14.06.2023
Par Christophe PINHEIRO
Photos : DR BENIGHTED
Quand on nous a annoncé à la rédaction que l’un(e) d’entre nous allait décrocher une interview avec Julien, chanteur du groupe de brutal death metal, BENIGHTED, j’ai immédiatement activé le mode « guerrier du pit ». Non sans mal, avec deux dents en moins, une côte fêlée et quelques gouttes de sang, j’ai gagné l’honneur de cette interview. Pensant avoir fait le plus dur, je m’aperçus qu’il n’en était rien lorsque j’ai appuyé sur le bouton « play » de ma platine. J’ai accueilli ces douze titres comme un véritable coup de pelle en pleine tronche… C’est donc avec mon plus beau sourire que j’ai pu m’entretenir avec Julien pour parler de ‘Ekbom’, dernier opus de BENIGHTED.
Bientôt une semaine que votre dixième album est sorti. Avez-vous déjà eu des retours ?
Les retours sont pour le moment unanimes et positifs, que ce soit au niveau des chroniques ou des messages qu’on reçoit des fans. Nos éditions limitées de vinyles sont toutes parties et d’après ce que j’ai compris, la digibox qui était limitée aussi à 1000 exemplaires est sold out. Ils n’en n’ont plus à Season Of The Mist. Donc, on est très contents du départ de cet album. On a bien bossé pour la promo, on est contents de la façon dont on a pu faire les clips et dont c’est sorti. Il y a un gros engouement autour de cet album.
Quatre ans après ‘Obscene Repressed’, vous revenez nous en mettre plein la tronche. Comment avez-vous travaillé sur la composition de cet album ?
Et bien, on a travaillé comme d’habitude. Manu, notre guitariste, compose absolument tout, il enregistre une démo d’un morceau qu’il compose avec tous les instruments, il programme la batterie, il joue de la basse, la guitare… Il me l’envoie d’abord et je bosse sur les idées de chant que je peux avoir, ce qui pourrait être le refrain, ce qui doit durer plus longtemps, ce qu’il faut raccourcir, etc. Une fois qu’on a peaufiné la structure du morceau, Kevin et Pedro découvrent le morceau et l’adaptent, se l’approprient avec leur patte à eux, que ce soit sur la basse ou la batterie.
Le nom de l’album est inspiré du trouble psychologique du syndrome d’Ekbom, qui en est le fil conducteur. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Oui, bien sûr. Il faut savoir que le syndrome d’Ekbom est un désordre psychiatrique qui se manifeste principalement par des hallucinations d’insectes se déplaçant en reptations sous-cutanées, c’est-à-dire qu’on a la sensation que des insectes grouillent sous notre peau. Dans l’histoire, il ne s’agit pas d’un vrai syndrome d’Ekbom : c’est une jeune femme qui décompense une schizophrénie et qui a des hallucinations qui rappellent le syndrome d’Ekbom. Quand il a été question de donner un nom à cet album, je me suis dit que c’était un nom que personne ne devait connaître, à part les Suédois, car Ekbom est un nom suédois. C’était à la fois un nom très catchy à entendre et assez intrigant pour que les gens se posent la question de ce dont il s’agit avant d’en chercher la signification. Ce qu’il faut également savoir sur le syndrome d’Ekbom, c’est qu’il touche généralement les femmes d’un certain âge. C’est un processus hallucinatoire, un peu comme la psychose hallucinatoire chronique, mais avec une thématique très spécifique. C’est pour ça que ça porte un nom aussi précis.
Justement, en dehors de BENIGHTED, tu es infirmier en hôpital psychiatrique, me semble-t-il, et tes textes traitent en partie de ce sujet. C’est une fascination ou un exutoire pour toi ?
