Chinese Man a plongé le public dans un univers sonore atypique, où les beats électro, les influences hip-hop et les sonorités jazz se mêlent pour créer une ambiance hypnotique. Les trois membres du collectif, Zé Mateo, High Ku et SLY, ont su jouer de leurs platines pour construire une performance immersive et captivante, en interprétant des morceaux emblématiques de leur setlist. Le public du parc expo, bercé par ces rythmes envoûtants, se laissait entraîner dans une transe collective, guidée par les basses lourdes et les samples ingénieusement placés. Le groupe n’a pas hésité à improviser sur certains morceaux, ajoutant une touche unique à chaque performance et prouvant leur maîtrise de la scène. Cette capacité à allier différentes influences et à offrir un show aussi visuel que sonore a donné un coup de boost en ce début de festival, offrant un moment de détente et de groove entre les prestations rock et punk de la soirée. Chinese Man a transporté la salle dans un voyage sonore où chaque son et chaque silence étaient calculés pour créer une ambiance à la fois relaxante et exaltante.
Lorsque Tagada Jones est monté sur scène, l’énergie déjà bouillonnante de la salle a encore monté d’un cran, bien qu’il s’agisse du premier set dans ce hall. Avec leur punk-rock incisif et revendicatif, les bretons ont su captiver le public dès les premières notes. Leur setlist (malheureusement en boucle depuis plus d’un an), a fait écho aux convictions fortes du groupe, abordant des thèmes sociaux et politiques. L’enthousiasme de Niko, le chanteur, était communicatif. La batterie percutante et les guitares rapides soutenaient l’urgence du message de Tagada Jones, qui ne se contente pas de divertir, mais cherche à éveiller les consciences. Le groupe a également interprété des morceaux réenregistrés (leur dernier album étant une forme de Best Of), intégrant avec habileté de nouvelles sonorités à leur punk traditionnel. Avec une énergie dévastatrice et une authenticité palpable, Tagada Jones a rappelé à tous pourquoi ils sont des piliers du punk-rock français, fidèles à leur idéologie et toujours aussi captivants sur scène.
Le groupe Kyo, bien que d’un registre plus accessible, a su apporter une touche de nostalgie à cette soirée dominée par l’énergie brute du punk et du métal. En revisitant les morceaux qui ont marqué les années 2000, comme Dernière danse et Le chemin, Kyo a fait resurgir des souvenirs chez les fans de la première heure, qui chantaient chaque parole en cœur. L’alchimie entre les membres du groupe était visible, et cette cohésion se transposait dans leurs harmonies vocales et dans l’exécution précise de leurs morceaux. Malgré la nostalgie associée à ces chansons, le groupe a également su moderniser leur performance, intégrant de nouveaux arrangements qui ont apporté un vent de fraîcheur à leurs classiques. Les spectateurs, jeunes et moins jeunes, se sont rassemblés autour de ce moment empreint d’émotion, où la simplicité des paroles et des mélodies a permis une véritable communion. Kyo a rappelé que, même après deux décennies, ils restent capables de toucher le cœur de leur public et de rassembler plusieurs générations autour de leurs tubes intemporelles. A noter que la qualité du son était extrêmement bien, chose plutôt rare dans le parc expo de Lorient.
Note : les concerts de MASS HYSTERIA et LA P’TITE FUMEE ayant lieu en même temps, nous avons du faire un choix et ne pourrons vous apporter que des photos pour le set de MASS HYSTERIA.
La P’tite Fumée aurait pu clôturer la soirée en beauté. Malheureusement, ils se sont produit en même temps que Mass Hysteria. Malgré tout, on retiendra de ce premier passage à Lorient une performance intense et enivrante, mêlant trance, techno et musiques du monde. Ce groupe, qui se distingue par son approche presque tribale, a captivé le public avec des instruments comme le didgeridoo et des percussions énervées, créant une atmosphère de transe collective. Les morceaux joués, dont certains tirés de leur dernier album, ont invité les spectateurs à se laisser emporter dans une danse endiablée. La rythmique frénétique et les basses profondes créaient une sorte de d’extase, transportant le public du parc expo dans une expérience sensorielle unique, où chacun pouvait se libérer et se laisser aller. Les musiciens eux-mêmes semblaient habités par la musique, se synchronisant parfaitement avec les réactions du public. La P’tite Fumée a réussi à marquer les esprits avec une performance qui incarnait l’esprit du festival, en mêlant énergie brute et communion musicale. Une énergie folle servie par des musiciens très pros.
Hilight Tribe vient donc clotûrer cette édition. Le groupe a su apporter une touche spirituelle et électro-organique unique au Festival Insolent. Ce nom emblématique de la trance naturaliste a captivé le parc expo avec des morceaux fusionnant percussions, guitares, didgeridoo et instruments traditionnels, créant une atmosphère qui invite à la méditation autant qu’à la danse. Jouant des titres comme Free Tibet et Shankara, Hilight Tribe a plongé le public dans une expérience sensorielle totale, où chaque note et chaque vibration semblaient appeler à une communion avec les éléments. Leurs sonorités hypnotiques et la combinaison de chants tribaux ont rapidement transporté les festivaliers dans un état de transe, unissant le public dans un même mouvement.
Sur scène, les membres du groupe étaient en parfaite harmonie, se relayant pour offrir des solos qui rappellent leurs années de tournée à travers le monde, à la recherche de nouvelles inspirations musicales. La scénographie, avec des jeux de lumière rappelant les motifs chamaniques, a renforcé l’effet immersif de leur performance. Hilight Tribe a conclu sa prestation sous une ovation massive, prouvant une fois de plus que leur style inimitable et leur fusion de sonorités modernes et ancestrales continuent de captiver les foules, tout en diffusant un message de paix et de connexion à la nature.
Cette édition du Festival Insolent a une fois de plus démontré l’importance de cet événement dans le paysage musical breton et français. En mélangeant les genres et les générations d’artistes, le festival a su attirer un public varié, venu pour vibrer au son de groupes emblématiques et de découvertes prometteuses. La qualité des performances, l’énergie des artistes et l’enthousiasme des festivaliers ont fait de cette soirée un moment mémorable. Le Festival Insolent continue ainsi d’être un incontournable, capable de surprendre et de ravir chaque année. La diversité des groupes et l’énergie déployée sur scène ont fait de cette édition du Festival Insolent un véritable succès. Chaque groupe a su apporter sa touche, rassemblant un public varié dans une même ferveur musicale. Que ce soit par la puissance du métal de Mass Hysteria, les revendications punk de Tagada Jones, la nostalgie de Kyo, l’univers sonore unique de Chinese Man, ou l’énergie tribale de La P’tite Fumée, le festival a offert des moments forts et inoubliables. Cette soirée prouve une fois de plus la capacité du Festival Insolent à innover tout en restant fidèle à ses racines, confirmant son rôle de rendez-vous pour les amateurs de musique live en Bretagne et au-delà.
Merci à Régie Scène pour les accréditations