Vecteur Magazine

HELLFEST 2024 - BIENVENUE A INFERNOPOLIS

SAMEDI 29/06/2024

Que serait le Hellfest sans une apparition de la pluie ? C’est ce samedi matin que l’ambiance humide s’installe, ce qui est loin de nous décourager…

Suivez les récits de Tom BINET, Carole CERDAN et Valentin POCHART, agrémentés des photos d’Emma RIBAL et Didier RIVET.

EIHWAR

S’il est probable que la foule amassée sous la Temple cherchait en partie à s’abriter des ondées soutenues, je pense que ce set a littéralement cueilli la plupart des curieux, et on peut parler de triomphe de ce groupe français. Leur “viking war trance”, mélangeant comme son nom l’indique des rythmes trance et des mélodies nordiques, a su apporter une belle originalité à l’affiche. On remarque d’abord Asrunn, au chant et au tambourin, vêtue de fausses peaux de bêtes et d’un couvre-chef ressemblant à un crâne de loup, animée d’une énergie féline, et qui nous éblouit par son chant pur. Son acolyte, Mark, aux allures de chevalier sombre, officie en second plan, et complète son intervention sur plusieurs instruments par des chants gutturaux à l’effet le plus bestial. Les titres s’enchaînent, le public se prend au jeu, reprenant les chœurs dans un esprit résolument bon enfant. Je repars enchantée, entre “Fenrir” et le désormais renommé “Berserkr”.

KONVENT

BLOCKHEADS

Ayant rapidement glissé de la Temple vers l’Altar à l’issue du set d’EIHWAR, me voilà postée tout devant pour les premières notes du set de BLOCKHEADS. Les Lorrains, fiers représentants du style grindcore depuis trente ans, se sont donnés pour mission d’offrir un réveil tonique aux festivaliers ! Et dès le morceau d’ouverture, “Face Yourself, Make Up Your Mind”, le chanteur exige un circle pit, et la machine est lancée. Les morceaux sont plutôt courts, évidemment intenses, et le set passe rapidement, en mode “bête et méchant” même si les thématiques sont clairement revendicatives. Baston !

ALIEN WEAPONRY

Les kiwis d’ALIEN WEAPONRY sont devenus des habitués du Hellfest, et pour ma part, c’est la troisième fois que je les vois jouer (en comptant leur première partie sur la tournée de GOJIRA il y a deux ans), sans jamais m’en lasser. Ils envahissent la Mainstage 1 avec un Haka qu’ils nous offrent comme toujours, instruments en main (baguettes pour le batteur), dans la plus pure tradition Maorie chère à leur Nouvelle-Zélande natale. Le public est clairement acquis à la cause du groupe : la clameur est unanime dès le morceau d’ouverture, le déjà culte “Raupatu” et le wall of death en clôture de leur passage sur le très attendu “Kai Tangata” ne laisse aucun doute. Le groupe est totalement adopté, et je note qu’ils ont maintenant une belle assurance, leur permettant une plus grande présence scénique, plus d’interactions avec le public, pour une énergie électrisante. Ils sont les premiers reconnaissants de ce moment de partage, nous exprimant au micro leur gratitude, et la joie de revenir jouer à Clisson.

THE DEAD KRAZUKIES

UUHAI

ANVIL

HRAFNGRIMR

SANGUISUGABOGG

Si je vous dis “logo tellement illisible que ça en devient absurde”, vous visualiserez peut-être le blason des Américains de SANGUISUGABOGG. Et ceux-là, vraiment, je les attendais avec impatience, afin d’évaluer leur capacité à retourner un public. Autant vous dire que j’ai été servie, postée à la barrière tout devant sous l’Altar remplie en ce début d’après midi. Avant même la première note, j’ai pu bénéficier de l’humour généreux du staff du groupe, qui nous a lancé des canettes de Redbull qu’il a gentiment extraites du frigo mis à disposition des musiciens sur scène. Voulait-il déjà nous faire passer le message que notre réserve d’énergie allait en prendre un coup ?
Mais si le death metal du groupe est une bande son idéale pour une bagarre générale, nous avons d’abord commencé par une séquence émotion que les metalleux savent si bien s’offrir: des centaines (milliers ?) de festivaliers ont entonné un “happy birthday to you” déclenché par le chanteur du groupe qui nous annonce d’emblée que c’est l’anniversaire de Cody, le batteur.
Trêve de douceur, il est l’heure des circle pits et de l’autoroute du slam, avec des festivaliers qui vont passer au dessus de nos têtes sans discontinuer, mettant les challengers à rude épreuve, jusqu’au dernier morceau du set, l’emblématique “Dead as Shit”. Devin, au micro, n’aura de cesse de ponctuer ce set dantesque de commentaires à l’humour désopilant (“Le morceau suivant parle de cadavres, parce que j’aime ça”), tout en nous disant à quel point ce jour est un rêve éveillé pour lui qui avait toujours suivi le Hellfest depuis sa télé dans l’Ohio. En cadeau, SANGUISUGABOGG nous offrent leur tout dernier titre “Permanently Fucked”. Thanks guys !!
Je croiserai le lendemain un papa et son fils à qui j’avais conseillé de ne pas rater ce set, ils en seront totalement reconnaissants… deux fans de plus !

