Vecteur était présent aux concerts de Ghost à Lille et à Toulouse. Dans cet article, vous pourrez retrouver deux récits, du concert de Toulouse le 23.05 et du concert de Lille le 26.05. Les reports ont été respectivement réalisés par Carole Cerdan et Sacha Zorn.
Côté Toulouse, nous serons en configuration intermédiaire (environ 5000 personnes pour un mardi soir), et la fosse se remplit progressivement, alors que certains profitent d’une ouverture bien anticipée des portes pour flâner au merch. Ce qui me frappe en entrant dans la salle, c’est le nombre de personnes que je croise maquillées en noir et blanc. On peut rapidement comprendre pour quel groupe le public est majoritairement venu, à commencer par mes deux voisines de derrière dans les gradins, qui comtemplent Lucifer avec détachement.
Pour ma part, je suis contente que le groupe suédo-allemand ait embarqué au dernier moment sur cette tournée, moi qui les avais découverts en 2020 avec leur titre « Ghosts », totalement prémonitoire !
Je suis venue en famille ce soir, et mes deux accompagnateurs ne sont pas adeptes de metal. Ils me gratifient d’un « c’est bien, c’est pas trop violent ».
La belle voix de Johanna Sadonis est sublimée par l’écrin énergique des autres membres du groupe. Ils déroulent leur heavy metal devant un public assidu. Mes deux voisines de derrière concluent d’un « c’est vrai qu’elle a une belle voix ».
Le Zenith de Lille est bien rempli lors de l’arrivée du groupe Lucifer sur scène. Le set est assez court (un peu moins de 30 minutes), mais le heavy metal proposé est efficace, avec notamment une belle énergie déployée et des super parties de guitare ! C’est une bonne découverte qui lance idéalement la soirée .
A Toulouse, j’étais impatiente de retrouver Spiritbox, j’étais restée sur ma faim suite à leur set bien trop court au Hellfest. Derrière moi, mes deux voisines ont l’air de reconnaître certains morceaux. Nous nous regardons d’un air entendu quand retentit notamment « Hurt You », là où je perds l’appui familial au moment de « Yellowjacket » où Courtney enchaine ses screams rageurs. Le set est un peu étrange à mon goût, les nouveaux morceaux, plus planants, étant intercalés en milieu de liste, et je regrette de ne pas entendre « Sunkiller » ou « Eternal Blue », peut-être un peu trop rentre dedans pour la soirée. La vie est faite de choix, et d’imprévus, comme lorsque Courtney nous parle de la blessure de Josh la veille à Lyon, nous invitant à l’aider à occuper l’espace à la place de son acolyte d’habitude bondissant. Notre efficace frontwoman exprimera sa gratitude d’être enrôlée sur cette tournée d’exception, tout en remerciant le public pour son ouverture d’esprit. Il est clair que ce groupe est probablement le plus « énervé » de cette affiche, mais je pense que c’est un pari gagnant pour l’équipe de Ghost de les avoir embarqués dans l’aventure. Mention spéciale pour « Holly Roller », vivifiant à souhait !
Spiritbox ne déçoit jamais. En premier lieu, la grande scène du Zenith de Lille paraît un peu vide avec pour seul élément de décor le rideau affichant le nom du groupe. Mais quand on s’appelle Spiritbox, pas besoin de plus pour donner une belle prestation !
Le public est plutôt calme et nous ne verrons pas de circle pit, pogo ou wall of death ce soir. Mais on constate tout de même que les morceaux sont très bien accueillis et que la foule s’implique lorsque Courtney Laplante, frontwomen du groupe, prend la parole pour essayer de mettre plus d’ambiance.
Mention spéciale pour le bassiste Josh Gilbert, qui s’est cassé le pied pendant la tournée et qui est tout de même resté debout avec son attelle. Courtney Laplante invitera le public à lui rendre hommage durant le set. D’ailleurs, Josh non plus n’hésite pas à prendre la parole pour ajouter de l’interaction.
Autre belle intervention de Courtney Laplante lorsqu’elle met en avant le fait que chaque groupe du line-up de ce soir compte au moins une femme parmi ses membres !
