Si mon aventure a déjà débuté la veille, je foule le festival de la FÊTE DU BRUIT à Landerneau avec la casquette « Vecteur Magazine » pour affronter une nouvelle journée.
Alors que le vendredi était entièrement dédié à la scène rap avec des noms tels que SCH, DAMSO ou encore SEAN PAUL, le samedi laisse place à une scène orientée davantage vers le rock et le metal. Aussi, c’est sans surprise que la jeunesse d’hier soit remplacée au pied levé par des têtes plus grisonnantes.
C’est donc à 15h30 que KOMODOR, une formation locale de Douarnenez, relève le défi d’ouvrir le deuxième jour.
Quitte à parler de la « vieille » génération, KOMODOR se présente à nous avec un look seventies où les pattes d’éléphant et les vestes à franges sont encore à la mode. La moustache l’est aussi. La musique, électrique mais surtout déjantée, fait mouche dans la foule hélas bien trop éparse comparée à la veille.
Si les bourrasques viennent parfois gâcher le son, le set demeure fluide et s’enchaîne avec des soli très rock’n’roll.
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La programme poursuit sa ligne directrice avec un show tout aussi électrique pour THE LUKA STATE.
Les Anglais débarquent (pardonnez l’expression…) sur un site déjà plus compact. Avec deux albums au compteur, dont le dernier date de mars, ‘More Than This’ se soumet à l’épreuve du live et sait convaincre la foule. Le groupe occupe l’espace avec brio, captivant autant les oreilles que les yeux grâce à la présence virevoltante de ses musiciens, à croire que la gravité n’a aucune emprise sur scène.
C’est sur une reprise moderne des Ramones avec « Blitzkrieg Bop » que le set, globalement bien reçu, se termine.
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Est-il encore nécessaire de présenter MASS HYSTERIA dans nos colonnes ?
L’un des plus grands groupes de metal en France, pilier du Gros 4 qui a assailli nos ZENITH l’année dernière aux côtés d’ULTRA VOMIT, TAGADA JONES et NO ONE IS INNOCENT, trouve son chemin sur nos terres bretonnes, alors que MOUSS était en vacances dans le Finistère, lui qui a grandi à Brest.
MASS HYSTERIA, dont le dernier concert ici remonte d’ailleurs à 2019 à Brest, se joint à la programmation du samedi et arrive en terrain conquis d’avance, devant un parterre arborant beaucoup de tee-shirts à son effigie. Le show débute sur une pique bien sentie entre ceux profitant de la terrasse panoramique et les « vrais » dans la fosse. C’est cette interaction avec le public et son amour de la foule qui va créer une connexion tout le long du set. Les furieux et les furieuses vont échanger pogo, circle pit et slam sous l’œil attentif de MOUSS : « Il paraît qu’il y a eu trois morts hier, alors si quelqu’un tombe, ramassez-le ».
Côté photographe, on ressent cette passion où les musiciens jouent également avec nous et prennent la pose quand le tempo le permet.
Une dernière photo avec les furieux, puis le groupe s’en va non sans un tonnerre d’applaudissements.
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Retour sur les îles Britanniques avec l’unique date de FOALS dans l’Ouest.
Une baisse de régime se fait sentir dans la fosse, où les furieux laissent place à un autre public. La formation britannique distille une musique expérimentale allant du rock pur à la synthwave. Le cul entre deux chaises, d’un titre à l’autre, on hésite entre taper des mains et se déhancher, ou se briser la nuque avec des mouvements répétés de la tête. Pourtant, la prestation ne manque pas d’arguments : toute leur discographie est revisitée, portée par un son très propre et un visuel accrocheur grâce à l’écran en arrière-scène qui ne demande qu’à vous accompagner dans votre trip à l’acide. Et le défaut de FOALS se trouve ici. Si la sauce ne prend pas dès le début malgré l’ambiance planante sur scène et la voix de YANNIS PHILIPPAKIS, le set gagne progressivement en intensité pour atteindre son apogée sur les trois derniers titres. Les plus impatients d’entre nous auront raté le climax de FOALS sur la fin.
D’ailleurs, c’est à ce moment-là que nous, photographes, prenons place dans la fosse pour voir le frontman rencontrer son public et le faire chanter. Cette interaction, inattendue, offre un spectacle saisissant et balaye la torpeur ressentie durant les deux tiers du set.
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Dire que Matmatah est attendu est peu dire.
La sortie du nouvel album ‘Miscellanées Bissextiles’ s’est accompagnée d’une tournée d’envergure en France, dont plusieurs dates en salle, à l’Arena de Brest, ainsi que plusieurs festivals bretons. Le groupe se devait donc de faire un passage à la FÊTE DU BRUIT !
Si nous avions déjà couvert MATMATAH à la CARÈNE de Brest en mars dernier, revoir Tristan et sa troupe devant plus de 10.000 personnes était un incontournable cet été.