BLACK STONE CHERRY

THE CASUALTIES

BRUTUS

Si, pendant un temps, les Belges de BRUTUS pouvaient sembler comme une valeur montante de la scène underground, ‘Unison Life’ a visiblement changé les choses au vu du nombre de personnes présentes devant la Valley en ce début de soirée ! Noir de monde, le petit espace dédié au stoner, au post et à ses dérivés semble même minuscule devant la ferveur des fans de BRUTUS (et les files d’attente des stands de nourriture). Profitant d’un mouvement de foule, on arrive à se faufiler derrière la tour de son et on ouvre grand les oreilles : il est temps d’écouter la voix envoûtante de Stefanie Mannaerts. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on aime ce qu’on entend ! Entre mélodie efficace et vulnérabilité totale, la musique de BRUTUS fait une nouvelle fois ses preuves, et on en vient à regretter que le concert ne soit pas sur les Mainstages, car au moins on aurait pu y voir quelque chose. Un magnifique moment qui aurait mérité de se dérouler dans un espace plus grand, montrant peut-être les limites de cette version de la Valley.

MAMMOTH WVH

YNGWIE MALMSTEEN

C’est un véritable séisme qui attend la plaine de Clisson : après plus de dix-neuf ans d’absence en France, la légende de la guitare YNGWIE MALMSTEEN est de retour ! Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il fait le show. Avec une attitude inimitable, le shredder en chef n’a pas amené de pyrotechnie, car les feux d’artifices sortant de sa guitare se suffisent à eux-mêmes. Le virtuose a clairement soufflé le public par sa tempête de notes néo-classiques, reprenant d’ailleurs la « Badinerie » de BEETHOVEN. Une fois passée la surprise, on comprend cependant un peu mieux les critiques le visant régulièrement en ligne : il est bon, il le sait, et il le montre ! YNGWIE MALMSTEEN ne semble effectivement pas s’embarrasser de fausse modestie, ce qui aura agacé une petite partie du public nous entourant, mais au bout d’une heure de soli, on se dit une chose : « je l’ai vu, il m’a
agréablement surpris, et c’était plutôt cool ». Pari réussi, en espérant ne pas attendre 19 ans avant son prochain passage !

EXTREME

ACCEPT

Quoi de mieux qu’une fin d’après-midi au Hellfest devant les Mainstages pour assister au show de légendes historiques du heavy metal ? Pas grand chose, on vous l’accorde. Voici précisément le menu que nous a offert le groupe allemand, venu afficher plus d’un demi-siècle de carrière aux yeux des festivaliers. Côté setlist, un grand détour par les années 1980 avec au passage l’éternel “Fast as a Shark”, mais également une intro bien ancrée en 2024 avec deux morceaux du dernier album, ‘Humanoid’. Malgré le poids des années, Wolf Hoffmann, Peter Baltes et toute la bande sont toujours aussi efficaces en live !

CHELSEA WOLFE

C’est sous une pluie battante que l’envoûtante CHELSEA WOLFE investit la scène. Par ses atmosphères puissantes mais aériennes, la chanteuse a rassemblé une belle foule devant la Valley, et c’est donc en fermant de temps en temps les yeux qu’on se laisse emporter par son univers. Forte du succès de ‘She Reaches Out to She Reaches Out to She’, son dernier album en date (dont elle nous présentera pas moins de 5 titres sur les 12 joués), le show de la chanteuse sera sublimé par des lumières parfaitement adaptées au style, nous permettant d’être emportés dans un concert dont on peinera à séparer les morceaux tant l’atmosphère l’emporte sur la musique. Mention spéciale cependant au génial “House Of Self-Undoing”, mon coup de cœur de l’album et peut-être le morceau le plus atypique du set, présenté parfaitement et qui aura su charmer un public calme mais ouvert et à l’écoute, et qui acclamera longtemps CHELSEA WOLFE avant son départ de scène. Une vraie réussite.