Niveau setlist, on assistera à un set de titres « plutôt calmes », plus adapté au public de Ghost. Mais nous aurons bien entendu droit aux classiques tels que « Holy Roller », « Yellowjacket »… Comme sur le reste de la tournée Française, nous avons également la chance d’entendre la toute dernière chanson du groupe « The Void » sortie courant avril.
Après l’interprétation de « Holy Roller » et de « Hysteria », Spiritbox quitte la scène sous les ovations du public après un set d’un peu plus de 40 minutes. Bravo au groupe qui a réussi à bien occuper la scène et qui nous a livré une prestation absolument impeccable musicalement !
Setlist des 2 soirs :
Rule of Nines
Hurt You
Yellowjacket
Rotoscope
The Void
Secret Garden
Circle With Me
Holy Roller
Hysteria
A Toulouse, la fosse est maintenant comble, et un grand rideau blanc entrave la vue vers la scène. Le bruit de chantier qui en dépasse entretient le suspense, mes deux voisines de derrière sont maintenant intenables ! Le noir se fait, les premières notes de guitare retentissent, le rideau finit par tomber, et là, c’est l’émerveillement général : devant nous, le Zénith s’est paré d’un magnifique décor façon cathédrale, avec des vitraux en jeux de lumières dont les couleurs varieront tout au long du set. Les nombreux musiciens ont pris place, le batteur étant perché en haut d’une échafaudage en bois. Le leader du mouvement apparaît enfin, la foule explose de joie !
Je dois avouer que je ne me suis jamais saisie de l’intégralité de la discographie de Ghost, et j’aborde ce set avec une curiosité toute neuve. J’observe que mes accompagnateurs adhèrent à l’ambiance à la fois mélodique et redoutablement énergique de la musique du groupe, si bien qu’il suffit de quelques mots de Tobias pour nous convaincre de taper des mains ou d’entonner les choeurs de morceaux entraînants. Au milieu des classiques comme « Cirice » ou « He Is », Ghost nous gratifient d’un extrait de leur tout nouvel EP de reprises, « Jesus He Knows Me », d’après Genesis, et le public est extatique !
Tout est fait pour nous en mettre plein les yeux : le maître de cérémonie enchaîne les changements de costumes, laissant l’opportunité à ses musiciens de prendre leur moment de lumière (solo de guitare, clavier en mode portatif, batterie dont les frappes sont sublimées par des éclats de lumière synchronisés…); les confettis, les fumées et la pyrotechnie mettent littéralement le feu au Zénith (et à une pièce de décor à un moment) ; les jeux de lumières sont aussi grandioses que les envolées de voix de notre nouveau maître. Et nous voilà tous en pamoison pour entonner « Mary on a Cross », là où la fin de « Respite on the Spitalfields » nous plongera dans une magnifique ambiance chorale.
Tobias prendra largement le temps de nous inviter à chanter, entre des remerciements ou un clin d’oeil à notre gastronomie sudiste si savoureuse, et nous auront même droit au passage d’un Pape sorti d’une boîte amenée sur scène avec un diable (ça ne s’invente pas…), pour nous livrer un solo de saxophone magistral, et repartir comme il était venu dans sa boîte… Surréaliste !
La fin du set s’annonce sous une bourrasque de confettis, mais notre guide spirituel n’est pas dupe, il sait qu’il ne l’emportera pas au paradis comme cela : exigeant quelques cris que mes voisines de derrière sont ravies d’appuyer, il nous gratifie d’un rappel en bouquet final, trois tubes et une dernière communion tous ensemble sous les gerbes incandescentes tombant du plafond du Zénith.
Mes accompagnateurs sont subjugués, et ils me rejoignent sur le fait que Ghost est un groupe dont l’ampleur musicale explose en live, grâce à cette volonté d’offrir un show tape à l’oeil et sans retenue, qui met tout le monde d’accord : oui, ça vaut le déplacement !
Il est environ 21h40, et la messe peut enfin commencer à Lille. La lumière s’éteint et c’est l’intro « Imperium » qui résonne. La salle exulte !
