Par Christophe Pinheiro
FACE YOURSELF est un groupe de deathcore bourré de talent, qui gravit les échelons rapidement et efficacement outre-Atlantique. Après la sortie de leur quatrième EP et avant une première tournée aux États-Unis, j’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots avec Yasmine LIVERNEAUX, chanteuse du groupe.
Vous avez sorti 4 EP en 2 ans ce qui est assez incroyable. Au-delà de ce rythme effréné, prenez-vous le temps de réaliser et d’apprécier tout ce qui se passe pour vous ?
Oui c’est sûr, tout se passe très vite et il y a beaucoup de choses qui se passent actuellement et on a du mal à réaliser. En fait, je dirais que tout ça à l’air irréel.
Après les 3 premiers EP, vous signez chez Sumerian Records, comment en êtes-vous venu à collaborer ensemble ?
Il me semble que la liaison s’est faite par notre agent de booking. Je crois que c’est Ash (AVILDSEN), le propriétaire de Sumerian Records, qui a écrit à notre agent en lui disant qu’il était intéressé par notre groupe. Du coup, notre agent lui a donné le contact d’Eric, notre batteur. Et étant donné qu’Eric (DICARLO) et moi co-manageons le groupe, nous n’avons pas de manager, on fait ça tout seul. C’est, donc, passé directement par Ash.
Le dernier EP en date s’appelle “Martyr”, il est sorti le 18 avril dernier. Quels sont les retours que vous avez eu ?
Déjà ça fait vraiment plaisir de voir que ceux qui écoutent notre musique sortie avant sont toujours contents. Car même si je trouve que ça ne change pas énormément de ce qu’on fait d’habitude et c’est ce qu’on voulait à la base. On s’est dit qu’on n’allait pas faire quelque chose de trop transcendant pour ne pas choquer et parce que souvent quand on signe avec un label, il y a souvent cette idée que le son va changer…, parce qu’il y a des pressions du label…, mais ça n’a pas du tout été notre cas. Donc, on est content que les personnes qui nous connaissent déjà soient satisfaites et c’est vrai qu’on a eu des chiffres, cette fois-ci, qu’on n’avait jamais eu auparavant. C’est assez fou de voir le succès de cet EP. En plus, c’est un EP, ce n’est pas un album, donc on ne s’attend pas forcément à ce que ça fasse autant de bruit parce que ça reste quand même un petit projet. Mais on est très contents des retours et du fait que ça nous apporte d’autres opportunités également. Des groupes qui sont intéressés pour travailler avec nous, tourner avec nous… Ça fait vraiment plaisir.
Cette fois-ci, vous avez fait le choix de ne pas proposer de collaborations comme sur les 3 premiers EP.
Oui c’est vrai. Pour les deux premiers EP de FACE YOURSELF, je faisais beaucoup d’allers-retours aux États-Unis puisque j’habitais encore en France à ce moment-là. Et quand j’ai rencontré le groupe, ils m’ont aussi présenté leurs amis. FACE YOURSELF est un groupe basé sur les amitiés. Parce que l’une des raisons pour lesquelles on en est là aujourd’hui, c’est que beaucoup des gens qui nous ont soutenus, ont participé à nos clips… Dans le clip de “Grosse bagarre”, par exemple, on voit tous nos amis, on avait fait une fête ce soir-là et on s’est dit que ça pourrait être rigolo de filmer un clip à cette même soirée. Sur nos trois EP, tous sont des amis. Ce sont des gens issus de petits groupes. Comme on était un petit groupe nous-mêmes, même si c’est toujours le cas d’ailleurs, on apprécie le fait de créer une communauté avec des gens qui méritent plus d’audience et on s’est dit que ça pourrait être sympa de travailler avec eux. Et pas forcément avec des personnes hyper connues. Je pense que ça se voit quand on regarde les featurings sur ces morceaux, Beaucoup de gens n’étaient pas du tout au courant de qui étaient toutes ces personnes-là. C’est aussi une occasion pour s’entraider. Et là, sur le dernier EP, on avait envie de faire des featurings, mais on s’est dit peut-être plutôt pour un album, parce que c’est vrai qu’on a fait beaucoup de featurings dans le passé. Et un EP, ça reste quand même très court. Est-ce qu’on a envie de mettre beaucoup de featurings sur chaque morceau sachant que c’est quelque chose qu’on a beaucoup fait par le passé ? C’était aussi une idée de changement. On s’est vraiment focalisé sur nous, cette fois-ci. Et aussi parce que j’ai déménagé aux États-Unis, qu’il y a aussi des contraintes de voyage quand on attend ses papiers. Ce n’est pas forcément très recommandé de voyager. Pour cet EP, on a dû enregistrer en 2 groupes, il y a eu le groupe des instruments et le groupe des voix et le fait de devoir voyager, de devoir se diviser pour pouvoir faire ces enregistrements, ce n’était pas forcément idéal pour faire des feats.