Déjà, BENIGHTED est un formidable exutoire en lui-même. En écrivant des paroles qui traitent de la psychiatrie, je veux surtout proposer des textes qui soient crédibles et qui parlent de la réalité des maladies mentales plutôt que des clichés qu’ont peut en avoir. J’essaye de proposer des textes qui respectent les symptômes de la maladie mentale pour que les gens comprennent que premièrement, dédoublement de la personnalité et schizophrénie sont deux choses très différentes. Deuxièmement, tous les gens qui souffrent de ces maladies, avant d’être de potentiels « serial killers » comme les médias ou les films veulent bien le laisser véhiculer, sont avant tout des gens très fragiles et vulnérables mais qui, avec une aide appropriée, peuvent avoir une vie tout à fait correcte et quasiment normale. Il faut qu’ils arrivent à prendre conscience de leur maladie et à recevoir les soins qui vont avec. J’essaie de défendre le fait que les patients qui souffrent de ce type de maladie sont des personnes vulnérables, pas des potentiels « serial killers » ou des conneries comme ça.
Un mot sur le titre puissant “Fame Of The Grotesque” avec Xavier Chevalier de BLOCKHEADS. J’ai l’impression que dans le texte, vous faites allusion à d’autres personnes que cette jeune fille. De qui parles-tu ?
Il y a beaucoup de textes à double sens dans ce que j’écris, et celui-là en est particulièrement représentatif : ce texte parle de la façon dont cette jeune fille tente d’amadouer sa maladie en essayant d’en faire une alliée, une arme, plutôt que d’en faire quelque chose dont elle devrait se débarrasser et contre laquelle elle devrait se défendre.
Le deuxième niveau de lecture est une attaque directe contre la recherche de la célébrité, d’être connu de tout le monde en simulant des troubles psychiatriques que l’on n’a pas et de baser des chaînes YouTube sur ces troubles. Comme on n’a pas vraiment de talent à proposer pour se mettre en avant, se positionner en victime atteinte d’une pathologie psychiatrique est hyper irrespectueux pour les gens qui ont vraiment ce type de maladie, qui ont tout, tout, tout, sauf envie que le reste du monde le sache, et qui ne vont certainement pas faire une chaîne YouTube avec. C’est pour ça que c’est une chanson qui attaque, car ça me fait mal personnellement. Quand je vois des patients avec des symptômes très difficiles à gérer et des vies très compliquées à gérer, devoir subir le regard du reste du monde parce que les gens croient tout savoir des maladies psychiatriques après avoir vu un Youtubeur qui avait des troubles dissociatifs de l’identité et qui avait cinquante personnalités… Alors, il est malade, mais pas de la façon dont il pense.
Vous avez de nouveau collaboré avec Robert Borbas pour l’artwork de cet album. Selon toi, est-il celui qui définit le mieux BENIGHTED ?
On a beaucoup travaillé aussi avec Gary Ronaldson, qui est un artiste extraordinaire et que j’adore aussi. Que ce soit Robert ou Gary, ils ont un coup de crayon, une façon de dessiner les choses morbides que je trouve à la fois classe et dégueulasse. C’est la dualité de tout ce que je recherche pour une pochette de BENIGHTED, et c’est ce que ces deux artistes me renvoient. Donc, c’est vrai que ça aurait pu être avec Gary, mais on était tellement contents de la pochette que Robert avait faite pour “Obscene Repressed” qu’on s’est dit : « Allez, on y retourne pour “Ekbom”. » Mais on a demandé à Gary de faire le design pour la tournée européenne qu’on va faire avec BAEST et COFFIN FEEDER, en se réappropriant le monstre de la pochette de “Ekbom”. Donc, je tourne beaucoup avec ces deux artistes, principalement.
Il y a également un deuxième guest sur cet album : Oliver Peters de ARCHSPIRE sur “Nothing Left To Fear”. Il envoie très fort ce morceau. Vous avez prévu de le jouer sur scène ?
Oui, il fait partie de la set list qu’on a prévu de jouer sur la tournée qu’on commence demain, mais il y a un challenge : les musiciens sont tous capables de le jouer sans souci, mais je dois être capable de faire les parties d’Oliver, parce qu’il chante très très vite. Pour y arriver, j’ai beaucoup travaillé le morceau et il passe bien maintenant, je peux faire toutes les parties vocales de ce titre. Je l’ai bien bossé de mon côté, et après en résidence, il y a quinze jours ou trois semaines. On est hyper contents, ça passe super bien. Lorsqu’on a chopé la technique, c’est un morceau très agréable à chanter.
Vous attaquez la tournée du warm-up du HELLFEST demain. J’imagine que vous êtes impatients de retrouver le public. C’est le début d’une longue tournée pour défendre cet album ?