Sans surprise, l’osmose avec le public est palpable, même si Tristan se moque de Landerneau face « à la plus belle ville du Monde » qu’est Brest en intro de sa chanson éponyme « Brest-même ».
Le show s’enchaîne sans interruption, mêlant des titres récents comme « Nous y sommes » ou « Marée Haute » avec des classiques intemporels tels que « Cerise » ou le rythmé « Les Moutons ». L’ensemble est assuré tour à tour par les performances de Léopold et Eric aux cordes, ainsi que le solo de batterie de Benoit en intro de « L’apologie », qui clôturera leur set.
À l’issue de cette soirée, MATMATAH aura démontré que sa musique, après plus de vingt ans de carrière, traverse les générations, touchant aussi bien les jeunes que les plus âgés, et demeure un élément incontournable du paysage culturel de la Bretagne.
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Au troisième groupe britannique, et pas des moindres, de prendre place pour conclure cette journée de samedi : PLACEBO !
Avant même que la prestation ne débute, des consignes sont dictées à notre attention, précisant qu’il est interdit de photographier ou de filmer le concert en respect envers les artistes, quitte à interrompre l’évènement et à les voir pour la dernière fois. Cette mesure, bien qu’extrême, est applaudie dans un premier temps, avant d’être bafouée dès les premières notes sous le rappel constant à l’ordre des équipes de sécurité.
Par chance (ou par respect…), BRIAN MOLKO et STEFAN OLSDAL ne sanctionneront pas les dissidents, et les Jardins de la Palud pourront donc profiter d’un set conséquent de 95 minutes. Ce set souffle le chaud et le froid, malgré l’appui scénique d’un très bel écran avec un filtre « glitch » et d’un jeu de lumière travaillé. En effet, « Never Let Me Go » ne semble pas faire l’unanimité avec neuf pistes représentées en live. Parmi les hits de PLACEBO, seul le triptyque « Song to Say Goodbye », « The Bitter End » et « Infra-Red » vient achever une prestation en demi-teinte avant le rappel. Le son est carré, propre, visuellement irréprochable, mais le tout manque de passion. BRIAN MOLKO, qui pourtant s’exprime dans un très bon français, a fait le choix crucial de se détacher de son public en manquant d’interaction avec lui. Quel dommage !
Les fans de la première heure auront profité d’un show à l’esthétique magnifique et au son bien calibré, applaudissant chaque morceau. Malheureusement, le manque de connexion avec Landerneau nous a quelque peu refroidis, et n’a pas su retenir l’attention des quelques curieux venus prêter l’oreille parmi nos jeunes têtes blondes.
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Le dernier jour de la FÊTE DU BRUIT.
Après un vendredi dédié au rap et un samedi au rock, le dimanche se conclut par la fusion de ces deux univers, avec un public de tous âges, de tous horizons, réuni par les deux têtes d’affiches de la soirée : MACKLEMORE et DROPKICK MURPHYS.
Avant de commencer, un bref bilan du festival : situé en plein cœur de Landerneau, aux Jardins de la Palud, le site a accueilli quotidiennement 17.000 festivaliers. Jo Bernard, directeur de Régie Scène et responsable de l’organisation du festival, aurait pu doubler, voire tripler, l’affluence du public. Pourtant, les conditions sont restées honorables, avec un espace aéré où l’on ne se sentait pas à l’étroit, sans sacrifier le confort des spectateurs pour des gains financiers. Le coût moyen des repas était de 9 à 14 euros, avec une variété de choix allant des cuisines du monde aux kebabs, en passant par les tartiflettes, les crêpes et les hot-dogs.
Cependant, il est surprenant de constater, sur trois jours et entre différents styles musicaux, une évolution au sein des générations. On remarque un public principalement jeune et féminin, attaché à la technologie, pour la scène rap, tandis que la scène rock / metal attire une représentation plus masculine et plus âgée.
Pourtant, DROPKICK MURPHYS (et MACKLEMORE) a obtenu l’approbation générale en rassemblant tout ce beau monde pour les derniers concerts.
A 21h30, le show débute sous un accueil tonitruant. Il ne faudra qu’une chanson à peine avant que KEN CASEY ne profite de « The Boys Are Back » pour rejoindre le premier rang et faire chanter le public. Les DROPKICK MURPHYS, pour les rares qui l’ignorent, sont des grand gaillards de Boston qui mêlent punk-rock et musique traditionnelle en incorporant mandoline, flûte et accordéon. C’est un hymne à la danse, mais surtout à la boisson, où Landerneau s’enjoie à la succession des titres. On regrette parfois l’absence d’AL BARR, resté aux côtés de sa mère depuis plusieurs mois pour des raisons de santé.
Bien que le set soit efficace, la prestation tourne assez rapidement en rond. Si tous les titres ne remportent pas le même succès, ce sont « The State of Massachusetts » et son intro à la mandoline, « Rose Tattoo » ainsi que le cultissime « I’m Shipping up To Boston » qui ont été les plus attendus pour conclure l’événement en beauté.
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