En raison d’un soucis de santé, le groupe Ithaca, initialement prévu en renfort de cette soirée, n’a pas pu se présenter, et l’audience a bien prévu de se débarrasser de la peine causée par cette triste nouvelle, dans l’arène de la Bellevilloise, au cours d’un affrontement à mort avec les deux groupes restants.
Le premier combat de la soirée oppose Thrown, un gang fraîchement débarqué de Suède, à un public énergique mais encore un peu méfiant, en raison du quasi-anonymat de ces derniers. Malgré leur jeunesse, les membres de ce groupe savent impressionner, autant sur le terrain que dans l’audio enregistré en studio peu avant, pour préparer le terrain à cette dispute, et mettre en garde sur leur dangerosité. En effet, tout juste une semaine après l’affrontement, la bande a sorti un nouvel EP appelé EXTENDED PAIN, avec les cinq titres qu’ils jouent ce soir: «Grayout», «Fast Forward», «Dwell», «New Low» et «Parasite». Les Suédois sont discrets et gardent leurs distances avec la foule, qui les épargne donc, mais se gorgent de l’énergie présente dans leurs airs carrés et puissants pour se battre entre eux dans le pit : un entraînement donc, dont la qualité est en lien directe avec le talent des Suédois. Et s’ils sont novices dans le paysage musical, ce n’est pas sans présager de plus gros combats, puisqu’ils pourraient bien avoir un bel avenir dans l’univers du hardcore. Nous sommes impatients de les voir à nouveau sur le champ de bataille, mais d’ici là, nous faisons la trêve.
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Le temps est venu pour le combat ultime (« Ultimate Warfare »), avec l’entrée en scène de Get The Shot. Les expressions faciales de JP, le frontman, ne présagent rien de bon : il veut du sang. Et ses musiciens ne nous mettent pas plus en confiance. Ce soir, ça va faire mal. Le public est en ébullition, prêt à sauter sur les airs du groupe québécois, et à se battre. C’est une bataille à mort et aucun répit ne nous sera toléré : les coups volent indistinctement. Le chanteur s’échauffe en faisant des tractions sur la barre traversant la scène, avant de faire des pompes, ce qui inspirera largement les fans à en faire de même. Bientôt la scène ressemblera à une scène de chaos, un déchaînement d’émotions sur les break-down. Les musiciens n’ont même pas besoin de le demander, certains spectateurs se précipitent sur scène pour se lancer en stage dive. La poutre traversante de La Bellevilloise est mise à rude épreuve, vacillant sous le poids de ceux qui s’y accrochent en faisant le cochon pendu. La sécurité doit même intervenir d’urgence pour empêcher le public de la démolir complètement : elle a pris la forme du « V » de « Victoire », ce qui est bon signe pour l’issue de cette guerre, mais pas pour l’état de la salle. La fosse est remplie de combattants déterminés à prouver au groupe qui sera le plus digne de les accompagner au front. Et pour combattre à leurs côtés, il convient d’être antifasciste, à l’image des artistes qui distribuent des doigts d’honneurs provoquant à ces ennemis dont nous aimerions nous débarrasser. Les guitares balancent des riffs lacérants et des solos meurtriers. Nous en prenons plein la figure. C’est puissant, et si notre corps semble être détruit ce soir, notre esprit restera avec leur musique un petit moment après que les derniers soldats ne soient tombés. « Cold Hearted » clôture cette scène de crime et nous nous enfuyons avant d’être trouvés.
Ce soir, les deux groupes nous ont conduits dans un combat pour nos vies, pour la vie qui naît de l’urgence d’un concert, du choc dans le pit qui nous rappelle à quel point nous sommes vivants et heureux lorsque nous sommes ensemble et réunis face à l’adversité.
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