KATAKLYSM

Quand je reviens sous l’Altar en ce début de soirée, j’aborde le set de KATAKLYSM comme la visite d’un monument, curieuse de vérifier si la réputation du groupe québécois de death metal sera à la hauteur de mon expérience. Pas de suspense supplémentaire, c’est oui ! Après une ouverture très cinématographique avec une annonce en voix off, nous comprenons direct que nous allons figurer dans un film d’action très musclé, alors que le premier titre retentit et que sa mosh part lance le premier circle pit. Je suis cueillie par la rapidité quasi frénétique de la batterie, et tout le set me happe, en alternant sans cesse entre vitesse incroyable d’exécution, et lourdeur totale.
Ce set permet en plus de constater une belle cohésion entre le groupe et son public, alors que Maurizio nous explique que tout leur matériel ainsi que leur backdrop ont été perdus à Paris, mais que cela n’a pas entamé leur joie d’être là à Clisson. Nous profitons de quelques interactions sympathiques: “ça va bien ??”, “merci beaucoup les amis”, “vous êtes des malades”, qui nous rappellent nos liens de parenté éloignée. Nous serons d’ailleurs mis au défi de hurler un énorme “tabarnak”, avant que le groupe n’appelle à faire un test sous pression grandeur réelle des challengers, ce qui déclenche sans attendre un envol de nombreux slammeurs. En bref, KATAKLYSM ont fait rentrer sous l’Altar l’orage qui s’abattait déjà en dehors.

MASS HYSTERIA

On ne présente plus MASS HYSTERIA, représentant majeur du metal en France. Cinq ans après un show qui avait déjà marqué les esprits en 2019, les trublions sont de retour pour enflammer le Hellfest ! Un retour bienvenu pour offrir une bouffée d’oxygène aussi salvatrice que revendicatrice dans un contexte aussi trouble. Toujours aussi tenaces, Mouss Kelai et ses potes s’offrent un magnifique moment de partage avec le public, alors que pour la première fois de la journée, les heureux conviés dans le snake pit prévu pour METALLICA peuvent profiter du spectacle depuis un spot privilégié. « C’est plus que du metal », hurle le chef de meute en guise de conclusion devant une foule qui en aurait bien repris une dose malgré le retour de la pluie. Heureusement, ce n’est qu’un au revoir. Et à la prochaine, pour faire à nouveau vibrer Clisson !
Ce set est un excellent condensé de la carrière des Français, tant il propose des morceaux immanquables de leur discographie, entre “Chiens de la casse” ou “Positif à bloc” et bien sûr “L’enfer des dieux”. Pour autant, c’est aussi l’occasion de découvrir les tous nouveaux morceaux des furieux, avec “Tenace” et le très poétique “L’émotif impérieux”, sur lequel Mouss nous invite à taper nos mains au rythme de nos cœurs.
Même si on pourrait croire les membres de MASS HYSTERIA totalement blasés d’être sur cette Mainstage 1 tant ils tournent, c’est en totale gratitude qu’ils nous font part de leur joie d’être en terres clissonnaises pour la 3eme fois sur scène, mais aussi pour de nombreuses éditions en tant que festivaliers. A noter que leur morceau “L’enfer des dieux” a été dédicacé aux “victimes du Bataclan, de Nice, Strasbourg et de Palestine”.

BRUCE DICKINSON

Encore une légende sur la Mainstage 2 ! Et pour une fois, ce n’est pas avec IRON MAIDEN que Bruce Dickinson vient enflammer rock city. Malgré une foule clairsemée par une pluie de nouveau battante, le bonhomme est venu pour démontrer qu’il sait parfaitement piloter un show de grande qualité. Après Invaders en guise d’intro (oui, il faut bien une dose de Maiden quand même), « Bruce Bruce » nous offre un bel aperçu de son dernier album solo, ‘The Mandrake Project’, avec trois morceaux au cœur de sa setlist avant, chose assez rare pour être soulignée, un solo de batterie du plus bel effet avant l’emballage final. Même le ciel est conquis, convaincu de calmer ses ardeurs contre de pauvres festivaliers rincés mais heureux. Merci, M. Dickinson.

