Oyez oyez, avis à tous les metalleux qui ne connaissent pas encore le Cernunnos Pagan Fest.
Je vais vous narrer un week-end hors du temps, mêlant les époques païennes, vikings, celtes, médiévales avec leurs musiques, coutumes et costumes, nourriture, bijoux et autres accessoires, le tout bien arrosé de breuvages qui font tourner la tête ou pas… Et tout ça, pour se reposer les oreilles entre les concerts, car le Pagan Fest, c’est aussi et surtout, deux salles de concert qui enchaînent les prestations des 20 groupes programmés du samedi au dimanche soir.
Avant de vous baigner dans cet univers musical, laissez-moi vous planter le décor de cet évènement festif célébré, à quelques kilomètres de Paris, dans l’enceinte de la Ferme du Buisson à Noisiel (Seine et Marne).
Car oui, le Pagan Fest, c’est aussi une fête médiévale ouverte à tous, gratuite proposant des échoppes diverses et variées (artisanat du cuir, costumes d’époque, bijoux, accessoires, breuvages…), animée par des associations de reconstitution (démonstrations de combats médiévaux, vie de camp, troupes de rue, spectacles de feu…). Vous y trouverez aussi un marché couvert proposant multitude de stands, une scène dédiée aux troupes musicales, aux initiations aux danses médiévales, aux conteurs ainsi qu’aux groupes de la programmation qui nous offrent des prestations acoustiques (Cuelebre et Cruachan). Vos bambins peuvent s’initier à différents jeux médiévaux (tir à l’arc, combats à l’épée en mousse), à la calligraphie, aux runes…
L’orga se démène vraiment pour offrir des prestations adaptées à tout public, exposants et artistes (salles de presse, merch artistes, consignes, zone de rencontre et dédicace artiste) dans des conditions remarquables (y compris des vraies sanitaires, propres et entretenus, ce qui est très rare) et tout ça sous l’œil rassurant des bénévoles du poste de secours et du service de sécurité aux accès.
Cette année, le Cernunnos n’a jamais été aussi bien nommé, car ce sacré dieu cornu, celto-gaulois du renouveau, a fêté son retour post Covid avec un éventail de groupes pagan et pagan métal, viking, power metal, folk metal, épic, troll, pirate, mélodic, en allant piocher de l’Espagne aux pays nordiques en passant par les îles Féroé, l’Islande, l’Irlande, la République tchèque, en laissant la part belle à notre jeune scène nationale talentueuse.
Pour commencer cette journée du samedi 18 février 2023, dès l’ouverture des portes à 13 heures, et en attendant le 1er concert à 14 heures, une petite visite de la partie médiévale s’impose. La bise aux copains artisans et passage à l’accueil. Pas le temps de flâner, je tombe sur le groupe Cân Bardd, en séance de dédicaces de leur dernier album… quelques photos avec eux et je file remplir ma corne de ce fameux breuvage houblonné et mousseux au bar qui nous propose un choix de quatre bières locales et édition spéciale Pagan Fest, de l’hypocras (recette médiévale à base de vin épicé et sucré), hydromel et autres douceurs pour varier les plaisirs durant ces deux journées ou les gosiers les mieux entrainés s’assèchent vite à chanter, danser (« pogoter, et circlepiter »).
Par Thor, ça change des pils tièdes à choucroute et sans mousse que proposent certaines salles !
Les Harpies ouvrent le bal et nous plongent dans le thème. Musique et voix entrainantes, style médiéval et festif. Ça sent bon la taverne sur la route du château, la cervoise et les gueuses qui dansent sur les tables.
Après 40 minutes de voyage dans le temps, d’un pas assuré, je traverse le couloir qui sépare les deux scènes car maintenant, c’est au tour de Bansidh de nous régaler.
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Les Français d’Angers commencent leur set et je sais déjà que le public va se régaler. On change d’ambiance, on passe à du pur metal mélodique où flute et harpe se mêlent à merveille au scream caverneux et au gros son qui nous chatouille les tripes. Les celto-gaulois font le show et dans le public ça participe bien, ça fonctionne, le week-end va être parfait.
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Towarb, groupe dark folk venu d’Alsace, conteur en musique du patrimoine légendaire médiéval de leurs contrées. C’est beau, c’est dark.
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Wergeld, ces Français d’Angoulême, experts en pirouettes, qui virevoltent entre pagan, folk médiéval mérovingien black, ne laissent pas indifférents. Perso, je vais approfondir pour mieux découvrir.
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En bon viking, et pour faire baisser le rythme cardiaque, je me positionne pour la prestation tant attendue de Hrafngrímr. Par Thor et Odin, Tyr, Freyr et Freyja et tout le panthéon d’Asgard, quel voyage intérieur que ce groupe, fondé en 2019 par Mattjö Haussy (après son départ de Skáld), et quels voix et sons enivrants ! On se laisse porter par cette ambiance chamanique. On ferme les yeux, on est bercé et c’est déjà fini…
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Pas le temps de se remettre de ses émotions, c’est Cân Bardd qui s’annonce immédiatement et eux, je ne veux pas les rater. Les Suisses attaquent avec « une couronne de branches » issue de leur dernier album « Devoured by the Oak » puis enchaînent leur set avec des titres mêlant mélodie, black scream profond, voix claires envoutantes, le tout merveilleusement rythmé par un batteur à huit bras et quatre pieds, possédé par une bonne douzaine de démons surexcités et qui garde un sourire décontracté pendant que ses bras moulinent à la vitesse de la lumière. J’avais réussi à reprendre une tension normale, tout est à refaire. Du coup, un peu d’hypocras dans la corne et en avant pour Sowulo, pour reprendre mes esprits.
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Sowulo, c’est une valeur sure qui me berce depuis 2012, de leurs mélodies folk païennes portées par des voix envoutantes, chaleureuses et rassurantes. Les Hollandais manient avec brio les instruments anciens qui vous plongent dans cet univers viking recherché (percussions douces, tambour de guerre, flute, harpe et bouzouki). Sowulo, quand vous fermez les yeux en les écoutant, c’est dingue ce qu’on voyage : dans un drakkar, bercé par les vagues du fjord, ou à pied dans la forêt montagneuse pour aller prier à Uppsala. Il se dit que certains se seraient même évanouis, submergés par tant d’émotions…
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Arrive 21 heures, et les Ibères de Cuelebre et leur son folk médiéval accompagné par leurs instruments anciens. On se laisse emmener avec plaisir dans ces rituels païens envoutants.
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La soirée n’est pas finie. On termine avec les Suédois de Fejd et leur folk metal qui enchante leurs fans depuis 2001 de leurs rythmes entrainants. Une longévité et une notoriété méritées dans le monde néo folk, pour ce groupe qui encore une fois, ne m’a pas déçu.
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Bon, ça se termine pour moi. Je laisse la soirée after show, programmée jusqu’à 3 heures, à ceux qui s’en sentent le courage. Perso, faut que je sois à peu près fiable et éveillé pour ce dimanche 19 de folie qui s’annonce. Encore une prog à vous mettre la bière à la bouche, ou l’eau (.. je ne sais plus ..) !