Vecteur Magazine

Heavy Weekend 2025 – Jour 1 : Une célébration brûlante du heavy metal à Nancy

Live Report & Photos de Raphaël Gellé

Le Heavy Weekend à Nancy, dans son écrin en plein air, a démarré cette édition 2025 avec une première journée d’une intensité rare. Des décibels, de la sueur, des flammes, mais surtout une passion commune partagée entre groupes, fans et un cadre soigneusement pensé pour accueillir cette grande célébration du metal.

Le village : plus qu’un lieu de passage

Arrivé sur place en amont de l’ouverture des portes, j’ai pu prendre le temps de repérer les lieux, de m’imprégner de l’atmosphère avant l’affluence. Le village du Heavy Weekend s’est révélé être bien plus qu’un simple espace de restauration : un véritable centre de vie pensé pour prolonger l’expérience entre les concerts.

La diversité de l’offre culinaire a clairement marqué des points. Des classiques comme burgers, kebabs ou hot-dogs aux options plus légères comme les pokebowls, chacun pouvait trouver de quoi se restaurer sans compromis. Côté sucré, les amateurs de douceurs avaient également l’embarras du choix avec churros, gaufres, glaces et beignets.

Au-delà de la nourriture, le village se voulait aussi lieu de découverte. Qobuz permettait une écoute immersive de musique en haute qualité grâce à leur plate-forme de streaming et aux casques Heavys en test sur leur stand. Les collectionneurs de 33 tours pouvaient chiner des vinyles sur un stand dédié, pendant que les amateurs de streetwear retrouvaient les créations de la marque Hyraw présent pour le week-end. Les stands de merchandising du festival, quant à eux, étaient bien répartis sur le site, facilitant l’accès pour tous les festivaliers. Point de repère central, un logo gonflable géant aux couleurs du Heavy Weekend offrait une toile de fond idéale pour les traditionnelles photos souvenirs.

17h30 - 18h10 — Vandenberg

Vandenberg ouvre le bal sous un soleil encore bien présent. Loin de se contenter de jouer sur la nostalgie, le groupe propose un set solide, porté par une belle générosité. Les morceaux s’enchaînent avec naturel, entre riffs bien sentis, solos élégants et une rythmique solide.

Le frontman assure une communication chaleureuse avec le public, alternant entre anglais et français, et l’énergie positive qui se dégage du groupe est contagieuse. Mention spéciale pour un joli moment d’humour après Crying in the Rain : le guitariste, Adrian Vandenberg, lance un enthousiaste « pleurer quand il pluie » dans un français approximatif, ce qui déclenche un sourire général, y compris chez le chanteur, qui s’amuse gentiment de la formule. L’instant est d’autant plus savoureux qu’une fine pluie s’invite alors au-dessus du site sans faire fuir qui que ce soit. Le public, trempé mais ravi, reste bien en place, soudé, et donne au set une vraie impression de moment de partage.
Une belle entrée en matière, sincère et généreuse.

18h30 - 19h30 — Battle Beast

Dès son entrée en scène, la chanteuse de Battle Beast impose sa présence : cornes de démon, bottes à jarretelles et cuir noir. Mais c’est surtout sa voix qui impressionne. Puissante, précise, capable de passer du growl rauque à des envolées presque lyriques sans jamais faillir.

Le groupe enchaîne les titres avec une énergie folle, tout en gardant ce petit grain d’humour qui rend leur set aussi accessible que galvanisant. Les musiciens, impeccables, s’amusent, et ça se voit. La chanteuse, elle, ne relâche jamais la pression : elle bouge, elle harangue la foule, elle chante avec tout son cœur.

Un moment fort du concert vient lorsqu’elle lance à la foule : “We wanna see French horns! Show me your horns! Keep it up! They are beautiful!” et le public s’exécute dans une frénésie fabuleuse. Les cornes se lèvent par centaines, les visages s’illuminent, et une sorte de transe collective s’installe. C’est exactement pour ce genre d’instant qu’on vient vivre le metal en live : un mélange d’énergie brute et d’union sincère entre la scène et la foule.

Battle Beast ne faiblit jamais, nous transporte dans des paysages épiques, entre solos soignés, plages de synthé envoûtantes, et moments de communion presque mystiques. Une claque puissante et généreuse.

20h00 - 21h15 — Saxon

On change de registre, mais pas d’intensité. Saxon entre en scène comme on rentre dans une arène : confiants, soudés, immortels. Jets de flammes immédiats, riffs métalliques bruts, et une foule encore plus dense qu’auparavant. Pas besoin de rodage ici : ça joue fort, juste, et surtout avec classe.

“Hey ça va ? Tu vas bien ? Fantastique !!!” lance Biff Byford, toujours aussi charismatique. Il ne cherche pas à masquer les années, il les revendique, les sublime même : “We’re going back in 1980 for this one. Some of you weren’t born 45 years ago… No internet, no TikTok… but we had the vibe!” Et quelle vibe.

Chaque morceau réveille quelque chose, les plus jeunes slamment, les anciens sourient, frappent dans les mains et headbang. Bref tout le monde y trouve son compte.

22h00 - 23h30 — Powerwolf

La nuit est tombée sur le site du Nancy Open Air, et c’est désormais Powerwolf qui s’apprête à faire rugir la scène. L’attente est palpable. Le rideau se lève, le décor monumental de cathédrale gothique en ruines s’illumine d’un feu sacré, et les premiers membres du groupe apparaissent torches à la main.

Le chanteur entre en scène tel un prêtre sombre, et après une courte intro, ce dernier, encensoir à la main, bénit littéralement le public et l’endroit au nom du heavy metal. La cérémonie peut commencer, et elle sera grandiose.

Dès le second morceau, tout le monde saute, porté par les visuels impressionnants, les animations de loups gigantesques en fond de scène et l’énergie contagieuse du groupe. Powerwolf ne se contente pas de jouer : ils racontent une histoire où chaque note a sa place et chaque geste son importance.

“Les amis, vous êtes incroyables et vous ressemblez à une immense armée de heavy metal !” s’exclame le chanteur, avant d’ajouter dans un large sourire : “Mais nous, on ne se bat pas… on fait une immense fête du heavy metal !” Et effectivement, c’est bien une célébration qui se joue là, dans cette interaction permanente avec le public.

Le moment de communion se poursuit : on chante, on hurle, on lève les doigts en cornes en réponse à un vibrant “Show me your horns !” qui déchaîne littéralement la foule. On danse dans la fosse, on rit avec le claviériste qui multiplie les facéties. L’humour fait partie du show, sans jamais entacher l’intensité musicale.

Le sommet est atteint avec “La Bête du Gévaudan”, chantée intégralement en français, suivie d’une pluie de confettis rouges sur “Demons Are a Girl’s Best Friend”. Tout est pensé, travaillé, rien n’est laissé au hasard. Powerwolf réussit la prouesse d’un concert spectaculaire, sans perdre l’humanité de l’instant.

En conclusion

Ce premier jour du Heavy Weekend 2025 a tenu toutes ses promesses. Chaque groupe a su écrire sa propre ligne dans le grand livre du festival. Le village, les interactions, les shows visuellement et émotionnellement puissants : tout a contribué à transformer cette journée en expérience.

Un grand merci à Matthieu Drouot, Gérard Drouot Productions, Olivier Garnier, Replica Promotion et le staff Du Zénith de Nancy.