Forts d’un EP et 2 albums en presque 10 ans d’existence, les américains de Boundaries ont sorti le 14 octobre l’album « Burying Brightness », sous leur tout nouveau label 3DOT Recordings. Matthew McDougal, le chanteur à la tête du quintet hardcore / beatdown, répond à nos questions.
Carole : Vous êtes nouvellement signés chez le label détenu par les membres de Periphery, 3DOT Recordings, qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Matthew : C’est fantastique ! Ils avaient une vision très claire de qui nous sommes et de notre potentiel. Nous sommes un groupe underground avec de bonnes idées et la volonté de prendre de l’ampleur, et c’est en phase avec leur propres ambitions. L’alchimie a été immédiate entre nous. Nous adorons Periphery et leur vision de la musique, et c’est un honneur d’être sous leur bannière.
Carole : En parlant de vision, quel est l’idée principale véhiculée par ce nouvel album ?
Matthew : Si je devais choisir des milliers de situations ou une seule, en réalité je n’arriverais pas à résumer ce qu’a été mon quotidien dans le groupe. Que j’ai crevé de chaud au fond d’un van, participé à des concerts bondés ou au contraire joué devant 11 personnes, chaque instant compte et forme la pièce d’un puzzle qui sans elle serait incomplet. Je veux que les gens écoutent « Burying Brightness » en ressentant qu’il est urgent de vivre. Il faut faire de soi sa priorité, prendre soin de nous-mêmes, parce que nous le devons aussi à notre entourage. Quand on ne se sent pas bien, nos proches non plus, et on ne sait jamais quand on peut voir disparaître quelqu’un. Il ne faut pas hésiter à rechercher une aide, à s’en remettre à quelqu’un.
Carole : Cet album est aussi marqué par des passages chantés de Tim (Sullivan, batteur – NDLR) et Nathan (Calcagno, bassiste – NDLR), d’où est venue cet idée ?
Matthew : Eh bien, ça s’est fait sans trop réfléchir. Comme tu le sais, notre son est plutôt lourd, y compris pour les paroles, et il nous a semblé intéressant d’apporter du chant plus mélodique, pour insuffler de l’oxygène à certains morceaux.
Carole : « Burying Brightness » est lié étroitement à ton parcours, et en particulier à tes relations avec des proches, peux-tu m’en dire plus ?
Matthew : J’ai découvert ma passion pour la musique heavy très jeune, grâce à mon grand frère qui m’a notamment initié aux groupes Senses Fail et Story of the Year. Même si je sais qu’aujourd’hui, on ne considère plus ces groupes comme si « lourds » que ça, ce sont eux qui m’ont fait connaître la musique post-hardcore et tous ces styles de sons guidés par les émotions. La raison principale pour laquelle cela a résonné en moi et ce pourquoi je vibre encore pour ces genres aujourd’hui, c’est qu’on peut facilement se reconnaître dans la musique hardcore.
« Burying Brightness » est aussi largement inspiré par un membre de ma famille qui m’a fait découvrir des groupes de metal plus typiques par la suite. Les moments de vie partagés avec mes amis et tous ceux qui me sont chers m’ont donné la possibilité de m’exprimer quand j’en avais le plus besoin, et je pense que c’est réellement grâce à ça que je suis encore en vie. Cela m’a aussi donné comme objectif de trouver les gens qui en auraient besoin aujourd’hui, qui ressentent les mêmes choses que moi. C’est même devenu une raison d’être.
Carole : La piste n°9 ne porte pas de titre et sonne comme un interlude, quel en est le sens ?
Matthew : C’est une sorte de « calme après la tempête », une manière amicale d’apaiser en faisant sentir que ce chapitre est clos, et qu’on peut souffler pour recharger les batteries, avant d’ouvrir le chapitre suivant.
Carole : « The Tower », en référence au mythe de Babel, est une piste longue de 10 minutes, qui commence par un premier morceau de presque 4 minutes, mélodique, plein d’émotions et avec des passages hypnotiques, ensuite il y a comme un « blanc » de roulement de bande enregistreuse, avant l’arrivée d’un son d’1 minute et demi, plein de rage. Pourquoi ce choix de structure ?
Matthew : Il n’y a pas vraiment d’histoire derrière ce morceau. Comme je te le disais, on aime différents types de musique, du hardcore au post-hardcore, des sons lourds aux sons plus mélodiques. Nous ne nous mettons aucune barrière, notre but est de proposer la meilleure version de nous-mêmes.
Carole : Peut-on espérer vous voir jouer prochainement en Europe, et même en France, dans un futur proche ?
Matthew : Nous nous sommes produits en Europe en novembre avec Never Say Die, et c’était tout simplement génial, tant au niveau des salles que du public ! Nous n’avons pas d’autres dates programmées pour le moment, mais nous espérons revenir vite vers vous avec de bonnes nouvelles !