C’est sous la voûte en forme de colonne vertébrale de la partie VIP du Hellfest que j’ai pu échanger avec Cyrille (Chant et basse) et Stéphane (Guitariste) de CHARCOAL, à l’occasion de leur participation au Off by Leclerc Clisson quelques jours auparavant.
Carole: Alors, ça fait quoi d’avoir retourné le Off ?
Cyrille: On a fait le rock !! Le hard rock sur le Off, c’était fou !
Stephane: C’était super, il faisait chaud, il y avait plein de monde, et puis c’est un vrai festival dans le festival, tu découvres plein de trucs. T’avais des gens qui chantaient, qui bougeaient les bras, même au fond devant le Leclerc. Magnifique ! Et puis c’était un vrai challenge pour nous, parce que t’es à la demi-heure, pour faire un truc un peu différent, on a mis les ballons, les cotillons… histoire que les gens aient un vrai show de Charcoal mais en version un peu réduite. On a Nico de LOCOMUERTE qui est un copain et qui est venu faire le show avec nous à un moment.
Carole: Qui dit contrainte de temps dit forcément remaniement du set, comment avez-vous choisi les morceaux ?
Cyrille: Notre EP ‘Rocks’ est sorti le 3 Mai, donc on a choisi tout simplement de le mettre en avant, sachant qu’on joue déjà des titres du prochain album dans nos sets. Là, on a mis en avant ‘Rocks’, puisqu’un EP 6 titres de 23 minutes, agrémenté d’un titre nouveau et 5 minutes de « One night of rock’n’roll », ça faisait la demi-heure.
Stéphane: Je voudrais préciser qu’on a souhaité aussi démarrer le set différemment, puisque d’habitude nous ouvrons toujours sur le même titre, « Rocky road to London », mais on a pensé aux gens qui nous avaient déjà vus, et qui sont venus exprès un jour plus tôt, alors on s’est dit qu’il fallait essayer de surprendre.
Cyrille: Et du coup on a décidé de commencer le show sur le titre qui ouvre l’EP, « Summer shine », qui est catchy, groovy et qui permet d’entrer directement dans notre univers.
Carole: En parlant d’univers, j’ai vu que vous qualifiez votre musique de « sleaze rock », pourquoi cette étiquette et pourquoi la mettre en avant ?
Stéphane: Nos grandes inspirations ne sont pas du tout dans le heavy metal, mais plutôt tout le hard rock, le glam rock, de la fin des années 80 / début des années 90, je suis par exemple un grand de FASTER PUSSYCAT, et de l’autre côté on est très ACDC, MOTÖRHEAD, et on est également super fans des groupes issus de la scène suédoise, comme les BACKYARD BABIES, HELLACOPTERS, HARDCORE SUPERSTAR, tous ces trucs là qui ont donné une jeunesse à ce style qu’on assimile comme sleaze, et du coup on a mis ce terme dans le descriptif en plus du hard rock.
Carole: Et c’est clair qu’à l’écoute, on est vraiment sur la route du rock’n’roll.
Stéphane: Exactement ! Et si on devait dire aujourd’hui, t’es entre KISS et MOTÖRHEAD, et je ne sais comment on est arrivés à faire pour autant quelque chose de digeste et d’homogène, et qui peut parler à tous ces publics, tellement on a réussi à digérer toutes ces influences. On arrive à les recracher avec un petit truc en plus.
Cyrille: Je te coupe mon frérot, parce que je voudrais expliquer que quand on a démarré le groupe, Steph et moi, on a posé toutes nos influences sur un papier. Il faut savoir qu’auparavant on jouait dans un groupe de punk rock californien, et quand on a arrêté le projet pour des soucis organisationnels, on s’est dit qu’on est amis et qu’on ne pouvait pas arrêter de jouer ensemble comme ça. Du coup, sur la table de son salon, on a dressé la liste de nos groupes phares, de nos titres phares, pour essayer de définir notre ADN. On a réalisé qu’on écoute vraiment la même chose, et on s’est dit « Let’s do this » et voilà !
Carole: Ce que j’ai apprécié à l’écoute de votre musique, c’est qu’autant je ne suis pas fan du genre à la base, autant je trouve que vous l’avez modernisé et du coup ça m’a parlé. Je me voyais l’écouter à fond, dans la voiture, en mode « road trip » !
Cyrille: Alors ce son là, très moderne, on le doit à celui que j’appelle mon chaman, Jérôme Paté, qui a donné cette patte, ce grain à la fois très old school et moderne en même temps.
Stéphane: Jérôme est régisseur son à l’Empreinte de Savigny, il fait partie de plusieurs groupes, il a enregistré plein de trucs, et je suis en totale confiance avec lui. On a beaucoup discuté ensemble, et le parti pris a été de suite trouvé. On hésitait même dans le choix du matériel, côté guitaristes, en se demandant si on passait au numérique par exemple. Et puis on a décidé d’investir dans des têtes d’ampli Mesa Boogie d’occasion, lui est parti sur un Marshall spécifique, et on a travaillé le son. Après j’adore MAMMOTH, j’adore BAD SITUATION, mais c’est pas nous, là on arrive sur un truc encore plus moderne, trop pour ce qu’on fait. Du coup c’est un juste milieu qu’il a fallu trouver, on a bossé, ça le fait, et je suis content ! Et là tu vois, on n’a pas pu venir avec notre ingé son, mais on a fait un petit réglage aux balances, et on arrive à avoir un son de plateau cohérent et on va continuer à avancer dans ce truc là…
Cyrille: …qui rend service au disque.
Carole: Vous m’avez parlé de sons du futur album, l’EP étant sorti en Mai, on est sur quel agenda ?
Stéphane: Au mois d’Août normalement on va « maquetter » huit titres, on va tourner le deuxième clip, j’espère qu’on sera en mesure de monter le troisième. Derrière ça, on enregistre en Septembre un single de Noël, on hésite pour le titre entre « Merry Fucking Christmas » et « Merry Rocking Christmas »…
Cyrille: Qu’est-ce que tu en penses ?
Carole: Vous pouvez tout mettre et faire « Merry Fucking Rocking Christmas » (rires).
Stéphane: Voilà ça va être très intelligent et tu sais quoi, on va faire ça. Merci beaucoup (rires).
Donc on fait ça en Septembre pour le sortir au 1er Décembre.
Ensuite on devrait faire le Fernando Rock Show pour une émission de télé spécial Noël, et puis ensuite on prévoit nos premiers singles du prochain disque. On a la matière pour sortir l’album à l’automne 2025. Enfin, on a de belles dates comme le Fertois Metal Fest, où on joue juste avant Princesses Leya. C’est un chouette fest, dans un lieu magnifique, avec une super équipe. Le 30 Novembre, on fait jouer des groupes qui ont un peu moins de visibilité que nous, donc on leur organise un premier festival avec la CHARCOAL Armada.
Bref, on travaille déjà sur 2025 et on peut nous contacter pour ça. On se laisse 5 ans pour voir si notre travail nous emmène loin, on est conscients de la chance qu’on a d’être des amis, une vraie famille.
Cyrille: Le projet est parti de nous deux, mais aujourd’hui, c’est important de souligner qu’on est quatre amis.
Crédits photos : DWIDOU PHOTOGRAPHY