Sous la pluie qui nous tombe sur la tête, le rendez-vous est donné pour ce qui va être une soirée de folie !
En effet, le line-up de ce soir sera bourré d’entités venant des profondeurs et ils sont avides de chair et de sang. Si vous aimez les sensations fortes et les coups de frayeur, c’était à La Machine du Moulin Rouge qu’il fallait être.
Ce charmant « petit » espace donne tout d’un grand en offrant la possibilité d’être plus proche de nos groupes préférés.
La soirée prévoit les hostilités à 18h30 et ainsi il sera. Je suis contente ! Je vais découvrir VEXED et REVOCATION, et je suis surtout là car je suis fan de ABORTED (interview de Sven de Caluwé dans la prochaine édition de Vecteur) et de Mighty CARNIFEX.
La scène est sombre, ornée de néons qui font à peine entrevoir Jay, Willem et Meyrick. L’intro mixé de boucing breakdowns du titre “Anti-Fetish” résonne, coups de batterie et de riffs avec la basse dense font place à un court temps mort et on entend « Paris make some noise! »
Megan prend possession de la salle et même ses jolies couettes ne bernent personne, c’est une véritable bête de scène ! Le quatuor s’empare de nous comme un jeu de yoyo avec une rythmique riche en violents breakdowns. Le groupe est tellement bon et accrocheur avec leur metal alternatif aux touches trap, que l’audience qui s’attarde au bar ou à l’entrée prend enfin le pas vers la fosse.
La frontwoman aura de l’énergie à revendre, et derrière ses growlings se cache un énorme sourire. J’aurai l’occasion de la saluer et remercier dès la fin du set. Mais c’est sans compter sur la proximité et la chaleur dont Meyrick fera preuve envers le public positionné droit devant lui, et qui est très enjoué par “Hideous”.
Il y aura quelques mots de soutien pour la communauté LGBTQIA+ et il n’y en a jamais assez, Megan alerte sur les mentalités fermées, même dans la communauté metal, le sujet du “X My <3 (Hope to Die)”.
J’ai adoré cette bulle d’énergie et le tempo est donné par le groupe britannique en mettant à l’honneur leur dernier album ‘Negative Energy’ sorti en 2023. Merci !
setlist
Anti-Fetish
Lay Down Your Flowers
X my <3 (Hope to Die)
Hideous
Nepotism
lineup
Megan Targett
Meyrick de La Fuente
Willem Geraghty
Jay Bacon
La scène se vêtit de l’affiche de ‘Vault of Horrors’ avec le cher Larry, il me tarde ! Les fans affluent vers la fosse d’un coup !
Lumières rouge sang et on aperçoit Billy (la marionnette de JigSaw) aka Sven de Caluwé qui vient nous « bercer » avec des mots doux avant de nous embarquer dans des histoires sanglantes. En nous amadouant, le groupe ABORTED fera de nous ses nouvelles proies… Même pas peur !
Nous allons assister à un des concerts les plus fous et les plus fun auxquels j’ai été, et avec ‘Retrogore’, on comprendra très vite que ça va suer. Sven nous invite à célébrer le death metal et que les concerts c’est pour « mettre le bordel ! » en lançant l’incitation à monter sur scène. Le public devient fou, et des fans vont rythmer le long du set aux côtés des musiciens sur scène à plusieurs reprises avant d’échouer sur la fosse tels des bois flottants. “Cadaverous Banquet” et “Bathos” mettent le feu aux poudres et l’énergie de la salle est palpable !
Temps mort ? Impossible. Place à l’intro de “DreadBringer”, premier morceau du dernier album du groupe, ‘Vault of Horrors’, – d’ailleurs, l’interview avec Sven apparaît dans la prochaine édition de Vecteur Magazine – et un de mes préférés sur ce que je considère la meilleure sortie de 2024 jusqu’à présent. Et dès la déflagration du titre, la fosse s’embrase. C’est beau ! Il faut dire que Ken tape sur ses tambours avec une puissance massacrante. Et que dire du solo de Daníel… Je me suis régalée !
Mais ce n’est pas fini ! Ce seront pas moins de cinq titres du saignant à souhait de cette ode à l’horreur qu’est ‘Vault of Horrors’, et “Condemned to Rot” me donnera la sensation d’être mise dans une centrifugeuse. Reprends ton souffle ! J’en aurai besoin si je veux « survivre », et les battements de “Brotherhood of Sleep” créent un déchaînement que je pensais impossible. Les jets de fumée accompagnant Ian qui écorche ses cordes rendent l’ambiance encore plus dense… et le cœur ne tient plus.
Fuyez pauvres fous ! LeatherFace nous découpe en morceaux avec “Death Cult”, et le pire c’est qu’on aime ça.
On continuera l’ambiance headbang, slams, stage diving, et le fun c’est qu’on fera des jumping jacks (oui, toujours doté d’humour noir, Sven nous fera part de son inquiétude sur le taux d’obésité des Français ^^…), et on jouera au ballon… Oui, un ballon de plage qui fera le va-et-vient entre le public et la scène, et finira par un coup sur le derrière de Sven… Surpris, il se retourne, et nous, on est en fou rire.
