25.07.2024
Par Christophe PINHEIRO et Tom BINET
Photos : Travis Shinn
Quatre ans après avoir quitté FIVE FINGER DEATH PUNCH, Jason Hook est de retour. Le guitariste a pris le temps de nous présenter son nouveau projet, FLAT BLACK, dont le premier album vient tout juste de sortir. À découvrir de toute urgence !
Le public français te connaît bien, mais certainement moins les autres membres de FLAT BLACK. Peux-tu nous les présenter ?
À la batterie, Rob Pierce, à la basse, Nick Diltz et le chanteur Wrex Horton.
Je rappelle que tu as été musicien de scène pour ALICE COOPER, pendant plusieurs années, tu as été guitariste de FIVE FINGER DEATH PUNCH. Et on ne compte plus les multiples collaborations auxquelles tu as participé. Beaucoup ont imaginé la création d’un super groupe avec des musiciens de renommée internationale. Mais tu nous surprends en t’entourant de jeunes musiciens très talentueux. Pourquoi ce choix ?
Je pense que les jeunes ont une sorte d’éthique de travail et un tel enthousiasme. Ça m’a toujours rendu un peu nerveux d’essayer de trouver des gens issus d’autres groupes à succès parce qu’il y a toujours un risque qu’ils retournent dans leurs autres groupes. Ou, parce qu’ils ont fait tellement de choses, qu’ils n’ont plus ce genre d’enthousiasme renouvelé et frais. Et c’est en quelque sorte un truc que j’ai pris d’Alice Cooper parce qu’il s’entoure toujours de ces jeunes musiciens assassins, n’est-ce pas ? Cela aide en quelque sorte à créer une ambiance fraîche, nouvelle et excitante. Voilà pourquoi.
D’où vient ce choix de lancer un nouveau projet avec FLAT BLACK ?
En 2020, juste après la fin de ma précédente aventure, j’ai pris quelques mois pour me reposer. Et ensuite je voulais recommencer à faire la même chose qu’avant, écrire de la musique. Je me suis dit : « Voilà ta chance de faire quelque chose donc prends ton temps pour ne pas gâcher ça. » Avec la pandémie, personne ne m’attendait à me dire « pourquoi ne sors-tu pas de musique ? »
Cet album a été enregistré entre Las Vegas et ton propre studio et tu étais chargé de la production. Comment cela a-t-il fonctionné ?
C’est clairement un travail de groupe. La réalité est qu’un groupe commence toujours avec une personne. Je travaillais là-dessus tous les jours et quand j’ai eu assez de matériel, que je jouais pour mes amis, j’ai commencé à penser que c’était le moment d’assembler ce groupe. Je voulais d’abord trouver un bon batteur, qui pourrait m’aider à donner le meilleur de moi-même. Rob est vraiment génial, il a une énergie incroyable.
Tu es un musicien expérimenté, comment te sens-tu au moment de voir les gens te redécouvrir avec une musique nouvelle ?
C’est une super sensation, c’est pour ça qu’on fait ça. Il y a deux phases. La première c’est que je veux aimer ma musique et ensuite, ce serait super si tout le monde ressentait la même chose. Mais tu ne peux pas contrôler le public, tu ne peux qu’espérer. Donc tu fais d’abord quelque chose pour toi-même, qui te plaît. Si les gens n’aiment pas, ce n’est pas très grave. J’ai fait tellement désormais que le principal est de me faire plaisir.
Mon morceau préféré de l’album est “IT’S YOUR LACK OF RESPECT”, je trouve qu’il représente bien le style musical de FLAT BLACK. As-tu été déçu par certaines personnes pour écrire des paroles aussi vindicatives ?
Je crois que c’est un sentiment que l’on a tous eu à un moment de notre vie, quand tu dois faire avec quelqu’un de tellement irrationnel que ça en devient presque irrespectueux. Donc je me suis dit : « OK, faisons-en une chanson, ça vaut peut-être la peine d’être raconté. »
Je voulais aussi te parler du featuring avec Corey Taylor. Peux-tu nous raconter un peu comment cela s’est fait ?