Pour cette année, le plus gros de cette tournée, c’est effectivement le warm-up du HELLFEST. On a vraiment hâte, car on va partager la scène avec TEN56 pour treize dates en France et une en Suisse. Après, on a deux concerts au Portugal et des festivals à droite et à gauche. On n’en a pas beaucoup cette année, parce qu’en deux ans on les a quasiment tous faits avec “Obscene Repressed”. En septembre, on a une tournée canadienne de huit ou neuf dates, et ensuite la tournée européenne avec BAEST et COFFIN FEEDER en novembre. Après, les plans tombent les uns après les autres. Il faut savoir qu’on va tourner pour la première fois en Amérique du Sud en mars de l’année prochaine, on doit aussi tourner en Australie et au Japon au mois de mai, donc on va être bien occupé pendant deux ans. Et puis il faut qu’on cale une tournée aux États-Unis, on bosse dessus en même temps en 2025.
Parlons du clip de “Scars” : ça fait quoi d’avoir des insectes plein la bouche ? C’est réalisé sans trucage ?
Ah oui, c’est réalisé sans trucage, et c’est pour ça que les autres n’ont pas voulu le faire et qu’il n’y a que moi qui ai voulu (Rires). Il faut dire qu’à la base, c’était mon idée, car je trouvais ça cool esthétiquement. Et je ne m’attendais pas à ce que ça rende aussi bien. Les insectes étaient vrais et bien vivants, mais on les a rincés à l’eau avant de les mettre dans ma bouche. J’ai pris un bocal rempli de verres et franchement, avec les muscles de la langue, c’est assez facile d’empêcher quoi que ce soit de passer et de descendre dans la gorge. Je les ai tenus comme ça dans ma bouche et après je les ai poussés très lentement avec ma langue pour que ça donne cet effet. Ça n’avait aucun goût et les sensations n’étaient pas atroces. Mais les autres ont trouvé ça dégueulasse, ils m’ont d’ailleurs traité de gros dégueulasse (Rires). J’aurais trouvé ça tellement beau de voir Kevin blasté avec les insectes qui lui tombent de la bouche à la batterie. Mais bon, ce n’est pas grave.
En plus de “Scars” et ”Metastasis”, aurons-nous la chance de voir d’autres vidéos pour cet album ? Et de préférence des vidéos où on fait des grimaces de dégoût, car c’est ce qu’on aime avec BENIGHTED.
(Rires) C’est vrai qu’avec “Metastasis”, on voulait faire un clip esthétique, car on avait fait beaucoup de clips scénarisés avec des histoires gore. Pour “Metastasis”, on a vraiment tout misé sur cette double exposition inspirée du générique de « True Detective » que j’adore. Je trouve le résultat magnifique mais pour le moment, on n’a pas le projet d’en faire un troisième. Comme on a un peu de temps cet été, on va se pencher dessus et voir si quelque chose est possible. C’est vrai que vu la thématique de l’album, il y a pleins de possibilités, de choses dégueulasses à exploiter.
Pourquoi ce choix de proposer du chant en français et en anglais ?
C’est rigolo car dans cet album, il y a un titre qui s’appelle “Le Vice Des Entrailles”, et beaucoup de gens ont découvert qu’il y avait du chant en français dans BENIGHTED, alors que dans chaque album, il y a deux ou trois chansons en français. Il faut savoir que depuis 2004, chaque chanson qui porte le titre de l’album est en français, même si elles ont un nom en anglais. C’est évidemment parce qu’on est français, et je trouve ça très cool que des gens qui ne parlent pas anglais puissent avoir accès à des paroles en français. Chanter avec cet accent apporte d’autres rythmes au son que je fais avec ma voix, c’est très intéressant. En plus, c’est beaucoup plus dur d’écrire en français, c’est un vrai challenge. En anglais, on peut écrire un peu ce qu’on veut pour la plupart des paroles, et ça sonnera bien. Si on traduit littéralement 99% des chansons de l’anglais vers le français, on se rend compte qu’on est très durs avec notre propre langue, et pas seulement dans le metal. La plupart des artistes, s’ils devaient chanter en français ce qu’ils chantent en anglais, se feraient jeter des pierres. Les gens se diraient : « Les paroles ne peuvent pas être aussi bêtes, c’est impossible ». On est trop durs avec notre langue et je trouve que c’est un super exercice de devoir écrire, en plus des textes à double sens avec un vocabulaire choisi, des images fortes, des métaphores, et d’utiliser tout ce que notre langue nous propose. Voilà, notre langue représente un challenge, car j’aime beaucoup et c’est un travail que j’adore faire.