Vous avez travaillé avec un producteur de renom, Joey STURGIS. Au-delà de son rôle de producteur, a-t-il eu un apport humain ou autre au sein du groupe ? Il est assez courant qu’un producteur puisse avoir un rôle, entre guillemets de grand frère, surtout quand on est un groupe qui débute.
Oui tout à fait. En fait, ça a vraiment été une expérience pour tout le monde je pense et aussi pour lui parce que la façon dont ça s’est fait avec Joey c’est parce qu’il cherchait à travailler avec un groupe de deathcore. Il avait exprimé son souhait de travailler sur de la musique beaucoup plus violente que ce qu’il fait d’habitude. Et il se trouve que quelqu’un qui bossait pour notre label était en contact avec lui. Et nous étions en recherche d’un producteur à ce moment-là. C’était quelque chose de conseillé par le label, parce qu’on s’est autoproduit à chaque fois. Nous avons enregistré nos 3 EP dans le garage d’Eric. Sumerian Records nous a dit qu’en étant avec eux, maintenant, ils nous offraient la possibilité de travailler avec des professionnels. Ils nous ont dit qu’on pouvait choisir et on a appris que Joey STURGIS cherchait à travailler avec un groupe de deathcore. La liaison s’est faite comme ça. Tout a démarré par des conversations, notamment sur le son qu’on recherchait. On s’est envoyé beaucoup de morceaux de groupes qu’on aime bien ou de sons qui nous intéressent, lui aussi. Ça nous a permis d’établir des objectifs et de se comprendre mutuellement. Et c’est vrai qu’une fois qu’on était dans le studio, ça s’est super bien passé. Tellement bien que là, on est en train de finaliser un autre projet avec lui et il nous donne toujours de super conseils. Comme nous sommes 6 dans le groupe, on écrit énormément de morceaux. On a des morceaux qu’on a plus envie de sortir que d’autres, mais on lui donne toujours toute la bibliothèque qu’on a pour lui donner l’opportunité de choisir et c’est quand même plus sympa quand quelqu’un travaille sur des morceaux qui lui plaisent. On sait qu’il va être plus investi. C’est vraiment un super échange. Ça lui a plu de faire ça sur le premier EP qu’on a fait ensemble. C’était beaucoup de découvertes, d’essais… Et là, sur ce qu’on vient d’enregistrer, je pense qu’on a vraiment réussi à faire quelque chose où tout est super cohérent. Il a compris notre son et il nous donne toujours plein de conseils aussi de son point de vue parce que c’est un professionnel qui est dans le métier depuis très longtemps. C’est vraiment super de bosser avec lui.
Ça me permet de rebondir sur la prochaine question. Après 4 EP, c’est un format de sortie que vous affectionnez ou est-ce que vous avez un projet d’album ?
Oui tout à fait, on avait vraiment envie de faire un album pour cette première sortie avec Sumerian Records, mais étant donné qu’on vient à peine de commencer à bosser avec eux, je pense que ça a été une demande de leur part pour tester. Pour voir ce dont on était capable. Forcément avant de nous signer, ils s’étaient renseignés sur qui on était… Mais lorsqu’une nouvelle relation commence, qu’on travaille ensemble pour la première fois, il y a forcément une différence. Donc je pense que c’était une sorte de test pour voir ce que ça pouvait donner mais un album est prévu. Peut-être en 2026, je ne sais pas exactement quand, mais oui, c’est prévu. De toute façon, on a une bibliothèque de sons qui est énorme, il y a donc du choix. Après c’est toujours la difficulté lorsqu’on veut sortir des morceaux et qu’on en a beaucoup, c’est le choix de qu’est-ce qui va sortir ? Quels morceaux vont bien ensemble ? Est-ce qu’on a envie de faire une collection qui a du sens ? Est-ce qu’on veut faire quelque chose qui a un thème, une histoire en commun ? Et caetera. Donc c’est beaucoup de réflexions, surtout sur cette partie-là.
En termes de paroles, c’est très sombre. En même temps, tu parles de santé mentale, un sujet qui n’est en aucun cas joyeux. Je comprends et ressens une forme de vécu. FACE YOURSELF est un exutoire pour toi ?