Je connais Corey depuis quelques années, je lui disais que je n’avais pas de groupe mais que je travaillais à écrire de la musique. Il m’a dit : « Envoie-moi ce que tu as, et je t’aiderai à terminer ces morceaux. » C’était génial ! Il m’a beaucoup aidé, je n’avais personne avec qui travailler à l’époque. C’est vraiment quelqu’un de très talentueux, et qui travaille très vite. Sa voix est incroyable, je l’ai juste ajoutée sur le morceau, il est aussi passé au studio un jour pour ajouter les parties mélodiques.
Un mot à propos de la vidéo “A bit of Lithning”, que j’ai trouvée poignante et incroyablement réelle. C’est important pour des artistes comme vous de prendre position pour de nobles causes ?
Nous avons une position particulière, d’où nous pouvons générer beaucoup d’attention. Nous avons enregistré cette vidéo dans laquelle nous n’apparaissons pas, parce que la chanson ne parle pas de nous, mais des gens qui sont en galère. Donc l’idée était de faire une vidéo scriptée pour attirer l’attention sur ce problème.
À propos du nom de l’album, que penses-tu que l’on pourrait trouver du côté sombre de ton cerveau (Dark side of [your] brain, NDLR) ?
Voilà une chose que je ne révèle jamais (rires). Bien sûr, c’est un jeu de mot en référence à l’album de PINK FLOYD. J’ai entendu des gens me dire « You go dark, man ». N’avons-nous pas tous un peu ça, un côté de notre cerveau que l’on ne veut pas trop laisser ressortir ?
Justement concernant PINK FLOYD, est-ce que tu les citerais parmi vos influences ?
C’est un groupe immense. Ce n’est pas une musique avec un très gros tempo, mais ils ont une histoire incroyable. Pour ce qui est de nos influences majeures, je pense que cela dépend à qui tu poses la question. Mon background est surtout marqué par le heavy metal américain, même si j’ai aussi grandi avec des groupes plus mélodiques comme KISS ou VAN HALEN.
Dans quel contexte recommandes-tu d’écouter l’album ?
Peut-être à la salle de sport, quelque chose d’énergique. Je ne sais pas, c’est fait pour donner de l’énergie en tout cas.
Je voulais te poser une question à propos de tes années au sein de FIVE FINGER DEATH PUNCH. Que gardes-tu de cette période ? Qu’as-tu appris ?
La plupart du temps, j’étudiais la manière de créer un album. Je suis un peu un geek du studio et c’était probablement la chose la plus importante pour voir, pouvoir regarder et apprendre autant sur la méthode. Cela a vraiment participé à là où j’en suis aujourd’hui.
Vous avez ouvert pour GODSMACK aux États-Unis et êtes actuellement en tournée. Pensez-vous venir bientôt en Europe ?
Oh oui ! Nous essayons de planifier ça pour début 2025. Je crois que les retours en Europe ont été presque aussi bons qu’aux États-Unis. Les gens aiment vraiment le heavy metal chez vous, donc on y travaille et j’ai hâte de venir. Il faut trouver le bon moyen de faire ça, mais on y travaille.
Comment se passe la tournée aux États-Unis ?
Maintenant que l’album est sorti, on peut voir beaucoup de gens chanter en live. La tournée de l’an dernier était particulière, parce qu’on était très peu connus, c’était un peu difficile parce que personne ne connaissait les chansons, notre histoire, etc. Mais c’est clairement différent désormais.
Une dernière question, quelles sont tes occupations en dehors de la musique ?
Ma dernière passion, c’est tout ce qui concerne l’illustration et les logiciels qui vont avec. C’est mon occupation, j’aime les ordinateurs et j’apprécie créer des choses comme ça.