Justement, nombreux sont les artistes qui disent que la phonétique n’est pas la même selon la langue choisie. Mais lorsque j’écoute vos chansons, je n’entends aucune différence.
On ne voit pas la différence, et il y a beaucoup de gens qui ne voient pas la différence, parce qu’elle est clairement infime. La différence est dans le plaisir que je prends à mettre des accents sur telle ou telle syllabe, car le français s’y prête.
Je vous ai vus pour la première fois lors de votre dernier passage au HELLFEST et j’ai pris une énorme baffe. Je suis impressionné par ta façon d’alterner ton chant. Tu travailles ta voix pour ce résultat ?
Je l’ai beaucoup travaillée à une époque. Maintenant, c’est très naturel car ça fait 26 ans que je fais du chant guttural et que j’essaie au maximum de diversifier les types de voix. Les challenges résident dans les moments où je dois enregistrer un nouvel album, ou pour le titre “Nothing Left To Fear” que je dois faire sur scène. Il faut que j’arrive à m’approprier la technique d’un autre chanteur pour être capable de le faire et pour que ça sonne bien avec ma voix. Je me fixe ces petits challenges à chaque album pour ne pas me répéter et pour que les gens se disent : « Qu’est-ce qu’il va nous proposer dans le nouvel album de BENIGHTED ? Est-ce qu’il y aura des cris plus écorchés ? Est-ce qu’il va essayer de nouvelles sonorités ? » J’aime qu’il y ait des touches personnelles à chaque album au niveau de la couleur vocale, des choses que je n’ai jamais faites et que j’expérimente. Ça fait longtemps que je bosse mes techniques de chant et je m’arrange toujours pour que je puisse passer de l’une à l’autre en une fraction de seconde. C’est important pour moi de pouvoir faire en live ce que je fais sur album, car je déteste les tricheries. C’est hyper important pour moi qu’il n’y ait pas d’effets en live et que les gens se disent que je fais tout.
On en parlait tout à l’heure, vous avez déjà joué dans plein d’endroits et vous allez jouer en Amérique du Sud pour la première fois. Est-ce qu’il y a un endroit où tu rêverais de jouer ?
Le Japon, parce qu’on devait y jouer pour le warm-up du HELLFEST en 2020. On avait deux gros festivals programmés par le HELLFEST là-bas. C’était une affiche très hétéroclite, et puis le COVID est venu sabrer tout ça. Mais théoriquement, le Japon, c’est pour l’année prochaine. Donc, j’ai juste à rester patient.
Une question que j’aime poser : dans quelles conditions recommandes-tu l’écoute de votre album ? Personnellement, je n’irai pas le recommander pendant le poulet-frites du dimanche midi chez la belle-famille.
(Rires) Je suis super content que tu me poses cette question, car pour moi, il y a une façon d’écouter cet album et j’aimerais que tout le monde le fasse : écouter cet album en ayant vu la pochette et en connaissant le thème avant. En connaissant l’histoire de cette jeune fille qui a accompagné durant toute son enfance et son adolescence sa mère en fin de vie, atteinte d’un cancer, et qui s’est construite avec la conviction qu’un jour, ton corps peut te trahir et te bouffer de l’intérieur. Lorsqu’elle décompense sur un mode schizophrène, les hallucinations sont en corrélation avec ce traumatisme, c’est-à-dire qu’elle sent des trucs qui la bouffent de l’intérieur et elle veut les faire sortir en se découpant. Comme tous les derniers albums, je les écris comme des films. Pour celui-là, j’ai fait une sorte de casting : avant de dessiner la pochette, j’avais demandé à ma copine Elena (White), qui joue dans “Scars”, si elle était d’accord pour être l’égérie du nouvel album car j’avais besoin d’elle pour le clip, mais aussi pour être modèle pour la pochette. Je voulais qu’on rentre dans cet album comme on rentre dans un film d’horreur, et que lorsqu’on écoute les ambiances, on a ces images comme dans le clip de “Scars” : l’image de cette jeune fille qui est dans son angoisse, dans ses idées, ses hallucinations et qui se fait du mal en essayant de faire sortir les insectes de sa peau. Quand tu connais l’histoire avant d’écouter l‘album, je pense que tu l’appréhendes d’une façon complètement différente.