Oui, c’est ça. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais pendant très longtemps, depuis que je suis ado, j’ai eu beaucoup de soucis de santé mentale et pendant très longtemps, je n’ai pas été heureuse. Et FACE YOURSELF, c’est quelque chose qui a fait l’effet inverse pour moi. C’est ce qui me permet de m’apaiser. Même si c’est de la musique violente et tout ça, mais c’est un environnement de travail où je me sens bien. C’est vraiment un projet basé sur la métier et beaucoup de relations sur scène. Et c’est vrai que ça m’apporte beaucoup de bonheur dans ma vie de faire ça parce qu’avant, je bossais dans le cinéma en tant que maquilleuse et c’était mon rêve de base de travailler là-dedans. Et après avoir travaillé dans ce milieu pendant 3 ans, je me suis rendu compte qu’il faut un certain mental pour pouvoir bosser dans ce genre de milieu. Et ce n’est pas parce qu’on est dans le milieu qu’on aime, qu’on est forcément heureux. Je ne l’étais pas du tout dans ce milieu. C’est un milieu très cruel où beaucoup de choses sont basées sur beaucoup de travail gratuit… Donc c’est difficile de faire sa vie avec ça. Je pense qu’il y a eu comme un réveil où je me suis dit que j’avais tellement envie de faire ça et au final une fois que j’y étais, je n’étais pas du tout heureuse alors que FACE YOURSELF, même si ça apporte du stress aussi. Mais ce ne sera jamais du stress qui va me faire du mal, qui va me donner envie de tout arrêter. Quand j’ai découvert cet environnement de travail, je me suis dit qu’on peut travailler dans l’art sans souffrir. Il n’y a pas toujours besoin de passer par des choses difficiles pour pouvoir faire quelque chose qui nous plaît. Ça a vraiment changé ma vie.
C’est important de s’écarter des environnements toxiques. On en parle de plus en plus de ces sujets. C’est ce qu’il y a de mieux à faire.
Tout à fait. Parfois il faut se placer avant ses objectifs.
Dans FACE YOURSELF, tu te retrouves face à 5 musiciens incroyables. Avec un mur de 3 guitares. Alors il faut assurer et tu t’en sors admirablement bien. Comment travailles-tu ta technique de voix ? Car le chant saturé demande beaucoup de travail surtout dans le fait de ne pas se faire mal à la voix.
Je chante depuis très longtemps. Je suis allé au conservatoire depuis mes 6 ans à mes 12 ans. J’ai arrêté à la première année de collège parce que c’était trop de faire, et le collège et le conservatoire. Mais oui, j’ai toujours chanté et c’était vers mes 14 ans que j’ai découvert le métal. Et comme dans n’importe quelle technique artistique, parce que j’ai beaucoup exploré différentes techniques artistiques. J’ai toujours été curieuse de tester différentes choses et d’apprendre de nouvelles choses. Et lorsque j’ai découvert le chant saturé, j’ai voulu apprendre. J’ai beaucoup appris par moi-même. Forcément en faisant un peu n’importe quoi au début comme tout le monde. Je pense que quand on n’a pas de guide, il faut expérimenter. Mais maintenant, ça va faire 10 ans que je fais du chant saturé. Donc je pense que c’est vraiment une histoire d’habitude et de santé vocale également. Maintenant que je fais ça de façon sérieuse parce qu’avant, c’était vraiment pour le plaisir, je ne m’attendais pas du tout à ce que FACE YOURSELF soit le projet qu’il est aujourd’hui. Mais c’est vrai que maintenant, on va commencer à tourner, j’ai déjà une routine sportive. Je fais très attention à ma santé en général parce que l’instrument du chanteur, c’est son corps. Et donc, si je ne suis pas en bonne santé, si je suis fatiguée, je le ressens tout de suite dans ma voix et ça, c’est pour n’importe quel chanteur. Là, quand on a dû voyager récemment avec Corey (DOREMUS) pour aller dans le New Jersey afin d’enregistrer les nouveaux morceaux, on a roulé pendant vingt-six heures, donc pas beaucoup de sommeil et c’est vrai que le lendemain, j’étais dans le studio et ma voix ce n’était pas ça. Joey m’a dit de prendre un jour où je ne ferais rien et c’est vrai que ça a complètement changé la suite de l’enregistrement. Donc être en bonne santé, je fais du sport, peut-être 4 à 5 fois par semaine. En plus, je suis asthmatique, donc pour moi, c’est important de garder cette santé-là. Je fais attention à ce que je mange aussi. Et sinon, comme j’habite dans le Colorado qui est un état très sec, j’essaie de rester très hydratée et j’ai aussi un nébulisateur pour hydrater mes cordes vocales et ça, c’est une routine que je vais commencer lorsque je vais