Vecteur Magazine

BLACK STONE CHERRY
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AYRON JONES
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STORM ORCHESTRA


L'Olympia - Paris

19.11.24

Live Report par Cidàlia Païs avec des Photos de Raphaël Gellé

Ce 6 novembre, nous étions présents au concert des Américains de Black Stone Cherry, accompagnés de « notre » Ayron Jones et son crew, avec les Parisiens de Storm Orchestra en première partie.

Cette soirée, placée sous le signe du rock, du pur, du bon, ornée d’un jeu de lumières simple et efficace pour chaque prestation, mettra en avant ce qu’il y a de plus important : le talent de chaque musicien sur scène, et nous fera vivre des moments forts.

STORM ORCHESTRA

Il est 19 h et la salle peine encore à se remplir, mais peu importe. Le trio français de Storm Orchestra s’apprête à offrir un set court mais intense, définitivement ancré dans un rock accrocheur et efficace. Dès les premières notes, Storm Orchestra parvient à capter l’attention du public, mêlant habilement rock alternatif et énergie brute. Leur performance se distingue par une présence scénique débordante.

Le chanteur, dont la voix puissante résonne dans l’espace, réussit à transmettre l’émotion de chaque morceau, tandis que la section rythmique assure une fondation solide et entraînante. Bien que leur prestation ne dure que vingt minutes, avec une poignée de titres, l’impact est indéniable. Ils donneront tout ce soir, avec un guitariste-chanteur en grande forme, vêtu de blanc. La cohésion du groupe est remarquable, offrant un rendu aussi captivant que mémorable.

Setlist :

1- Bright Soul
2- Piece Of You
3- Drummer
4- Suspect

AYRON JONES

Que dire ? Lors de son passage à l’Élysée Montmartre en 2023, il m’avait déjà laissé une forte empreinte, mais ce soir à l’Olympia, je suis littéralement envoûtée.

Ici, Ayron semble être chez lui, à Paris. Il le répète à chaque visite, et on sent cet amour réciproque depuis son tout premier concert au New Morning en 2021, qui était d’ailleurs son premier show en Europe. Cependant, ce soir, une émotion particulière l’envahit ; il se rappelle le parcours impressionnant qu’il a accompli en seulement trois ans. De plus, il se produit sur les planches ayant vu passer l’une de ses idoles, l’unique Jimi Hendrix, dont l’esprit volette encore dans les lieux.

Le set démarre avec “Boys From the Puget Sound”, un titre qui pose les bases d’une soirée placée sous le signe d’un rock affûté. Tyrone Lovelace, aka Bob, le bassiste, est un vrai personnage qui s’approprie la scène avec une énergie débordante. C’est un électron libre, sur et en dehors de la scène. Arborant fièrement un T-shirt proclamant son statut de grand-père, il n’hésite pas à montrer à tous la photo de sa petite-fille tout juste née. Coiffé de son stetson en cuir, il assure le spectacle comme à son habitude. Matthew Jacquette, également guitariste, s’avère tout aussi communicatif avec le public, se montrant à l’aise tant à la guitare qu’au-devant de la scène pour galvaniser la salle.

Les élections américaines sont un peu présentes malgré tout. Ayron partage sa déception avec le public, n’hésitant pas à lancer un “Fuck Trump” qui fait écho aux sentiments ambiants, avant de plonger dans son titre “My America” et de rendre un hommage vibrant à Seattle, en intégrant un passage de Nirvanesque.

C’est “Chronicles of the Kid”, le dernier album paru en 2023, qui sera mis en avant, avec pas moins de sept titres interprétés, dont le frissonnant “Blood on the Water”. Ce morceau nous a quand même mis une larme à l’œil ce soir… La magie de la musique et la maîtrise de la guitare brillent dans ces instants qui illustrent le mieux l’énergie d’un concert. Ayron maîtrise à la perfection le rock blues groovy qui fait partie de son ADN.

Il nous servira également deux reprises savoureuses : un “Hey Joe” à la façon de Hendrix et un “Fire” (de Hendrix, celui-ci) interprété en mode freestyle. Ayron exprime son immense honneur de jouer sur une scène autrefois enflammée par Jimi Hendrix.

Les titres “Mercy” et “Take Me Away” scellent la certitude de ce que nous savons déjà, la consécration d’un grand musicien, et concluent un set qui restera bien gravé.

Setlist :

1- Boys From the Puget Sound
2- On Two Feed I Stand
3- Supercharged
4- “Filthy”
5- The Title
6- Strawman
7- My America
8_ Emily
9- Baptized in Muddy Waters
10- Otherside
11- Blood in the Water
12- Hey Joe (The Leaves cover)
13- Fire (The Jimi Hendrix Experience concer)
14- Mercy
15- Take Me Away

BLACKSTONE CHERRY

Pas une seconde de répit. Black Stone Cherry attaque son set avec « Me and Mary Jane », et dès les premières notes, le pit s’embrase ; l’enthousiasme du public pour le groupe est palpable.

Le son est puissant et clair, et ce soir, il s’affirme comme le cinquième membre du groupe. Ben Wells, à la guitare solo, déborde toujours de passion. « Burnin’ » frappe fort, tandis que Chris Robertson livre des voix d’une clarté irréprochable. Même John Fred Young, derrière ses fûts, assure des chœurs parfaitement harmonieux. La réputation scénique de Black Stone Cherry n’est pas usurpée, et ce soir encore, ils vont le prouver.

Avec leur dernier album, Screamin’ at the Sky (2023), le groupe n’a cessé de parcourir les scènes. Leurs morceaux, empreints de l’esprit rock sudiste et de sonorités heavy, se parent d’un groove contagieux et unificateur. Conçus pour la scène, les musiciens donnent tout sans une pause. « White Trash Millionaire » crée un bel effet avec son rythme moyen et son refrain accrocheur, entraînant le public dans une symphonie collective. On retrouve le même entrain avec des titres tels que « Blame It on the Boom Boom » ou le profond « Lonely Train ».
Un moment que j’ai particulièrement aimé : ce solo de batterie incroyable de John, ses fûts ont pris cher ! Le tout se suit d’un dynamique « Are we having a good time ?? » de la part de Ben.

Le final sur « Peace Is Free », en guise de rappel, prend une dimension particulièrement significative en ces temps troublés.

Les musiciens évoquent avec nostalgie leurs débuts à Paris, un souvenir encore vif, et le parcours qui les a menés des petites caves parisiennes en 2007 jusqu’à ce soir.
Ils n’oublient pas de remercier leur public : « Quoi que vous ayez sacrifié pour être présents ici ce soir, que ce soit taxi, hôtel, nous vous en sommes profondément reconnaissants. »

Setlist :

1- Me and Mary Jane
2- Burnin’
3- Again
4- Out of Pocket
5- Blind Man
6- Nervous
7- Like I Roll
8- Cheaper to Drink Alone
9- In My Blood
10- When the Pain Comes
11- White Trash Millionaire
12- Blame It on the Boom Boom
13- Lonely Train
14- Peace Is Free

Un grand merci à Olivier Garnier, Replica Promotion, pour l’accréditation, à GDP et à l’Olympia pour leur accueil ! Ainsi qu’à Bob d’avoir partagé son énergie à nos côtés pendant le set de Black Stone Cherry, à mon collègue Raphaël pour ses sublimes photos, et bien sûr à Vecteur pour des moments pareils.