Vecteur Magazine

Bloodywood au Bataclan : un voyage sonore de Paris à New Delhi

19.03.2025

Photos et live report par Marine Techer

Plus d’infos :  Instagram – FacebookSite officiel

En ce 19 mars, c’est un véritable voyage culturel qui nous attend. De Paris à Mumbai, en passant par le Venezuela, la France et New Delhi, la soirée promet d’être intense, haute en décibels et en émotions. Ce soir, la scène du Bataclan affiche complet pour accueillir le phénomène Bloodywood, accompagné de deux premières parties pleines de surprises.

Une ouverture manquée, mais pas ratée

La soirée commence tôt — bien trop tôt (18h30) pour que je puisse assister à l’ouverture assurée par Midhaven. Dommage, mais la suite va vite compenser.

Demonic Resurrection : l’Inde en puissance

C’est directement à Mumbai que débute mon périple sonore avec Demonic Resurrection, groupe de death métal symphonique qui ne fait pas dans la dentelle. Chant clair et growl s’entremêlent sur fond de guitares lourdes et d’une batterie qui frappe fort, emmené par le charismatique Sahil Makhija (a.k.a Demonstealer).
Le public est rapidement conquis, anime gentiment le pit, les sourires sont partout, tout le monde passe un bon moment.

Côté photo, c’est une autre histoire : le groupe opte pour une lumière scénique rouge et noire, pas la plus facile à dompter. Mais visuellement, ça colle parfaitement à l’univers.

Calva Louise : la claque inattendue

Changement d’ambiance, direction le Venezuela, la France et la Nouvelle-Zélande avec Calva Louise, un groupe aux origines multiples et au style bien à lui. Cette découverte est probablement ma claque de la soirée, une énergie débordante, une communication avec le public, des anecdotes sur les origines de chacun des membres du groupes et musicalement il n’y a rien à redire, une basse bien grave, des grattes et un chant à la Nova Twins avec une touche de growl en prime.

Le public reste survolté, l’ambiance monte en intensité… la tension est à son paroxysme.

Bloodywood : la tempête venue de New Delhi

Nous reprenons notre périple, direction New Delhi. Ce groupe formé en 2016, débute par des parodies de chansons pop en versions métal, puis bascule rapidement sur de la composition et devient le premier groupe de métal indien à émerger et qui maintenant fait salle comble un peu partout en Europe.

21h. Le Bataclan s’éteint. Le public scande « Bloodywood », l’excitation est à son comble. Les six membres du groupe débarquent sur scène dans leurs tenues traditionnelles : l’entrée est fracassante.

Le concert débute avec « Dana Dan », morceau engagé issu de leur unique album. Les guitares cognent, les percussions indiennes enrichissent la rythmique, et le duo vocal  entre en scène: chant métal et rap enragé, il balance un message fort contre les violences sexuelles.

Mais cela ne fait pas peur au public malgré la lourdeur du sujet, l’ambiance est incandescente et ce n’est que le début.

Mais on maintient la tension avec un titre plus fun, prônant l’art de la vie à l’indienne, les valeurs, la nourriture et la vie à « Nu Delhi ». Extrait de leur futur album (sorti le lendemain) qui m’a permis de patienter en attendant le spectacle de ce soir, et il faut dire qu’en live il prend une toute autre dimension. D’autres titres comme « Aaj«  ou « Jee Veerey«  déclenchent pogos et hurlements : le public se donne à 100 %.

Une scénographie simple, mais un show puissant

Pas de mise en scène extravagante, juste un backdrop sobre avec le nom du groupe. Et pourtant, la scène est comblée par la présence incroyable de ces six musiciens.
Petit moment fun sur « Tadka« , où les membres enfilent des tabliers et simulent une recette de cuisine. Un clin d’œil qui montre qu’on peut être engagé et garder le sourire.

Un goût de reviens-y

Ce concert, c’est ma deuxième claque signée Bloodywood, la première remontant à leur passage remarqué au Hellfest 2024. Le set est court, forcément, avec un seul album au compteur et quelques inédits. Mais quelle intensité !

Bloodywood confirme qu’il est un groupe inclassable, redoutable et contagieux. Leur fusion unique entre métal, rap, musique traditionnelle indienne et engagement social est un vrai régal, autant pour les oreilles que pour les yeux.
Leur lumière chaude et solaire contraste avec la violence de certains sujets abordés, mais leur joie de vivre emporte tout.

Dernier rappel sur « Gaddaar« , et déjà le show se termine. Beaucoup trop vite à mon goût. Une chose est sûre : je reviendrai les voir dès que possible