partir en tournée parce que je n’ai jamais tourné de ma vie. Ça va être quelque chose que je vais devoir explorer et apprendre, mais en général, quand je suis dans le studio, j’utilise mon nébulisateur avant et après mes enregistrements. Je bois du thé et du miel toute la journée, je reste très hydratée et puis peu importe ce que je fais, j’essaie toujours de me tenir à ma routine sportive et je pense qu’en tournée, ça va être la même chose. C’est juste qu’en tournée, il va falloir trouver des moments pour faire des siestes, pour dormir parce que forcément, le train de vie va être complètement décalé du fait de travailler de nuit. Et ensuite, quand on arrive le matin dans les salles, il faut tout préparer, tout sortir du Tourbus… Ça va contribuer, j’imagine, à de l’exercice physique de porter tous ces cartons… Mais oui, je pense que c’est encore quelque chose que je vais devoir explorer parce que la vie en tournée, c’est quelque chose que je n’ai pas encore expérimenté. Donc c’est une chose qui est chouette aussi du fait de faire ce genre de musique et le fait que beaucoup de ces choses-là sont nouvelles pour moi et pour beaucoup de gens du groupe également, ça permet d’avoir un esprit ouvert au fait d’apprendre et aussi d’apprendre des autres musiciens qui nous entourent en tournée notamment. Quand on a enregistré avec Joey, pour “Martyr”. Une semaine avant, il m’avait demandé quelle était ma routine vocale. Il m’avait donné pleins de conseils. Du genre, si tu n’as pas chanté depuis longtemps, ne te force pas à chanter avant de revenir. Si tu chantes plusieurs fois par semaine, continue à faire ça, ce n’est pas le moment de changer de régime, de commencer à fumer ou d’arrêter de fumer si tu fumes, bon heureusement je ne fume pas ou même d’arrêter de boire de l’alcool si tu bois de l’alcool, beaucoup de trucs de ce genre, il ne faut pas faire de changement avant de commencer une routine vocale ou un exercice vocal qui va être régulier.
J’ai vu sur Instagram cette vidéo que je trouve hyper touchante. Celle de Bernadette, la maman de Dave RICCO. Son enthousiasme et sa fierté dans son regard, je trouve ça génial. C’est donc sa voix qu’on entend en ouverture et en clôture de cet EP, c’est ça ?
Exactement, elle nous a fait trop rire. Je me souviens qu’une fois on avait reçu une commande sur le site de notre boutique de merch. Il y avait quelqu’un qui avait acheté 20 casquettes. On était en mode, mais qui a acheté autant de casquettes. On regarde, et en fait, c’était la mère de Dave. Elle les a achetés pour les distribuer à tout le monde dans sa famille. Ici, les Américains, tous les ans, genre pour la nouvelle année, pour Noël, ils aiment bien envoyer des cartes pour les vœux, avec des photos de famille. Et elle m’avait envoyé une carte avec la photo de famille et il y avait tout le monde qui avait sa casquette dessus. C’était trop mignon.
Au mois de juillet, vous partez en tournée US avec CRYSTAL LAKE, VCTMS et NOT ENOUGH SPACE. Et au mois d’octobre, une autre tournée avec SIGN OF THE SWARM, MENTAL CRUELTY , les frenchies TEN56 et CARCOSA toujours aux US.
Est-ce que vous avez pour projet de traverser l’Atlantique ? On vous attend en France.
C’est quelque chose qu’on aimerait beaucoup faire, on a commencé à travailler avec Avocado Booking récemment. Mais en fait, c’est toujours le même problème qu’on a depuis plus d’un an. C’est que je ne peux pas quitter les États-Unis actuellement parce que je suis en attente de mes papiers. Donc tant que je n’ai pas mes papiers, mon titre de séjour aux USA, je ne peux pas traverser la frontière, sinon c’est considéré comme un abandon de statut. Je ne peux rien dire pour les délais parce que je n’en sais rien du tout. Ça fait un an que j’attend. C’est comme ça pour le Canada aussi, on ne peut pas traverser la frontière. Donc je ne sais pas, je pourrais être acceptée demain comme je pourrais être acceptée dans un an. Tant que ce n’est pas réglé, on ne peut pas partir. Après, ça ne veut pas dire que ça n’arrivera pas, c’est juste une question de temps. On a déjà eu des offres pour des tournées européennes qu’on a dû refuser pour cette raison-là. C’est juste une question de temps, mais on travaille avec Avocado Booking, ils sont au courant de la situation, je leur en ai parlé directement. Donc dès que ce sera possible, oui, c’est quelque chose qu’on va faire.
Quels sont tes modèles si tu en as ou du moins tes sources d’inspiration en tant que chanteuse ?
