Vecteur Magazine

GHOST + SPIRITBOX

Zénith de Rouen - ROUEN

21.05.2023

Nous étions le 21 mai 2023 au Zénith de Rouen pour le concert de GHOST & SPIRITBOX. 

Un report par Aurélie Renault

avec des photos d’Alexandre Farret

pour Vecteur Magazine.

SPIRITBOX

Le cadre est bien connu : un lieu isolé en campagne. Les protagonistes se retrouvent pour un petit week-end ressourçant au milieu des champs. Ils sont heureux de se retrouver, courent jusqu’à la demeure, partagent de la musique (dont la prévisionnelle (I Just) Died In Your Arms de Cutting Crew), s’installent avec des bières pour un moment convivial… Jusqu’à la coupure de courant. Un noir total. Des cris. Puis de la musique. L’un des protagonistes, Courtney Laplante, trouve une petite boite à musique sur laquelle est inscrit Spiritbox, et tourne la manivelle. Au rythme de des notes de cette nouvelle chanson (The Void), la petite boite se met à libérer des esprits, comme émanant d’un jardin secret (Secret Garden). Ces derniers tourbillonnent, ils Circle With [Her]. Les personnages sont tétanisés, plantés face à ce spectacle horrifique qui se déroule devant eux, si bien que Courtney les somme de bouger, surtout durant les breaks. Et pour bouger, il va falloir courir, et vite. En effet, la jeune femme prend la parole et annonce « vous partagez votre culture avec nous chaque fois, c’est à mon tour de partager ma culture Nord-Américaine avec vous ». Ces paroles obscures sont suivies d’un « Blood into wine, take my body instead » (Holy Roller). Cette dernière incite les démons à prendre possession de son corps, elle devient elle-même la boite renfermants ces esprits. D’un scream rauque, la frontgirl nous donne une vision des abysses, avant de se dresser face à la foule en détresse et déclarer leur funeste destin : « pour arriver à votre but, il faudra passer par l’épreuve de Spiritbox », indique-t-elle. Nous savons alors qu’il n’y a pas d’échappatoire. Il va falloir se jeter corps et âme dans ce duel. Malheureusement, pour surmonter cette épreuve, un personnage doit renoncer à son ouïe, recevant le son bien trop fort, et un second perdra la vue, condamné à vivre dans la pénombre.

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GHOST

Mais alors que nous sommes focalisés sur ces injuriés, un drap est placé sur le visage d’un troisième de façon à ce que nul ne puisse deviner ce qui se joue en ces lieux.

Le trajet jusqu’à l’église la plus proche semble terriblement long, et le soulagement se fait entendre lorsque les ombres des hommes de foi se font apercevoir. Ces derniers, aux têtes masquées, tirent le linge et dévoilent la face fantomatique, mortuaire, de la victime. Aussitôt, ce visage squelettique se met à sauter partout, déambuler dans ce lieu sacré, et entame une valse avec les humains encore en vie. Mais très vite, en observant autour de nous, nous réalisons que quelque chose cloche : les vitraux sont à l’image de ce personnage à l’apparence de mort-vivant. C’est alors que nous assistons à cette scène dramatique et époustouflante d’une ville présente aux portes de ce lieu sacré, en train d’applaudir l’avènement de cet être fantomatique. Tels des fidèles, la foule tape dans les mains à l’unisson, et répètent les paroles que celui-ci prononce, et dansant au rythme de Spillways. Ils ont visiblement foi en lui (Faith), lui qui déclare face caméra, qu’après tant d’années, il est finalement de retour. Cette scène est à glacer le sang, car nous savons que cela marque le début d’un règne de terreur, scéniquement marqué par une lumière rouge sang, éblouissante. En plus, ce soir, la lune est propice aux évènements mystique : c’est la lune du chasseur (Hunder’s Moon), qui implique un sacrifice nécessaire (Ritual), comme nous le raconte la narration. « Can you hear the rumble? » De Cirice est le grondement qui présage une terreur imminente, celle d’un corps qui devient un pape funeste, et qui est bien connu et redouté du clergé (Jesus Knows Me). Son avènement est accompagné d’une épaisse fumée rampant sur le sol.

L’église est devenue le lieu d’un sacre démoniaque, que l’on comprend effectivement lorsque le frontman écarte les bras et que l’on sent la salle applaudir si fort pour l’acclamer, que cela résonne en nous. Cette terrible scène est d’une beauté sans pareille, avec des jeux de lumière époustouflants. Les démons apparaissent les uns après les autres pour offrir leurs offrandes de solos à leur nouveau souverain. Les humains sont à la fois subjugués et pétrifiés par ce spectacle. Certains se laissent prendre au piège et adulent à leur tour ce roi des enfers, lui tendant les bras., hurlant à leur tour ses prières diaboliques. Le bal des créatures se poursuit, avec un appel aux vampires fait par le nouveau régent, vêtu de larges manches, puis aux momies (Mummy Dust). Plus les fidèles s’agglutinent, plus il prend en puissance, et cela se voit par un magnifique changement de costume, plus sombre, ainsi que par les effets de pyrotechnie qui rappellent les flammes de l’enfer. Une scène absolument scandaleuse, lors de laquelle le vrai pape, en blanc, est amené dans un cercueil de verre, et subit quelques explosions, avant de se saisir d’un saxophone pour jouer le chanson de sa décadence, espérant que la musique puisse en sauver quelques uns. La guerre est déclarée entre les derniers résistants et le groupe qui attaque à coups d’explosifs, de rideaux de feu et autres performances. C’est une guerre sainte, sans pitié. Dans une dernière Danse Macabre, nous suivons cette bataille sans pitié. Dans un dernier effort, après ce qui ressemblait à un coup de grâce se révèle être un rappel, les humains sont ne pas entièrement libérés. Ils installent alors des explosifs dans cette demeure de dieu, et dans un rideau de feu, font disparaître à tout jamais les goules, et ne laisser que de l’amour et de la paix, dans une grande scène d’embrassade (Kiss The Go-Goat). Les protagonistes font un grand feu d’artifice pour fêter cela, et ne cessent de crier des « oui » de joie.

Alors, aurions nous pu faire mieux de notre dimanche soir ? Le grand prêtre nous a interdit de dire « non », mais nous n’en pensons pas moins.

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Galerie photos

Ce soir, nous avons découvert une affiche incroyable, d’un film bien mené avec Spiritbox et Ghost.
Finalement, si un homme est mort, alors vive le pape.