutôt positive. Il y a des blasts, de la grosse disto et les gens ont le sourire. Donc, globalement, ceux qui restent, ça leur fait plaisir.

Alors si je donne ma propre définition de votre musique je dirais que c’est du métal progressif expérimental avec une ambiance indus et un esprit punk pour le côté « Do It Yourself » tu es d’accord avec ça ou tu définis votre musique différemment ?

Oui ça me va. Après les étiquettes c’est toujours à chacun de trouver ce qu’il lui plait ou pas. J’ai toujours des projets « le cul entre deux chaises », donc chacun pioche le truc qui lui plait. Alors indus, je n’aurais pas dit ça, mais effectivement il y a un truc froid dans les sons. La musique punk, ça me va bien pour l’esprit. Finalement dans ce qui me touche le plus en terme d’émotions, je suis plus dans le punk hardcore que dans le metal. Et puis, expérimental, forcément ça marche. Ce n’est pas un terme que j’aime dans la musique, mais tout le monde voit ce que ça veut dire et ça me va bien. C’est juste que je n’aime pas parce que il y a un côté expérimental, c’est-à-dire qu’on se permet d’essayer des choses. Et moi quand je vais faire un concert pour des gens, je veux que ce soit réussi. Je ne peux pas faire déplacer des gens juste pour essayer un truc. C’est le métier de musicien, c’est un vrai métier donc si je vous présente quelque chose, c’est qu’en fait pour moi c’est abouti. Mais je comprends très bien, j’utilise beaucoup ce mot. Peut-être pour le son indus la plupart du temps il y a le saxophone saturé qui est assez crade, assez vivant, assez punk. Mais de temps en temps et sur la scène il y en aura un petit peu aussi, ces moments où il y a de la voix ou un solo de saxophone qui est beaucoup plus acoustique et on entend des guitares derrière. Là c’est pareil, c’est la même machine mais je rentre pas le saxophone dedans. Je rentre un micro qui est dans la grosse caisse et qui lance des samples de guitares. Celles-là sont beaucoup plus froides parce que c’est un truc répété et c’est vrai que dans ces moments-là il y a un côté doom, indus qui peut coller aussi.

Tu en as parlé tout à l’heure, est-ce que le groupe est amené à évoluer dans le futur ou est-ce que tu gardes ce format de duo ? Comment imagines-tu l’évolution de KILLING SPREE ? 

Dans ma tête tout est fait (Rires). J’ai plein d’idées. Disons que cette forme est la plus aboutie et la plus simple. Parce que j’ai cette disto, on pourrait se dire qu’on va faire un concert d’une heure, totalement improvisé, parce qu’on se connaît bien avec le batteur. Il n’est pas bloqué. Je connais des metalleux qui jouent super bien, mais si tu leur demande d’improviser un break, il n’y a plus personne car c’est une musique très écrite et très complexe. Nous, on est très souples donc je peux improviser des riffs à la minute, car j’ai une idée. On se regarde et c’est bon. C’est là que c’est le plus abouti. Lorsqu’on était en trio avec le bassiste, c’était très bien aussi, mais dès qu’il y avait une impro, c’était un peu plus noise car on ne pouvait pas se mettre en accord sur tout ce qu’on jouait en même temps. Avec une disto, c’est pas du tout pareil que de jouer avec un piano ou une contrebasse. L’espace est rempli et ça devient tout de suite un bordel noise. Donc le duo, c’est la base, avec Grégoire à la batterie, il connaît tous les morceaux et on a évolué ensemble. Et puis, il y a moi, parce que j’aimerais quand même jouer dans mon groupe. (Rires)

Mais c’est vrai que quand j’étais jeune, je me disais que j’allais faire un super orchestre avec des hautbois… un truc impensable. Un jour j’aimerais bien inviter ou faire une création avec des chanteurs en voix criée. Et surtout des chanteuses, parce que les voix féminines criées me font plus peur que les voix hardcore. Voilà, j’ai des idées en tête et en ce moment, ce serait deux bassistes, deux batteurs, moi qui fait les guitares et une chanteuse, un chanteur. Un truc un peu « fat ». Un basse, batterie d’un côté, un basse, batterie de l’autre et puis des gens pour gueuler devant.