Honnêtement quand j’ai commencé à écouter du métal pour moi c’était George “Corpsegrinder” FISHER de CANNIBAL CORPSE. J’aime beaucoup sa façon d’écrire, la cadence qu’il a. Je trouve ça vraiment original. Il a vraiment une façon très originale d’écrire, j’aime beaucoup. Après, mon groupe préféré, c’est CARACH ANGREN. C’est du black metal symphonique. Et le chanteur, c’est pareil, j’ai toujours trouvé qu’il avait une façon rythmique d’écrire qui est hyper intéressante parce qu’il ne va pas forcément suivre l’instrumental et d’un point de vue du narrateur, de la façon dont il écrit, j’aime beaucoup. Et sinon pour le style strictement deathcore, c’est vrai que mon chanteur préféré a toujours été Dickie ALLEN, qui a un peu commencé tous les trends du deathcore, les bruits de gobelins… C’est un peu lui qui est à l’origine, qui lui-même s’est inspiré de Travis RYAN. Donc c’était beaucoup, Dickie ALLEN et Luke GRIFFIN quand je me suis intéressée au deathcore, c’était eux. Mais les toutes premières inspirations, c’était surtout George “Corpsegrinder” FISHER et CARACH ANGREN. Ensuite, en général, d’un point de vue artistique, depuis toute petite, j’ai toujours été hyper fan de LADY GAGA. Je trouve qu’elle a une super équipe derrière elle pour tout ce qui est des choix artistiques, pour la scène, les costumes, le maquillage. Elle a aussi une façon de raconter des histoires à travers sa musique, beaucoup de messages cachés. Et puis, je trouve que c’est vraiment une artiste complète parce qu’elle écrit sa musique et elle la produit aussi, donc elle a beaucoup d’implication dans ce qu’elle fait. C’est quelque chose que je trouve très admirable parce qu’il y en a beaucoup qui sont plus des artistes interprètes, même si ce n’est pas une mauvaise chose, mais je trouve ça vraiment cool, quelqu’un qui a du contrôle sur sa vision artistique. Donc, oui, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspirée aussi pour ces raisons-là et j’aime beaucoup le fait qu’elle a en dehors de la musique, des combats qu’elle défend et qu’elle va aussi traduire à travers sa musique.
Le mot de la fin est pour toi.
Merci beaucoup de m’avoir invitée, ça fait toujours plaisir. Comme je le dis à chaque fois de faire des interviews pour d’autres pays aussi parce que c’est vrai qu’on a un public qui est principalement aux US. Donc ça fait plaisir, c’est une opportunité pour nous d’essayer d’avoir un public plus large. Donc merci de me recevoir et comme d’habitude, merci à toutes les personnes qui écoutent notre musique parce que forcément ça nous aide à continuer à en faire plus. Ce soutien nous permet de continuer à faire vivre ce groupe et de pouvoir faire ce qu’on fait. Sinon, j’ai hâte de rencontrer les gens en tournée parce que ça va être une expérience complètement différente pour nous. Je pense que c’est la chose que tout le monde attend le plus dans le groupe. Pouvoir enfin rencontrer les gens qui écoutent notre musique et pouvoir les remercier en personne.
Notre avis :
FACE YOURSELF, c’est la rencontre entre cinq musiciens américains et une chanteuse française du nom de Yasmine LIVERNEAUX. Leur job, nous en mettre plein la tronche avec un deathcore sans concession. Et cette fois-ci, l’objet du délit est ce “Martyr ”, quatrième EP du groupe.
Accrochez-vous car les 25 secondes d’intro du premier titre “Primal”, ressemblent à ce moment où le wagon monte au point culminant d’une montagne russe. À la 26ème seconde, c’est foutu, impossible de vous arrêter ou de descendre, vous allez subir pendant les 14 minutes suivantes, toute la violence du groupe américain. “Predatory” est un enchaînement de virages sans aucune limite de vitesse, ressentez-vous toutes les vibrations de ce train infernal parcourir tout votre corps ? “The Poet” est probablement le titre le plus oppressant de ce EP, votre mental sera mis à l’épreuve. Et pourtant, nous n’en sommes qu’à la moitié du parcours. Si vous cherchez un peu d’accalmie, oubliez ça. Pas de répit avec “Saboteur” qui vous assène de terribles coups aux cervicales. Les aiguilles de l’horloge annoncent la fin du périple avec le délicieusement malsain “Sideration”. Le tour de manège est terminé, que diriez-vous de reprendre un ticket pour 14 nouvelles minutes de sensations fortes ? (Chronique présente dans « Les Riffs du lundi » du 21 avril)