La scène Metalcore à encore beaucoup à donner, et c’est le groupe français JIRO qui nous le prouve. J’ai eu le plaisir de pouvoir échanger avec FLORIAN (guitare), ROMAIN (chant) & JONATHAN (guitare) à propos de leur deuxième EP, ELEVATE SPIRIT.
Ils font également partie du line up du Charitable Metal Fest, le 21 Décembre prochain, au Petit Bain, à Paris.
Interview de JIRO par Cidàlia Païs
Photo : Guillaume Sonnet
Ça va dépendre des idées de chacun.
clip : Aurélien Mariat
Voilà porteur d’espoir, Last You Remain, le premier single, avec cette touche industrielle..
Flo : La touche indu, par rapport au premier riff de la chanson quand ça rentre alors c’est assez particulier parce qu’on est pas forcément inspiré plus que ça par le métal indus mais c’est vrai qu’on a eu plusieurs fois la remarque. On avait plutôt dans la tête tout ce qui est un peu metalcore à l’anglaise, et comme le titre est très scandé et très saccadé bah ça provoque des émotions différentes chez les gens.
JO : Content qu’elle soit sur cette EP parce que c’est une chanson que j’ai composée, alors pas la version qu’il y a aujourd’hui mais les idées principales que j’ai composées il y a très longtemps en fait, il y a peut-être cinq ans et je disais aux gars à l’époque quand on avait nos anciens projets il y a un truc à faire avec cette chanson et tout le monde était assez d’accord mais en fait il se passe rien quoi et du coup je relançais souvent et en fait là je crois qu’il fallait attendre la bonne pour qu’elle puisse s’intégrer dans le cadre d’un projet. C’est une chanson qui me tient vraiment à cœur pour la petite histoire.
Kairos, c’est un terme que je ne connaissais pas jusqu’à ce que j’écrive cette chanson. À la base, je l’avais pensé comme une chanson instrumentale. Mais toute chanson instrumentale a quand même besoin d’un titre. Et ce thème-là m’avait parlé. Pour l’anecdote, j’ai découvert la définition de ce terme dans une vidéo que j’ai vue juste avant le Covid.
Je ne veux pas rentrer dans la politique, et c’est juste pour donner le contexte. Un jour, Emmanuel Macron est allé dans un hôpital, cela s’est passé avant le Covid, et en parlant à un des médecins, celui-ci lui dit “ vous savez moi, monsieur le président, je crois au kairos.”
Je me suis dit, ‘tiens, qu’est-ce que c’est le Kairos ?’
En fait, c’est une notion grecque. Plutôt un dieu grec, qui ensuite a été dérivé dans une notion, un principe on va dire, qui est en fait la science du timing. C’est un concept qui veut qu’il y ait un moment où le timing est optimal pour prendre une décision. Et donc ce médecin expliquait à Emmanuel Macron qu’il croyait dans le Kairos, et que là, c’était le moment d’agir pour les hôpitaux. Un an après, c’était le Covid et on a bien vu qu’il y avait énormément de problèmes dans l’hôpital public…
Fin de parenthèse.
C’est une notion qui m’a énormément parlé et que j’ai réussi à transposer sur plein de choses du quotidien, que ce soit en amour, dans le travail, dans plein de choses.
Il a fallu attendre plusieurs années qu’on réunisse toutes les forces notamment celle de Romain aussi pour pouvoir donner vie vraiment à cette chanson, lui donner un texte aussi donc lui donner vraiment un sens et qu’on ait aujourd’hui aussi fait un peu nos gammes pour proposer vraiment à cette chanson qu’elle puisse exploiter son plein potentiel.
Elle a évidemment été beaucoup modifiée par rapport à la version de base que j’ai faite au début mais voilà c’était effectivement une chanson qui me tient vraiment à cœur.
Vous avez eu la Warm-up du Charitable Fest au Dr Feelgood hier, mais comment est-ce que vous avez intégré ce projet ?
JO : C’est passé par moi en fait avec Ben, on se connaît parce que Ben organise des concerts sur Paris et moi en fait il se trouve que mon métier c’est de faire de la tournée en fait, je fais tourner des groupes dont Jiro, qui est un groupe du roster de ma boîte de prod et donc du coup j’avais déjà rencontré Ben pour différents projets et en fait voilà, il a tout simplement parlé de cette envie de faire un concert, et il travaille aussi avec une assistante, Chloé, que je pense qu’elle a passé un bon moment en live avec Ashen, Parallyx et Jiro, c’était en mai dernier, et du coup elle nous a proposé à la foulée de participer à cet événement, en nous sensibilisant aussi sur le message caritatif.
Donc ouais, pour nous c’était optimal, parce que je lui ai dit, écoute, on sort l’EP un mois avant, c’est parfait.
Comment vous vivez la sortie de l’EP ?
JO : Il y a une décontraction. Pour ma part, je me suis exercé une pression vraiment avant l’EP, c’est-à-dire que je voulais vraiment que nous travaillions sur cet EP dans de bonnes conditions, que nous ayons du temps, un budget, et que nous puissions collaborer avec des personnes compétentes. À ce sujet, je me suis mis une petite pression, mais comme tout cela a été respecté, c’est désormais réellement un plaisir. Il va se passer ce qui doit se passer, et je pense que nous sommes très fiers de cet EP, et en fait, nous sommes un groupe de copains et, comme le disait Romain, on à déjà un œil sur la suite. Ce n’est pas parce que nous voulons être productifs à tout prix. Je pense que nous sommes sur un terrain fertile et qu’il va se passer des choses parce que nous avons bien travaillé. Cela trouvera son public ou pas, mais il se passera des choses. Donc là, c’est vraiment de la décontraction totale, c’est uniquement du plaisir.
Flo : Je suis d’accord avec eux. Et puis, comme le disait Romain, ça fait quand même longtemps qu’on est dans le milieu par rapport à d’autres projets, donc nous avons un peu les pieds sur terre pour nous dire : ‘Vienne qui pourra’, nous savons que nous faisons les choses correctement, enfin, que nous essayons au maximum de les faire correctement.
Et puis voilà, je ne ressens pas de pression concernant l’EP. Je suis confiant, je sais que nous avons travaillé autant que possible et que nous avons donné notre maximum. Nous espérons donc que les gens l’écoutent. Cependant, nous ne nous mettons pas la pression quant à un objectif à atteindre absolument. Nous faisons notre chemin. De plus, nous cherchons à multiplier les concerts, car nous kiffons jouer de la musique en live, c’est toute notre vie.