Puis, les premières notes de « Kaisarion » sont jouées à la guitare et la lumière sur le rideau laisse apparaitre la silhouette d’un des Nameless Ghouls (les musiciens anonymes du groupe). Le rideau tombe et quelques secondes plus tard, c’est Papa Emeritus IV qui entre en scène.
Comme d’habitude, le décor est impressionnant. Il faut dire que rares sont les groupes qui misent davantage sur le décor que sur les écrans géants. L’aspect immersif est encore plus important et permet de se concentrer uniquement sur ce qui se passe sur l’ensemble de la scène.
Au niveau de l’ambiance, elle monte tout de suite d’un cran par rapport aux premières parties, même si le public restera globalement assez sage toute la soirée.
Cependant, Les interactions entre le groupe et le public sont excellentes et bien choisies tout au long du concert. Il faut dire que Papa Emeritus est un véritable frontman charismatique qui sait mener les foules ! Lorsqu’il lance un « Are You With Us Lille ? », la foule lui répond avec grand dévouement. C’est une vraie messe, et le public fait partie intégrante du spectacle grâce à ces interactions.
Nous évoquions le décor, mais il ne s’agit seulement que d’une infime partie de tout ce que le groupe prévoit pour nous en mettre plein la vue : de la fumée du sol au plafond, des effets pyrotechniques, des canons à confettis et faux dollars à l’effigie du groupe, des jeux de lights aux couleurs à couper le souffle, des costumes et accessoires absolument bluffants… Bref, tout est fait pour renforcer l’immersion.
Tout au long du show, la scène est parfaitement occupée par l’ensemble des musiciens, qui la parcoure de gauche à droite, au même titre que Papa Emeritus. Il n’hésite pas non plus à leur laisser la place du devant de la scène lors des solos ou de ses changements de costume.
La prestation du groupe est grandiose de A à Z. Environ 2h de show de haute intensité ! Les morceaux s’enchainent et l’ambiance va encore monter d’un cran lors de « Mary on a Cross ». Après l’interprétation de « Mummy Dust », Papa Emeritus en profite pour remercier toutes les personnes qui ont travaillé sur la tournée, mais aussi Spiritbox, Lucifer, et bien entendu, le public !
Après « Respite on the Spitalfields », Ghost sort de scène quelques minutes. C’est l’heure des rappels ! Notre Pape favori revient sur scène avec un nouveau costume et en profite pour interpeler le public : « Ah vous êtes encore là ! Que voulez-vous de moi ? Une dernière chanson ? » Le public ne se prie pas pour se faire entendre ! Nous aurons droit alors à trois titres supplémentaires, contre la promesse de partir ensuite.
Et bien entendu, le concert se termine en apothéose avec l’enchainement de « Kiss the Go-Goat », « Dance Macabre » et « Square Hammer ». Avant de quitter définitivement la scène du Zenith de Lille, Ghost prend le temps de saluer l’ensemble du public, une vraie belle communion pour conclure cette soirée en beauté !
En conclusion, Ghost fait définitivement partie des groupes à voir absolument au moins une fois dans sa vie. Nous avons passé un super moment, totalement immergé dans le storytelling imaginé par le groupe. Il va rester deux dates en France : Au palais Nikaïa de Nice le 30 mai et au Zenith de Nantes le 3 juin. Si vous en avez l’occasion, ne manquez pas ces deux messes !
Setlist des deux soirs :
Imperium
Kaisarion
Rats
Faith
Spillways
Cirice
Hunter’s Moon
Jesus He Knows Me (Genesis cover)
Ritual
Call Me Little Sunshine
Con Clavi Con Dio
Watcher in the Sky
Year Zero
He Is
Miasma
Mary on a Cross
Mummy Dust
Respite on the Spitalfields
Kiss the Go-Goat
Dance Macabre
Square Hammer
UN GRAND MERCI A OLIVIER GARNIER (REPLICA PROMOTION) POUR CES SOIREES EXCEPTIONNELLES, NE RATEZ PAS L’ULTIME DATE DE GHOST EN FRANCE POUR 2023 A NANTES LE 3/06 !
Toutes les photos ci-dessous sont issues du concert à Rouen un peu plus tôt sur cette tournée, merci Alexandre FARRET !