MR BUNGLE

Au tour d’un des groupes les plus attendus du week-end de prendre son tour sous la pluie qui ne s’améliore pas. La bande de Mike Patton investit donc la Valley avec pour mission de mettre le feu sous les trombes d’eau qui s’abattent devant la scène. Challenge accepté ! La bande, formée par Scott Ian, Trevor Dunn, Dave Lombardo, Trey Spruance et bien entendu Mike Patton, enchaîne les titres de son dernier (et premier, oui c’est compliqué) album, ‘The Wrath Of The Easter Bunny’, tout en jouant des petites reprises par ci par là (une version de “All By Myself” renommée “Go Fuck Yourself” finira le show par exemple). Tout s’enchaîne parfaitement, entrecoupé de petites interventions du maître de cérémonie, mais MR BUNGLE nous a également prévu quelques surprises ! En effet, sur une reprise de “Loss Of Control” de VAN HALEN, c’est carrément Wolfgang Van Halen qui vient jouer avec la bande, tandis que “Territory” de SEPULTURA sera interprété avec Andreas Kisser, guitariste historique de ces derniers. Quelque part, une atmosphère d’exclusivité se dégage de ce show, et c’est avec un public qui lui rend au centuple son énergie malgré la pluie que MR BUNGLE termine son set. C’est donc devant un parterre de fans comblés ayant préféré louper le début du set de METALLICA que les californiens déclenchent une pluie de médiators et d’applaudissements. MR BUNGLE nous a offert moment rare et généreux, qui rentrera certainement dans les mémoires comme l’un des meilleurs concerts du Hellfest 2024 !

NILE

Quand on est un groupe de brutal death metal américain, quoi de plus logique que de teinter sa musique et ses textes d’influences égyptiennes ? Blague à part, l’avantage de ce parti pris atypique, c’est que NILE s’est construit depuis 1993 une discographie unique et riche. C’est donc sous l’Altar en cet horaire de prime time que je me trouve avec l’envie d’en découdre. A noter que Karl Sanders, leader charismatique du groupe, n’a pas pu faire le voyage pour raisons de santé. C’est donc une configuration en power trio que je vois jouer ce soir, avec George Kollias à la batterie, alors que Zack Jeter (guitare) et Dan Vadim Von (basse) se partagent le chant. Si le set est peut être de ce fait plus limité en intéractions, il n’empêche qu’il illustre ce qui fait la renommée du groupe: des ambiances grandioses comme descendues des pharaons d’Egypte, une technicité incroyable pour des morceaux dont la lourdeur et les structures parfois un peu répétitives à la longue sont soudain enrichis de solos dantesques. Une recette redoutable en somme.

METALLICA

En 2022, j’ai assisté au set événement des ambassadeurs du thrash metal américain. Ces membres du Big Four (avec Megadeth, Anthrax et Slayer, s’il fallait le rappeler) avaient donné un show mémorable sur une scène à la configuration dédiée. C’est à nouveau une configuration similaire qui s’offre à nous, avec le groupe avancé dans la foule (mais personnellement, je serai en retrait, devant les écrans géants). Je me demande comment le groupe va arriver à varier sa prestation par rapport à deux ans en arrière, en dehors de l’ajout de titres issus du nouvel album ‘72 seasons’. Si l’entrée du groupe se fait comme d’habitude sur “The ecstasy of gold”,que les tubes sont toujours là (“Enter sandman”, “Nothing Else Matters”, “For whom the bell tolls”…), l’ajout de titres récents comme “Lux Aeterna” ou “72 seasons” évite un sentiment de redite pour ceux comme moi qui avaient assisté à l’édition 2022. Pour autant, on ne va pas se mentir, la prestation de ce soir ne sera pas la plus brillante du groupe. Que Robert Trujillo s’amuse de manière bon enfant à rendre hommage à la patrie de sa femme avec une interprétation plutôt marrante de “L’Aventurier” d’Indochine fera grincer quelques dents, mais le moment critique interviendra au moment de “Master of Puppets” au cours duquel la mésentente manifeste entre les guitares nuira au solo mondialement connu de tous les metalleux (et plus récemment des moldus et du reste du monde à travers la série “Stranger things”). On a tous des hauts et des bas, et si le set que j’avais vu en 2022 était à classer dans les hauts, je mettrais celui de 2024 dans les bas. A noter que quelques jours plus tard, le groupe se produisait à Barcelone, et mes amis sur place ont été subjugués. Peut-être que le groupe a revu la copie entre-temps, prenant à cœur de ne pas décevoir.

