Le 12 mars dernier avait lieu le concert de Beartooth avec Motionless In White et Stray From The Path. Le Cabaret Sauvage a déjà été bien chauffé la veille, et le public est encore plein d’énergie pour cette soirée qui promet d’être survoltée.
Stray From The Path a la lourde tâche de débuter la soirée. Les américains ouvrent sur « Needful Things », suivie de « May You Live Forever », qui déchaînent aussitôt la foule. Andrew, au chant, est une véritable pile électrique et saute sans répit. Son énergie est contagieuse et le son détonant des musiciens est un réel cocktail explosif qui fait vibrer les bâches du Cabaret Sauvage. Malheureusement, nombreux sont ceux qui ne sont venus que pour le groupe suivant, et ne se prêtent pas au jeu pourtant incandescent de SFTP… C’est dommage, car les fans présents (et ils le sont!) sont moins visibles alors qu’ils donnent tout. Leur set va à mille à l’heure, et nous profitons d’une brève brise de parole de Drew pour souffler. En effet, les garçons sont très engagés en politique, et comptent bien faire passer le message de leurs revendications. Le frontman s’assure que son audience comprenne bien la position antifasciste du groupe, rappelant que les racistes, transphobes et autres personnes problématiques n’ont pas leur place dans notre safe space, tout en enchaînant les doigts d’honneur à mesure qu’il énumère ce qui le révolte (dont les violence policières dénoncées dans leur titre « III »), puis de lancer « Goodnight Alt-Right » et son « Fuck him and fuck you too, and appreciate ». Un « Firewalk with me » retentit. C’est le début de la fabuleuse « Fortune Teller ». Malheureusement le groupe ne jouera qu’un set très court, avec 7 morceaux seulement, qui se terminera sur leur incontournable « First World Problem Child ». Leur set a un goût de trop peu, surtout après 4 ans d’absence, mais c’est la dure loi de l’affiche, et il faut laisser place à Motionless In White.
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C’est au tour de Motionless In White d’entrer sur scène. Nous comprenons très vite que la majeure partie de la salle est venue pour eux tant c’est l’euphorie. La formation entonne les premières notes de « Thoughts & Prayers », et les fans se mettent à chanter d’une seule voix (ce qu’ils feront tout le long de la soirée). Il faut dire que les musiciens ont une fanbase fidèle, et leurs rendent bien avec une bonne dose de fanservice, dont une flopée de high-five ainsi qu’une distribution de roses par le frontman, sur « Eternally Yours ». Le groupe à l’univers soigné assure un set carré, sans une fausse note, ce qui permet de se plonger sans trop se poser de questions dans leur monde plein d’émotions, comme sur « Masterpiece » ou la très belle « Another Life ». Nous trouverons également notre dose d’énergie avec des morceaux tels que « Slaughterhouse » et son terrifiant « One mutilation under God » scandé par la salle, ou encore la dynamique « Cyberhex », sans compter sur l’air de fête qu’est la cover de The Killers « Somebody Told Me » qu’ils joueront en fin de set. Leur performance se termine, et une bonne partie du public quitte la salle en même temps que les musiciens.
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Après un long problème technique, les membres de Beartooth débarquent sur scène, déterminés à faire oublier son impatience aux fans restés pour eux. Et il ne fait nul doute qu’ils y arriveront, dès les premières notes de « Below », la chaleur monte, et le baromètre sonore explose. Les américains dévastent tout au rythme de « Devastation » ou encore « Body Bag » dont les « One Life, one decision » sont hurlés par une salle d’une façon presque exutoire. L’audience crie de joie à chaque début de titre, et reprend sans hésiter les paroles puissantes d’un groupe qui fait de la musique avec son cœur, avec honnêteté, comme celles de la déchirante « Disease » ou encore « Skin » dans lequel le frontman se met à nu sur sa santé mentale. Caleb est d’ailleurs torse nu, comme à son habitude, et c’est presque une manière pour nous de comprendre que le meilleur moyen de combattre nos démons est de les confronter. Ainsi, les paroles de Riptide semblent prendre tout leur sens (« It’s overwhelming, not ever telling / The ones I love that I gotta find help / Yeah, this is way too much, just give me the rush (…) I wanna feel euphoria, give me the rush ») lorsque le chanteur déclame sa peine, bras ouverts face à une audience qui s’égosille et se bouscule. Leur musique percutante et puissante ne manque pas d’énergie, et si le pit est tristement petit, nous sommes malgré tout pris dans un tourbillon de riffs accrocheurs, qui nous conduiront jusqu’à la fin de la soirée avant même de réaliser que celle-ci avait commencé. Seule la prise de guitare sèche par Caleb lors du rappel nous fait comprendre que le temps en leur compagnie nous est compté. « The Past Is Dead » et « The Last Riff » signeront les derniers riffs de la soirée, avant que le groupe ne disparaisse sous un tonnerre d’applaudissements, après avoir remercié de tout son cœur ses fans.
Un concert de Beartooth est toujours une expérience cathartique, forte tant auditivement qu’intellectuellement. Peu de mots peuvent décrire l’émotion réelle et sincère de leur set, mais leur authenticité est si touchante et pure qu’il est difficile de ne pas être affecté par une telle performance.
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