Le public semble chauffé à blanc quand commence la cérémonie d’ouverture d’HEILUNG, en témoignent les insultes dispensables (mais vite oubliées) entre « anti-téléphones » et « pro-téléphones », filmant la cérémonie alors que Kai Uwe Faust brûle de la sauge sur scène, purifiant celle-ci avant d’accueillir et de purifier également les différents acteurs de cette soirée (musiciens et guerriers). L’ambiance (malgré les cris de certains spectateurs gâchant un peu l’expérience) est solennelle, et le motto du groupe est entonné sur scène et dans le public. Le rituel peut commencer.
Un concert d’HEILUNG est une expérience à part entière, quelque part entre une pièce de théâtre, une expérience religieuse et un concert. Il n’est donc pas surprenant de voir le public de plus en plus en transe au fur et à mesure du set. Et celui-ci commence fort, par un extrait de ‘Ofnir’, le premier opus du collectif : « In Maidjan » (que vous avez peut-être découvert comme moi sur la bande annonce de « Hellblade 2 »). Dès le début, on sent que ce concert sera spécial, Kai Uwe Faust étant assis au centre de la scène tandis que Maria Franz, Christopher Juul et les autres musiciens installent l’ambiance sonore à base de percussions et de mélopées mystérieuses.
Pour cette tournée, HEILUNG souhaite visiblement rattraper le retard pris lors des annulations de tournées et représentera pas moins de 7 extraits de son second album, ‘Futha’. ‘Ofnir’ ne sera pas pour autant en reste avec 4 extraits, seul le dernier opus d’HEILUNG, l’excellent ‘Drif’, sera un peu en retrait avec seulement 2 morceaux représentés (« Asja » et « Anoana »). Nul doute que ce chiffre augmentera sur la prochaine tournée.
Plus le set avance et plus le public semble en transe, comme uni par le rituel, à la fois transcendé par les scènes représentant une armée de guerriers et apaisé par les tableaux plus sereins comme celui de « Anoana », qui m’aura particulièrement marqué. Néanmoins cette transe atteindra son paroxysme sur le dernier morceau du set de 2h10 : « Hamrer Hippyer », véritable pierre angulaire du concert. Le morceau à l’introduction mystérieuse se changera en véritable célébration de la vie, renforcée par la performance des guerriers présents sur scène. Le jeu de lumière joue également beaucoup, prouvant que l’alliance du vintage et du moderne est au coeur de ce qui fait HEILUNG. Le morceau se termine sur la cérémonie de clôture, permettant aux différents acteurs de cette cérémonie d’être à nouveau purifiés, et de sortir de scène heureux et sereins.
C’est une sacrée expérience qu’a vécu le public de l’Olympia ce soir, et nous ne sommes pas prêts de l’oublier ! Vivement la prochaine cérémonie !