THE INTERRUPTERS

SUICIDAL TENDENCIES

Un concert de SUICIDAL TENDENCIES au Hellfest, c’est l’assurance d’un bon moment à chaque fois. Le groupe, habitué des lieux depuis 2009, ramène à chaque fois avec lui une dose de bonne humeur bienvenue, sans surprendre son public qui l’ attend toujours avec
autant de plaisir. Cependant, cette fois-ci, c’est avec son nouveau batteur Jay Weinberg (anciennement de SLIPKNOT) que la bande de Mike Muir investit la Warzone chauffée à blanc ! Avec une énergie plus concentrée que jamais, les californiens enchaînent leurs hits habituels en invitant (comme à son habitude) le public sur scène au fil de ceux-ci, mais au bout de quelques dizaines (voire une centaine) de fans sur les planches, on sent que Mike perd un peu le contrôle et les fans s’improvisent choristes ! Qu’à cela ne tienne, Mike prendra donc le contrôle des avancées de scènes, puis du public lui-même pendant que les fans en folie sur la Warzone feront des circle pits et des slams… Sur scène ! Une petite dose d’adrénaline pour le groupe qu’on imagine pas près d’oublier son premier passage avec Jay au Hellfest, et un moment de grand punk rock pour la Warzone qui n’attendait que ça pour finir la soirée en beauté !

CRISTAL VIPER

FALLEN LILLIES

ZOOM SUR… LES BENEVOLES

Sans eux, pas de festival ! Même si la phrase est un peu un cliché, dans les faits, le site de la ville de Nantes annonce une estimation de 2500 à 3000 bénévoles mobilisés chaque année pour faire du Hellfest la grande fête qu’on connaît. Mieux, le site précise qu’en 2022, l’activité bénévole avait représenté 50.000 heures de travail, c’est colossal ! Les activités des bénévoles couvrent des domaines variés, comme l’accueil, la logistique, que ce soit sur site ou sur les parkings, la prévention avec le dispositif Hellcare, le nettoyage du site et des équipements… Leur tâches peuvent aller de la mise en place de barrières et panneaux au nettoyage des toilettes, en passant par un point de récupération des objets trouvés.
Pour ma part, j’ai eu l’occasion d’échanger avec un bénévole “désoiffeur”, dès le premier jour, pendant que mes amis et moi attendions dans la déjà longue file menant au merch du festival. Et c’est là que le rôle du désoiffeur est le plus apprécié: que vous soyez immobilisé pour attendre d’acheter un t-shirt, ou parce que vous voulez prendre un bel emplacement pour un prochain concert, ces bénévoles viennent à vous, pistolet à bière à la main, pour vous servir directement pour vous désaltérer. Quand vous ne pouvez pas aller jusqu’au bar, ils sont l’extension du bar qui vient à vous ! En pratique, ils portent sur leur dos le réservoir à bière, chaque début de rotation supposant de promener 12 litres sur le dos, et ils ne comptent pas leurs pas pour étancher votre soif.
Autres bénévoles qu’on voit systématiquement au Hellfest, les challengers ! Ce sont bien souvent des grands gaillards, taillés pour recevoir dans leurs bras bienveillants les réceptions des festivaliers en fin de slam. Placés entre la barrière et la scène, ils scrutent pour anticiper une arrivée de slammeurs, et s’assurer que personne ne se blesse en fin de kiff. Si vous voulez leur faciliter la vie, ne cherchez pas à aller contre le courant qui vous ramène vers la scène, laissez-vous positionner idéalement parallèlement à la barrière (et non pas la tête en avant), et surtout, ne gesticulez pas, leur dos vous remerciera. J’ai pu même voir certains challengers en “sécuriser” d’autres, en les soutenant dans le dos pendant que ceux-ci montaient sur la barrière pour récupérer un festivalier un peu plus baraqué que les autres.
Enfin, j’ai pu échanger tout au long du week-end avec une partie de l’équipe du bar Altar, qui s’anime très tôt le matin et ne s’endort que très tard dans la nuit. Nous avons évoqué le plaisir de pouvoir échanger quelques mots avec les festivaliers, tout en restant vigilants sur le niveau d’alcoolisation, pour que la fête ne mette personne en danger. De manière générale, les bénévoles m’ont expliqué faire des rotations de permanences, pour des durées de travail de six heures par jour au moins, organisées dans la mesure du possible pour faire en sorte que chacun puisse aller voir son concert immanquable du week-end.
De tous les échanges que j’ai pu avoir, il est ressorti que la plupart des bénévoles reviennent d’une année sur l’autre (certains avec qui j’ai pu parler vivaient leur 10 ou 12eme édition consécutive), motivés par l’envie de vivre le festival de l’intérieur, de contribuer au bien être des festivaliers, tout en ayant un sentiment d’appartenance à une équipe soudée. Un grand merci à la team du bar Altar, les challengers de l’Altar, les désoiffeurs côté Sanctuary et Hellfest Corner !
Samedi pluvieux, samedi heureux, ainsi s’achève ce troisième jour de l’édition 2024. A suivre très rapidement le compte rendu du dimanche 30 Juin 2024 sur www.vecteur-magazine.com.