Alors que les fans de heavy metal à l’ancienne se rassemblent dans le Zénith de Paris, des impressions estivales nous viennent avant même d’entrer dans la salle mythique de La Villette. En effet, tous ces t-shirts de groupes mythiques et ce temps ensoleillé nous évoquent des concerts passés au soleil tous les ans en open air (d’ailleurs JUDAS PRIEST se produira dans un cadre équivalent le 23 juin prochain au Heavy Week-End à Nancy). Seulement ce soir, c’est en intérieur que le « Priest » se produit, avec un invité de taille : les légendes de SAXON nous font l’honneur d’ouvrir la soirée et complète un tableau 100 % heavy, 100 % metal et 100 % British ! Alors sans plus attendre, sortons le « Denim & Leather » et préparons nous à accueillir les « Metal Gods » !
Les tauliers de SAXON, récemment rejoints par Brian Tatler de DIAMOND HEAD, entrent sur scène en toute simplicité sur « Hell, Fire and Damnation », morceau titre de leur excellent nouvel album, largement apprécié des fans au vu de la réaction du public français. En effet, dès les premières notes, on sent qu’une bonne partie du public est là autant pour SAXON que pour JUDAS PRIEST, et les murs en tremblent déjà ! Dans un décor sobre présentant le logo du groupe mythique derrière un mur d’amplis frappés de l’aigle, symbole cher au groupe, les classiques arrivent à toute vitesse avec un « Motorcycle Man » qui vient en deuxième. Au niveau de la setlist, justement, on observe un beau mélange entre vintage et moderne, revisitant autant ‘Strong Arm Of The Law’ que ‘Hell, Fire And Damnation’, ou encore ‘Denim And Leather’. On aura donc également le droit de découvrir en live le génial et très adapté à Paris « Madame Guillotine » (dont on parlait avec Biff et Brian dans le numéro 17 de Vecteur Magazine, à lire par ici) et le mystérieux « There’s Something In Roswell », avant un « Heavy Metal Thunder » bien senti. À l’issue de ce dernier, Biff Byford nous laisse un choix : « Strong Arm Of The Law », « Crusader » ou « Dallas 1 PM », ce à quoi le public aura répondu « les trois » ! Un moment ludique satisfaisant clairement le public du Zénith, avant une apothéose de classiques ! « Denim and Leather », « Wheels of Steel » et « Princess of the Night » seront sans grande surprise le bouquet final d’un feu d’artifice loin de s’éteindre. SAXON sont en forme, et le montrent avec classe. Reste à voir le fameux concert « Castles and Eagles » au HELLFEST cet été. On a très hâte au vu de cette performance !
Hell, Fire and Damnation
Motorcycle Man
Sacrifice
There’s Something In Roswell
And The Bands Played On
Madame Guillotine
Heavy Metal Thunder
Strong Arm of the Law
Crusader
Dallas 1 PM
Denim and Leather
Wheels of Steel
Princess of the Night
Dire que les Metal Gods de JUDAS PRIEST sont très attendus serait un euphémisme. À peine quelques jours après la sortie de leur ‘Invincible Shield’, 19e album studio des Anglais, la bande revient secouer quelques têtes et déclencher quelques « Panic Attack ». C’est d’ailleurs sur ce dernier que JUDAS PRIEST surgissent de derrière un backdrop, en formation serrée pour mieux asséner des riffs assassins pendant plus d’une heure et demie ! Pas de place au hasard, 19 albums à résumer en un set, c’est un véritable casse-tête mais aussi une mine de hits ! Et c’est un enchaînement de classiques absolus qui attend les légions de fans qui lancent déjà les premiers pogos : « You’ve Got Another Thing Comin' », « Rapid Fire » et le légendaire « Breaking The Law » nous mettent presque KO tant l’enchaînement est fluide. Rob Halford profitera d’ailleurs de « Breaking The Law » pour venir faire la petite danse traditionnelle aux concerts du groupe, faisant oublier son âge (72 ans quand même) !
Niveau décors, c’est beaucoup moins minimaliste que SAXON, sans pour autant contraindre plus que ça les musiciens à des déplacements trop répétés. On note par exemple un beau travail des écrans qui nous fait presque croire à de la pyrotechnie, ainsi que l’énorme trident lumineux au-dessus du groupe, qui se déplace au cours des morceaux pour mieux mettre en valeur les différents tableaux proposés. On enchaînera donc entre les éclairs de « Lightning Strike », les extraits du film Nosferatu sur « Love Bites » ou les flammes de l’enfer sur « Devil’s Child ».
Pour ce qui est de la performance, si Ian Hill reste un peu en retrait, les guitaristes de génie Andy Sneap et Richie Faulkner régalent les spectateurs par leurs mimiques et leurs poses sur les bords de scène, tandis que Rob Halford, parfois un peu en retrait, assure avant tout la performance vocale la plus irréprochable possible. Et quelle performance ! Il suffit de le constater sur le final de « Invincible Shield » : les cordes vocales de Rob Halford ont de beaux jours devant elles, n’en déplaise à ceux qui le verraient sur le déclin ! Et que dire de cette performance toujours aussi incroyable du classique « Painkiller » ?
JUDAS PRIEST se retirent de scène après LE morceau que le public voulait voir, mais à peine sortis, on reconnait les notes familières de « The Hellion », l’intro du classique ‘Screaming For Vengeance’, se déversant dans le génial « Electric Eye » qui nous présente sur l’écran un oeil omniscient nous observant, alors que la chaleur continue de monter dans la foule, plus que mûre pour un « Hell Bent For Leather », sur lequel Rob Halford arriver comme à son habitude en moto, cravache entre les dents. Ces deux classiques ne seront cependant pas l’événement dont tout le monde parlera le lendemain, car JUDAS PRIEST nous ont gardé une dernière surprise pour clore le set : le guitariste Glenn Tipton a surmonté sa maladie de Parkinson et vient saluer le public français avec un premier morceau adapté à sa légende : « Metal Gods ». Car le guitariste, sobre sur scène, prend le contrôle du Zénith à lui seul, par sa présence et sa précision à la guitare, et c’est tout sourire que chaque fan de heavy metal présent ce soir-là l’écoutera entonner « Living After Midnight » avec ses camarades pour un dernier tableau d’une soirée de légende.
JUDAS PRIEST ont une nouvelle fois mis le feu au Zénith, et l’écran ne ment pas : « The Priest will be back ». Rendez-vous cet été à Nancy au Heavy Week-End pour la suite !
Panic Attack
You’ve Got Another Thing Comin’
Rapid Fire
Breaking The Law
Lightning Strike
Love Bites
Devil’s Child
Saints In Hell
Crown Of Horns
Turbo Lover
Invincible Shield
Victim Of Changes
The Green Manalishi (With The Two Prong Crown)
Painkiller
Electric Eye
Hell Bent For Leather
Metal Gods (avec Glenn Tipton)
Living After Midnight (avec Glenn Tipton)