Pour la partie enregistrement, c’est Grégoire qui a fait l’enregistrement. Tu t’es occupé de la partie mix et mastering. C’est quelque chose d’important pour vous, que ça reste fait en interne pour mieux faire ressortir le son que vous voulez précisément ?

C’est un mélange entre la difficulté de déléguer et aussi l’habitude d’être autonome et de pouvoir faire ce que je veux exactement sans rappeler quelqu’un à deux heures du matin parce que j’ai une nouvelle idée. (Rires) Depuis très longtemps, j’ai fait beaucoup d’études de musique, mais le son, j’ai appris tout seul. Parce que comme dans beaucoup de groupes, t’as pas de thunes, t’apprends. Et quand tu sais le faire, c’est hyper dur de déléguer. Peut-être que pour des gros orchestres ou des trucs plus gros, il faut déléguer. Mais quand on est à deux… je vais chez Grégoire, lui même il enregistre, il mixe pour des gens. Il a sa batterie, c’est plus facile. Les montages, je les fais moi-même. Quand on sait le faire, ça va plus vite et ça permet d’aller plus loin.

Vous êtes signé chez Klonosphere, tu es membre du groupe KLONE. C’est toi qui as démarché Guillaume ou c’est lui qui a souhaité cette collaboration ?

C’est moi qui lui ai demandé. Je crois qu’il est venu nous voir au premier ou deuxième concert qu’on avait fait à Poitiers. Donc il connait bien, il écoute beaucoup de musique et puis il aime bien. Je lui ai demandé s’il était motivé pour faire la promo. Mais il ne savait pas ce qu’il pourrait faire. C’était il y a longtemps et la musique était plus hybride, plus acoustique. Et moi, j’étais plus dans le réseau jazz. Et là, je l’ai démarché pour celui-là parce que j’avais envie de faire un truc plus compact et les concerts qu’on avait fait en duo amenaient un truc plus métal. Il a écouté et je crois qu’il a été assez emballé. Il m’a dit « Ah, c’est bon, il y a les codes, tu es un vrai metalleux… ». (Rires) Il m’aurait dit non, je n’aurais pas été vexé. Mais comme on se connait bien, c’était l’occasion. Et puis je vois comment il gère la promo pour KLONE, pour d’autres groupes, c’est une bonne machine de guerre. Si la musique ne lui plait pas, il n’accepte pas.

Dans quelles conditions recommandes-tu l’écoute de cet album ?

Moi j’avoue que des fois je met du NAPALM DEATH très fort pour faire le ménage ou passer l’aspirateur chez moi. Ça peut être une idée. En tout cas, c’est hyper motivant. (Rires)… C’est vrai que je n’ai pas souvent penser à ça. On n’a plus trop l’habitude d’avoir une écoute religieuse, de mettre un disque, de se poser pour l’écouter. 

À titre perso, j’ai adoré l’écouter au casque, de nuit, posé. Ça marche plutôt bien.

Ouais au casque le soir, ouais… c’est un bon trip.

Quel est ton album culte ? 

Ça tourne, j’ai des phases et je ne peux pas dire qu’il y a un truc qui est indétrônable parce que c’est beaucoup de musique en même temps. Mon truc culte, c’est l’équilibre de la musique. Ces dernières années j’ai beaucoup écouté de musique baroque. Quand j’étais ado, j’ai beaucoup écouté « Dark Side Of The Moon ». Et quand je me demandais si j’aimais toujours la musique, c’est cet album que j’écoutais. Après, j’ai beaucoup écouté du MESHUGGAH, de la musique contemporaine et du ZAPPA. J’ai aussi écouté du jazz en étant ado. C’est plus des phases de boulimie mais il y a aussi des phases de silence. Des fois je vais écouter la radio, je vais mettre Skyrock pour voir ce qu’il se fait dans le rap. Je me dis ça c’est pourri, ça c’est intéressant. Mais c’est très difficile de définir un album culte.

Le dernier mot est pour toi.

Oh la la, quelle responsabilité. Il y a une phrase de ZAPPA qui est superbe, « Music is the best ». Pour moi, la musique c’est comme la religion, mais en mieux. C’est le genre de truc qui t’élève, la religion qui ne fera jamais de mal. Donc « Music is the best ».

PLUS D'INFORMATIONS

  • Artiste : KILLING SPREE
  • Album : Camouflage !
  • Label : Klonosphere/Season Of The Mist
  • Date de sortie : 13 septembre 2024