Justement, dans le passage du dernier morceau de l’album, on nous raconte l’histoire de cette jeune fille. C’est volontaire de l’avoir mis à la fin de l’album ?
En fait, c’est la fin de son histoire, car c’est le moment où elle est en hôpital psychiatrique et où elle est enfin prise en charge pour sa souffrance. La voix off qu’on entend pourrait être la voix du psychiatre qui décrit le cas qu’il y a dans cette chambre et c’était le but : on vient de recevoir une jeune femme, voilà ce qu’on sait de son histoire, voilà ce qu’on voit de ses symptômes. C’est un peu le résumé de ce qu’il s’est passé avant. C’est pour ça que c’est le dernier morceau, mais c’est aussi le morceau où les voix sont le plus écorchées, parce qu’elle est enfermée dans une chambre en isolement, seule avec sa souffrance, comme si elle était dans une autre sorte de prison.
D’accord, mais lorsque tu parles de cage en fer dans un titre de l’album, à quoi fais-tu allusion ? Car à ce moment-là, je l’imaginais dans sa chambre.
Le refrain de “Scars” dit : « Les cages ne sont pas faites de métal, ne sont pas faites de fer. Elles sont faites de pensées. Et mes pensées n’ont jamais été les miennes. Du coup, la paix n’a jamais pu être une option… » L’idée, c’est ça : on peut être enfermé dans une prison, on peut être enfermé dans un placard, dans une maison, à partir du moment où on n’a connu que ça, c’est la normalité. Psychiquement, on est enfermé dans un endroit parce qu’on n’a pas conscience du monde extérieur, on ne connaît que ça, donc notre pensée nous enferme dans ce qu’on connaît. Le problème de cette jeune fille, c’est qu’elle a tellement vécu pour sa mère, qui était en train de mourir, qu’elle n’a jamais eu de pensées propres. Sa construction s’est faite avec sa mère, donc ses pensées n’ont jamais été les siennes, elle n’a jamais pu se structurer correctement et elle ne sera jamais en paix, car elle va forcément tomber malade à cause de ça. La paix et l’absence d’angoisses ne seront jamais des options.
Ok, je comprends mieux.
C’est très énigmatique, il y a plein de doubles sens un peu partout, et je pense que pour plein de textes, il n’y a que moi qui les comprends. (Rires)
Le mot de la fin est pour toi.
Merci beaucoup Vecteur Magazine, merci pour cette interview. On invite tous les lecteurs à découvrir ce film d’horreur qu’est ‘Ekbom’. Essayez de prendre connaissance de l’histoire de cet album avant de rentrer dedans. Il faut vraiment rentrer dedans comme dans un film. Et je vous souhaite un très bon voyage dans le monde de la psychose, des hallucinations et délires qui vont bien avec.
Amis des douces mélodies et des paroles acidulées, cette chronique n’est pas faite pour vous. Mais si la curiosité vous prend, BENIGHTED revient nous mettre la misère avec ce ‘Ekbom’ salement délicieux. Si après l’intro malsaine “Prodrome”, vous êtes toujours avec nous, l’effroyable “Scars” vous fera passer l’épreuve d’un crash-test sans aucune pitié. Vous êtes toujours là ? Alors, accrochez-vous, car la suite est du même acabit. Démonstration de violence avec les riffs incisifs d’Emmanuel, Kevin martyrise ses fûts pendant que Pierre fait souffrir les cordes de sa basse. Seul ou en duo, Julien nous récompense de ses prouesses vocales, en nous racontant l’histoire de cette jeune femme touchée par la schizophrénie. Cet opus n’est pas qu’un simple album, c’est une véritable bande sonore d’un film d’horreur, dont seule votre imagination pourra vous imposer les limites. ‘Ekbom’ se consomme sans aucune restriction, si ce n’est votre sensibilité.