Quel moment de folie on vient de passer ! Je reste sur ma faim, hâte d’un set plus long sur une prochaine date. Et on les revoit au Motocultor cet été ! Long Live “The Saw and The Carnage Done”.
D’un charisme et d’une force de présence, ABORTED a retourné la salle à l’envers. Incroyable !
setlist
Retrogore
Cadaverous Banquet
Bathos
Dreadbringer
Condemned to Rot
Brotherhood of Sleep
DeathCult
Insect Politics
Threading on Vermillion Deception
The Saw and The Carnage
lineup
Sven De Caluwé
Ian Jekelis
Daniél Konradsson
Ken Bedene
Place à un set techniquement plus massue, comme on les aime, et sous ce fond de lumières qui jonglent entre le rouge et le vert, “Diabolical Majesty” retentit.
Le trio américain assurera un set qui fera de nous des véritables zombies en headbang synchronisé, (promis, aucune répèt avant le set ^^) David en lead chant et guitare, accompagné de Harry guitare et back vocals, forment un duo de tonnerre. D’ailleurs, ils s’y prêtent à alterner les solos entre eux, ce qui pimente la prestation. Leurs riffs sont implacables !
Non, je n’oublie pas Ash (aka Ashley) qui derrière sa batterie féroce nous livre un live digne d’une séance d’hypnose. Je suis conquise par ce death tech thrash metal qui flirte avec le prog.
Un diablotin se glisse sur scène et se languit d’un des plus beaux solos de David (nous savons tous que cela ne peut être autre que Sven).
Leur performance est majestueuse pendant “Lessons in Occult Theft”… Sans trop en faire, juste le jeu de lumières et leur présence, la salle était envoûtée et buvait chaque note. “Of Unworldly Origin” clos le set de huit titres, dont quatre de leur dernier album en date, ‘Netherheaven’, et ils quittent la scène sous des applaudissements bien mérités ! Je vous les recommande.
setlist
Diabolical Majesty
Nihilistic Violence
The Outer Ones
Madness Opus
Teratogenesis
Lessons in Occult Theft
Godforsaken
Of Unwordly Origin
lineup
David Davidson
Ashlay Pearson
Harry Lannon
CARNIFEX
Le groupe prend place sur scène en faisant des derniers ajustements, mais…
C’est l’heure ! On en a gros ! La salle est bondée ! Pas d’aphorismes, beaucoup à dire et les mots se doivent d’être justes. Même les jeux de lumière tremblent à l’idée de pouvoir être à la hauteur de ce qui va suivre.
Ce sont des moments magiques comme celui-ci qui expriment le mieux notre passion pour le metal.
On sera secoués, bafoués sans cesse pendant le set des Seigneurs Carnifex… Mon dieu les frissons !
La lumière verte rappelle qu’ils sont immunes à la kryptonite et Scott arrive avec un « Paris !!!! Je veux vos horns up! » et c’est la première déflagration… Nous voilà entre un pit en véritables braises et breakdowns à ramper au sol, Neal nous fait déjà chialer avec le magnifique solo de guitare de “Dark Days”.
Scott nous lance « montre nous ce que t’as dans le ventre Paris ! » et d’un sans pitié “Pray for Peace” ils nous vident de toutes nos entrailles. Entre échanges de quelques mots avec nous, et l’adrénaline des corps qui se prêtent à un jeu de pit où on circule comme des tornades, l’invasion de la scène – ce qui ravira le groupe – l’ambiance est frissonnante, (é)mouvante.
‘Necromanteum’, le dernier album en date des Américains, pointe son nez avec la chanson titre.
On est littéralement subjugués par chaque membre du groupe ! Shawn nous marque par la violence de frappe sur ses tambours, c’est un drum beast ! Cory à la guitare et en back vocals est incroyable, Fred me surprend par la lourdeur de sa basse, et sa capacité à nous montrer que le grand écart est possible en headbanging simultanément ^^… Le tout composé des mots « doux » growlés par Scott, affinés par les riffs surpuissants et mélodiques de Niel, fait que nos âmes s’élèvent lors de “Heaven and Hell All at Once”…
L’extase !
Dans ce récit de beaux poèmes, un flashback sera partagé avec nous, celui de l’époque de La Locomotive, nous étions en 2008 et le groupe donnait son concert en France pour la première fois.
“Lie to My Face” nous ramène de la férocité qui émerge chez les fans de longue date. J’ai de la peine pour la structure de la salle… La tension monte d’un cran.
Mon cœur tient bon et le set de onze titres, équilibré entre six registres, était tout ce qu’on pouvait demander et pourtant la nostalgie s’installe déjà… Le dernier morceau “Slit Wrist Savior” nous videra d’une quelconque goutte d’eau qui reste dans notre corps.
lineup
Scott Lewis
Cory Arford
Shawn Cameron
Fred Calderon
Neal Tiemann
Je termine en remerciant les groupes qui nous ont comblés de performances inoubliables, bourrées de saveurs brutales et énergisantes, de générosité, d’échanges, tant sur scène comme en dehors. Mais également à La Machine du Moulin Rouge qui rend l’ambiance plus chaleureuse, à Vecteur Magazine pour tout, à Garmonbozia pour le lineup de dingue sur cette tournée, et aussi pour l’accréditation. Merci.